Sous l'eau

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Des heures qu'on était agrippé l'un à l'autre dans ce placard. Je ne ressentais plus la soif ni la faim, tous mes sens étaient en éveille et focalisé sur les bruits qui nous parvenaient du reste de l'appartement.

Dos à la parois, il était blotti contre moi, toujours dans mes bras, l'étagère au-dessus nous laissait tout juste assez d'espace pour se tenir debout. Une douleur était venue s'installer dans mes jambes d'être debout sans bouger depuis si longtemps, comme la dureté du meuble dans mon dos qui ne rêvait que de s'étirer. Mais je n'y pensais pas, j'en faisais abstraction. Forçant mon corps à tenir et ne pas le ressentir. C'était sans doute un de mes plus grands atouts dans cette situation, la force mentale sur mon corps acquise au fil des années. Je lui avais appris à tant endurer et que ça me semblait plus si difficile.

Contrairement à Louis qui s'agitait par moment et semblait plus impatient et nerveux.

On était quasiment dans un noir complet, et même si mes yeux s'étaient habitués, comme mon corps s'étaient résigné à cet inconfort, je n'avais qu'une envie, en partir au plus vite.

Le calme s'était installé dans l'appartement, je n'avais aucune notion de l'heure, mais j'espérais qu'ils allaient bientôt se coucher qu'on puisse fuir cet endroit. Quand des pas lourds dans le couloir me ramenèrent à la réalité. La poignée se baissa dans un bruit soudain, la porte cogna au mur me coupant la respiration. Je ressera Louis tremblotant dans mes bras, fermant mes yeux comme si ça allait nous faire échapper à la situation, comme si en fermant les yeux, je me fermais à cette réalité.

J'avais peur qu'il s'aperçoive d'un passage récent dans la chambre, que ses affaires avaient disparu de son bureau, de notre présence ici. J'avais peur pour lui, pour nous.

Tout ce qui nous restait c'était de rester cacher et de ne surtout faire aucun bruit.

Je sentais son souffle se bloquer, s'hachurer tandis que son cœur contre mon torse n'en finissait plus de s'accélérer.

Je ne sais pas ce que son géniteur faisait de l'autre côté, on entendait des pas, toujours son même pas lourd et énervé, mais impossible de deviner pourquoi il était là et ce qu'il faisait. Je suppliais juste de tout mon être que ce n'était pas parce qu'il savait qu'on était là.

Il se déplaçait dans la pièce, nous terrorisant toujours plus à chaque pas, chaque bruit, chaque seconde.

Après un long moment, ou peut être juste quelques minutes, je ne savais pas, je ne savais plus, je n'arrivais plus à penser correctement, la luminosité sous la porte du placard disparu et la porte se claqua.

La tension resta malgré tout bien présente pendant un moment. Je fini par desserrer ma prise autour de Louis en tentant de reprendre mon souffle, réalisant que je devais l'étouffer à le serrer si fort. Cependant il resta blotti contre moi, dans la même position, sans bouger, sa respiration atterrissant toujours dans mon cou.

On allait devoir attendre encore longtemps avant de pouvoir sortir d'ici.

- Ça va ? murmura t il

- Ouai ... ouai je crois, et toi ? répondis je sur le même ton en frottant doucement son dos

- J'en sais rien

Mais soudain la porte du placard s'ouvrit violemment.

- Pourquoi tu respires encore toi ? Et qu'est ce que vous foutez chez moi ? A faire vos trucs dégueulasses sous mon toit ?! A te cacher comme la vermine répugnante que tu es !

La chambre était dans la pénombre, seulement éclairée par la lumière provenant de la rue, mais on distinguait clairement les traits déformé par le dégoût et l'énervement sur le visage de ce monstre. Sa seule expression de toute façon, cette personne n'était remplie que de colère et de haine.

Punk & Ballet  (L.S)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant