Punk & Ballet (L.S)

La Boite aux Lettres

Ça devait faire plus d'une heure que j'étais couché face au plafond, les yeux grands ouverts, ne trouvant pas le sommeil. Je n'aime pas quand il ne répond pas à mes messages. Cela arrivait des fois qu'il mette du temps, évidemment qu'il a le droit d'être occupé, mais je sais que ce soir ce n'est pas ça. J'avais l'impression qu'il me fuyait ... J'étais mal et j'attendais. Le sommeil. Un Signe. Lui. Quelque chose.

Un bip.

Je tourne la tête d'un coup vers mon portable sur la table de chevet, le coeur battant. Je l'attrape rapidement pour voir, enfin, un message de sa part.

00h12. De Lou
" Je suis désolé pour ce soir ... "

00h13. A Lou
" Tu es parti si vite sans explication ! "

00h13. De Lou
" Ne sois pas fâché contre moi mon bébé s'il te plait "

00h15. A Lou
" Je ne suis pas fâché "

Bon si je l'étais un peu en vrai, mais surtout vexé et dans l'incompréhension. Je voulais surtout comprendre sa réaction.

00h15. A Lou
" Mais pourquoi ? En courant si vite ... "

00h16. De Lou
" Je ne suis pas le plus doué en relation social ... "

Je ne savais que répondre. Je me redressais, le temps de réfléchir, de repenser à sa vie et au chaos de ses relations sociales jusque là. Je culpabilisais tout d'un coup. Comment j'avais pu lui en vouloir ne serait-ce qu'une minute d'avoir été maladroit ? Et avant même que je lui réponde, je reçu un nouveau message de lui.

00h18. De Lou
" Je suis terriblement désolé Harry, je ne veux pas te perdre. "

" Tu es si important pour moi "

00h19. A Lou
"Je tiens tellement à toi aussi Lou "

D'un bond, je pivotais et m'assis sur le bord de mon lit.

00h20. A Lou
" Où es- tu ?"

00.20 De Lou
" Sur mon toit "

Il fallait que je le vois. Que je sois auprès de lui. Là. De suite.

Je m'habillais rapidement en mettant un gros pull et mon manteau par-dessus mon jogging de pyjamas, c'est qu'il devait cailler dehors. J'ouvris doucement la porte de ma chambre et tendis l'oreille. Pas un bruit, je crois qu'elles dorment. Je marchais le plus doucement possible pour sortir. Mais, une fois dans le couloir de l'immeuble, je commençais à courir. Je dégringolais les marches à toute vitesse, je n'ai même pas la patience d'attendre l'ascenseur.

Après dix minutes de course, j'arrivais en bas de chez lui et levais la tête vers le toit. Il était là haut. Il fallait que j'aille le retrouver. Être dans ses bras.

Forcément la porte principale de l'immeuble était fermé. Mais je vis que la petite porte à côté de celle du garage était, elle, pas complètement claquée. Pas super pour leur sécurité mais bonne nouvelle pour moi. Je rentrais et repris ma course jusqu'à l'ascenseur. Les minutes pour arriver au dernier étage me paraissaient interminables.

Je me précipitais ensuite sur l'échelle qui était déjà positionnée devant la trappe, et arrivais sur le toit. Je crois qu'il ne m'avait pas entendu arriver. Je m'arrêtais quelque instant à l'observer de loin tout en reprenant mon souffle.

Je le vis allongé sur le dos, les yeux fermés, la tête tournée vers le ciel. Son portable encore dans sa main sur son ventre. Il s'était vraiment endormi là ?

Je m'approchais doucement. Il a l'air d'un ange, un ange assoupi.

Arrivé à son niveau, je m'agenouillai derrière le haut de sa tête sans un bruit, jusqu'à avoir les genoux au sol et les fesses sur mes talons, mes mains de part et d'autre de sa tête.