I LOST YOU

16

Aubrey

"Mon chéri, je ne pensais pas que les choses étaient catastrophiques à ce point," dit ma mère, inquiète, à l'autre bout du fil.

"C'est pire que ce que je pensais, maman. Je n'aurais jamais dû lui cacher l'existence d'Abel. C'était une mauvaise idée."

Sandi- Ce n'était pas une mauvaise idée, c'était la seule solution possible à l'époque où cet enfant est venu au monde.

"Mais..."

Sandi- Il n'y a pas de "mais", mon fils. Je sais ce qu'il y a de mieux pour toi. Tu ne lui as rien caché, tu protégeais Abel. Tout parent dans ta situation aurait fait pareil, crois-moi.

"Jordyn ne le voit pas de cette façon. On est sur le point de divorcer, et maintenant tous ces problèmes affectent notre fille. Ça devient compliqué à gérer." Je passe une main derrière ma nuque, frustré.

Sandi- Pas étonnant que tout ça te retombe dessus, surtout quand tu as décidé d'épouser une femme qui a dix ans de moins que toi. Lance-t-elle, d'un ton moralisateur.

"Maman!"

Sandi- Tu sais bien que je n'ai jamais aimé cet écart d'âge. C'est l'un des facteurs qui vous a conduits à cette situation. Si tu avais choisi une femme de ton âge, elle aurait eu la maturité d'accepter Abel comme son propre enfant.

"À l'époque, Jordyn était la seule à accepter Adonis sans problème. Les femmes de mon âge ne voulaient pas d'un père célibataire."

Sandi- C'est parce qu'elle était jeune et elle en avait après ton argent, c'est tout.

Je déteste quand ma mère parle de Jordyn comme si c'était une croqueuse de diamants. Elle n'a jamais été ça. C'est une femme extraordinaire, qui a toujours fait tout de son mieux pour que notre foyer reste un havre de paix. C'est moi le problème. J'ai commis tellement d'erreurs. Je lui ai brisé le cœur à plusieurs reprises. Les fois où j'ai levé la main sur elle... Ça me hante. L'affaire d'Abel n'a été que la goutte de trop. Je ne peux pas lui en vouloir d'être partie. Mais maintenant, j'ai besoin qu'elle revienne. Qu'on soit une famille à nouveau.

"Ne dis pas ça".

Sandi- À chaque fois que je te dis la vérité, tu refuses de l'entendre. Alors, je vais raccrocher et retourner à mes occupations.

"Ne te vexe pas, maman. C'est juste que Jordyn n'est pas comme tu la décris. Elle a ses défauts et  j'en ai aussi."

Sandi- Je t'interdis de dire ça, tu es parfait Aubrey.

"D'accord maman. Ce que je voulais dire, c'est qu'elle a beaucoup supporté par amour".

Ma mère lève les yeux au ciel, et je me retiens de soupirer.

"Je l'aime, maman. C'est avec elle que je veux finir ma vie."

Sandi- Bien. Mais si ça ne se passe pas comme tu veux, ne viens pas pleurnicher chez moi.

Elle raccroche sans dire un mot de plus.

Entre mon père et elle, il n'y en a pas un pour rattraper l'autre. Chaque fois que je ne suis pas leurs conseils, ils me font la tête. Mais je connais ma mère, elle reviendra. Elle est toujours comme ça.

Après cet appel, je rejoins mes amis dans notre pub préféré pour boire un verre et me détendre avant de rentrer. Ma femme doit passer à la maison en milieu de soirée pour qu'on parle d'Athena. J'ai hâte.

"Wassup fam?" Je lance en m'installant à ma place habituelle.

O'Brien- On a attendait plus que toi.