Chapitre 3

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Mercredi 21 Novembre :

9h02 : Je viens à peine de me réveiller. Bizarrement j’ai super bien dormi. J’ai eu un peu de mal à trouver le sommeil hier soir, mais finalement je n’ai pas fait de cauchemar à propos d’une entité qui voudrait me tuer ou que sais-je. En ouvrant les yeux, j’ai voulu consulter l’heure sur mon téléphone et j’ai vu que j’avais deux messages d’Anthony qui dataient d’hier soir. Il a d’abord écrit : « J’espère que tu n’auras pas trop de mal à t’endormir après ce film. La prochaine fois, on ira voir un Disney, ce sera plus sûr. ». Puis, il a ajouté : « Si tu as trop peur tu peux m’appeler, je laisse mon téléphone allumé. Et je suis très sérieux. C’est un peu de ma faute alors ne te gêne pas. ». J’avoue avoir souri en lisant ça. Je le trouve vraiment adorable. Alors même si c’était un peu tard, j’ai tout de même répondu à sa gentille attention : « C’est adorable mais finalement j’ai pu m’endormir sans trop de difficultés. Mais sache que je ne vais pas voir un Disney sans mon fils. ».
 
16h30 : Je viens de terminer mes répétitions. Ma tournée démarre en mars et nous commençons déjà à faire les premiers arrangements avec mes musiciens. Et puis, je suis surtout briefée pour l’organisation des concerts et pour la promo. Bref, ce n’est pas de ça dont je voulais parler. Quand je suis sortie de la salle dans laquelle nous travaillons, j’ai voulu rejoindre ma voiture et j’ai eu la surprise de trouver Arnaud sur le parking.

-        Arnaud ?! me suis-je étonnée. Qu’est-ce que tu fais là ?
-        J’avais envie de te voir. Et comme tu m’avais dit que tu voyais ton manager cet après-midi, je suis venu dans l’espoir de te trouver là.
-        Mais comment tu sais où je travaille ?
-        Une fois on est allés manger ensemble pendant ta pause déjeuner et on avait été dans un restaurant pas loin pour que tu ne sois pas en retard. Et comme c’est la seule salle qui est à proximité, j’en ai déduit que c’était là.
-        Bonne déduction, ai-je ri. Mais tu as eu de la chance parce que d’habitude, quand je vois mon manager, je vais chez lui.
-        Et pourquoi tu es venu là cette fois alors ?
-        Parce que je participe à une émission vendredi et que je voulais qu’on répète un peu avec mes musiciens la chanson que je vais chanter. Et comme les voisins de mon manager ne sont pas ce qu’il y a de plus sympathiques on est venus là pour être tranquilles.
-        Ah ! Je vois… C’est en direct l’émission ?
-        Non, c’est enregistré vendredi et ce sera diffusé plus tard. Je ne sais pas quand.
-        Tu me diras, hein ? Comme ça je regarderai.
-        Tu n’es pas obligé tu sais ? ai-je ri.
-        Je le sais bien. Mais toute occasion de te voir est bonne à prendre, non ?
-        Mmmh… Je préfère qu’on se voie en vrai quand même.
-        Oh moi aussi. À la télé quand je te parle tu ne me réponds jamais.

Je me suis mise à rire et lui aussi.

-        Tu avais prévu quelque chose pour finir ta journée ? m’a-t-il demandé.
-        Hum… Non. Rien du tout.
-        On peut aller marcher un peu alors ?
-        Si tu veux.
-        Il n’y a pas grand monde par ici, tu ne veux pas qu’on aille ailleurs ? Je t’emmène si tu veux.
-        Si on peut éviter les endroits où il y a trop de monde… J’avoue que ça m’arrangerait.
-        Oui bien sûr. Mais au moins qu’il y ait des êtres vivants autres que des plantes quoi…

Une nouvelle fois, j’ai ri bêtement avant de monter dans sa voiture. J’avoue que plus il avançait, plus je commençais à me dire que là où il m’emmenait, il y aurait beaucoup trop de monde. Et ça n’a pas loupé. Dès l’instant où j’ai mis les pieds hors de son véhicule, des regards se sont posé sur moi. Arnaud avait l’air amusé mais moi je ne l’étais pas tellement.

-        Tu devrais être habituée à ce que les gens te regardent…, a-t-il dit.
-        Je le suis un peu. Mais ça dépend comment c’est fait Arnaud. Là en face, il y a un mec qui nous fixe. Je suis presque sûre que c’est un informateur.
-        Un informateur ?
-        Oui, en gros, il repère où je vais, avec qui, et cætera, et ensuite s’il trouve ça intéressant il appelle les paparazzis pour qu’ils fassent des photos.
-        Ah ouais, je vois… On va s’éloigner de lui si tu veux.

Il a alors passé son bras autour de mes épaules et nous avons marché dans plusieurs rues, toutes plus bondées les unes que les autres. Et évidemment, ça n’a pas loupé, mes chers amis paparazzis sont arrivés. Je les ai rapidement repérés alors je me suis éloignée un peu de Arnaud en soupirant.

-        Tu peux me ramener s’il te plait ? ai-je demandé.
-        Déjà ? Mais pourquoi ? Je croyais que tu n’avais rien de prévu…
-        Non, mais ils sont là.
-        Qui ça ?
-        Les paparazzis.
-        Et alors ? Tu as honte de moi ? C’est pour ça que tu t’es éloignée ?
-        Ce n’est pas une question de honte Arnaud. Je n’ai pas envie que mon fils me voie en couverture de magazines avec un homme qu’il ne connait pas.
-        Il ne va pas être choqué, ne t’en fais pas. C’est un ado, il comprendra.
-        Il a 10 ans ! Il est encore tout petit, ai-je soufflé.
-        Oh il n’a que 10 ans…
-        Oui, donc, s’il te plait, ramène-moi à ma voiture ou j’appelle un taxi.
-        Je vais te ramener Jen. Allez, viens, a-t-il dit.

À ce moment-là j’ai vu qu’il voulait repasser son bras autour de mes épaules mais il s’est souvenu que les paparazzis étaient là, alors il ne l’a pas fait et nous avons rejoint sa voiture en vitesse. Une fois à l’intérieur du véhicule, il a lâché la route du regard pour poser ses yeux sur moi.

-        C’est dommage que notre après-midi se termine si vite…, a-t-il soupiré.
-        Je suis désolée…
-        Ne t’excuse pas Jen. Ce n’est pas ta faute.
-        Ils arrivent toujours au mauvais moment, ai-je soufflé.
-        Tu ne devrais pas faire attention à eux. Ce n’est pas si grave s’ils nous prenaient en photos. Au pire on faisait la une d’un magazine et ils auraient inventé une histoire croustillante nous concernant.
-        Oui, c’est bien le problème.
-        Pourquoi ?
-        Parce que… Ça me dérange. Je n’aime pas qu’on étale ma vie privée. Et je n’aime pas non plus qu’on m’invente une vie. Moi je veux juste être comme tout le monde.
-        Mais tu n’es pas comme tout le monde. Tu es… disons… un être humain de qualité supérieure.

Une nouvelle fois, j’ai ri. Et lui aussi. Je crois que c’est ça que j’aime chez Arnaud. Son humour. Rapidement, nous avons été de retour sur le parking de la salle de répétition. J’ai donc quitté son véhicule et lui aussi. Il a doucement poussé mes cheveux en arrière avant de soupirer un peu.

-        Mmmh… Tu pars mais alors on se revoit demain ?
-        Si tu veux, ai-je souri.
-        Oh que oui je veux ! Je passe te chercher demain matin ? Parce que demain après-midi je travaille.
-        Mmmh… Ok, si tu veux.
-        Tu m’envoies ton adresse par message ?
-        On fait ça.

Il a souri et m’a embrassé la joue avant de quitter le parking. Au final, je ne sais pas si c’est une bonne idée de lui donner mon adresse, mais bon… Je verrai demain.
 
17h47 : Anthony vient de répondre à mon message de ce matin. Il a dit : « Désolé de répondre si tard mais j’étais au boulot. Je suis content que tu sois parvenue à t’endormir rapidement, je t’avoue que je me sentais un peu coupable de t’avoir emmenée voir un film d’horreur avec moi. Et pour les Disney, la présence de ton fils serait un honneur. ». Je suis sûre qu’ils s’entendraient bien en plus.

Paradis Secret - Fiction courte [Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant