I LOST YOU

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Aubrey.

Doutzen est arrivée avec ses fils depuis un peu plus de quarante minutes. Ce samedi est particulièrement ensoleillé, les enfants profitent de la piscine. Jordyn et Doutzen bronzent sur les transats et moi je discute avec mon père dans la véranda.

Denis- Jordyn et toi aviez l'air d'aller mieux. Tu lui a dit pour... Je l'interromps avant qu'il termine sa phrase.

-Quoi? Non! Ça serait signer mon arrêt de mort si je lui annonce une chose pareille.

Denis- Plus tu mettras du temps pour lui avouer la vérité plus les chances qu'elle demande le divorce augmentent.

-Papa! Tu ne peux pas dire ça!

Denis- Je sais ce que je dis mon grand.

-Je n'ai pas envie de perdre ma famille. Je veux offrir à Athena et Adonis ce que je n'ai jamais eu.

L'expression faciale de mon père change immédiatement. Ce que je viens de dire l'a vexé mais c'est la stricte vérité. J'ai grandi dans un foyer monoparental, je ne veux pas qu'Athena connaisse ça.

Denis- Et tu penses que priver ce pauvre enfant de sa famille est une meilleure décision?

-Je ne te permets pas. J'ai fais des meilleurs choix de vie que toi papa.

Denis- Peut-être mais moi au moins je n'ai jamais fais d'enfant dans le dos de ta mère.

-Comment peux-tu en être si sûr? Tu rentrais tout le temps bourré et à moitié vêtu.

Denis- Par contre tu vas me parler autrement Aubrey. Je te rappelle que je suis ton père.

À chaque fois que j'évoque son passé d'alcoolique et de père absent, il se met automatiquement sur la défensive. Il aura beau tenter d'ignorer cette phase de sa vie mais je garderai toujours cette image de lui.

-Je ne sais même pas pourquoi je t'ai fais cette confidence. Maman aurait dû être la seule personne à le savoir.

Denis- Ta mère ne te résonne jamais! Elle te traite comme un gamin et c'est pour ça que tu es toujours accroché à ses jupons. Tu as bientôt quarante ans, agit en conséquence.

-Je ne vais pas te laisser me manquer de respect sous mon toit papa. Alors soit tu fais attention à la façon dont tu parles de maman et moi ou soit tu sors de chez moi.

Denis- Wow! Sandi a réussi son coup. Mon fils unique me déteste à présent. Dit-il avant de se diriger vers la porte d'entrée.

Je soupire de frustration et passe la main sur mon visage. Mon père n'a nullement tord, je dois dire la vérité à Jordyn et aux enfants mais l'idée de perdre ma famille me terrifie. Sans exagérer, j'ai toujours voulu donner à mes enfants ce qu'il y a de mieux dans ce monde. Les élever dans un foyer sain et aimant fait partie des objectifs que je me suis juré d'accomplir.

Je ne sais même pas comment aborder ce sujet avec ma femme. J'ai trahi nos vœux et toutes les autres promesses que je lui ai fais. Je suis incapable de me regarder dans un miroir depuis que j'ai eu un enfant hors mariage. Ma mère est persuadée que Jordyn me pardonnera mais mon père pense le contraire. Je suis du même avis que mon géniteur, elle se séparera de moi et s'en ira avec Athena. L'idée de d'imaginer Jordyn refaire sa vie et qu'un autre homme s'occupera de ma fille amplifie ma culpabilité et ma peur.

"Denis est parti?" Me demande Jordyn en montant les marches menant à la véranda.

-Oui, il y a un instant.

Jordyn- Il ne nous a pas dit au revoir. Est-ce que tout va bien?

-Ça va, il avait une urgence.

Jordyn- D'accord. Je vais faire des muffins pour les enfants. Est-ce que tu peux aider Doutzen a les surveiller s'il te plaît?

-Bien sûr.

Elle me sourit tendrement puis s'en va.

...

Nous venons de coucher les enfants. Jordyn s'est occupée d'Adonis et moi d'Athena. Quand mon fils passe le week-end à la maison c'est comme ça qu'on fonctionne. Je suis ravie de voir que Jordyn et lui ont réussi à créer une relation mère et fils. Le fait qu'Adonis appelle Jordyn "maman" dérange particulièrement Sophie. On en a discuté à plusieurs reprises mais je ne peux pas empêcher notre enfant d'utiliser cette appellation vis à vis de ma femme s'il l'a perçoit comme une mère. Je suis conscient que c'est une pilule difficile à avaler pour elle mais elle doit arrêter de se plaindre et l'accepter.

Jordyn- Adonis rentre à quelle heure demain?

-Sa mère veut qu'il soit rentré avant l'heure du goûter pour faire ses devoirs.

Jordyn- Okay.

-Tu as prévu quelque chose? Je peux m'arranger pour qu'il reste plus longtemps.

Jordyn- J'aimerai l'emmener au cinéma. Il m'a parlé d'un film qu'il veut absolument regarder et malheureusement il n'y a plus de places avant seize heures.

-Je vais pouvoir arranger ça.

Jordyn- Merci Aubrey.

-Athena et moi avons le droit de venir avec vous ou c'est une sortie entre mère et fils uniquement?

Jordyn- Bien sûr que vous pouvez venir. Je vais réserver les places tout de suite.

-Laisse, je vais le faire.

Elle a haussé les épaules et m'a tendu la tablette pour que je réserve nos billets. Depuis notre dernière dispute et la remarque déplacée que j'ai fais sur son salaire. Je suis encore rongé par la culpabilité et j'essaie de me racheter du mieux que je peux. Une fois nos billets commandés, je verrouille la tablette et m'installe confortablement dans notre lit. Jordyn est semi assise sur le lit, les yeux rivés sur son livre. Elle adore la lecture, c'est un trait de sa personnalité que j'ai découvert quand t'elle a emménagé chez moi.

-Qu'est-ce que tu lis?

Jordyn- The photograph. Répond-t-elle en ne quittant pas son livre des yeux.

La jolie nuisette rose poudrée qu'elle porte me donne d'autres idées sur la façon dont nous pourrons finir notre soirée. D'un geste lent, je lui retire son livre des mains et le dépose sur sa table de chevet. Je me rapproche d'elle en enlaçant sa taille sous la couverture. Je dépose ensuite des baisers sur son épaule puis sur son cou et pour finir sur son buste.

Jordyn- A... Arrête. Me demande-t-elle.

-Ça va?

Elle répond négativement de la tête. Je fronce les sourcils.

Jordyn- I'm not in the mood tonight.

Elle me pousse légèrement puis reprend son livre pour continuer sa lecture. C'est bien la première fois que Jordyn me fout un tel vent. Mon égo en a prit un coup, rancunier que je suis, je compte bien lui faire payer son geste.