VII : Chantage et annonce.

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Après avoir expliqué comme mon art du mensonge le pouvait à mon frère que tout cela n'était qu'un malheureux mal entendu, je prends des nouvelles de mes parents puis me décide à enfin ranger le basard qui orne mon lit.

Putain j'ai jamais aimé ranger.

Une heure plutard, oui je ne rigole pas une heure plutard c'est classé dans mon dressing.

Je descends à la cuisine me chercher de quoi bouffer et tombe sur Kurtis qui s'adonne déjà à la tâche. C'est à dire le faire pour tout le monde.

Il est en pleine conversation avec Rhys au téléphone et c'est sur haut parleur. Vu qu'il ne m'a pas encore remarqué, je me fais un plaisir d'écouter leur conversation.

Je peux presque entendre la voix de ma mère me réprimander mais je la mets en sourdine pour l'instant et continue mon espionnage improvisé.

-" Ouais je le sais ça " Rhys dit de l'autre côté du combiné.

-" Et pourquoi tu le fais alors abrutit de ta race "

-" Hé je t'interdis de m'injurer et je le fais pour qu'elle ait une bonne raison de m'épouser sans utiliser la force "

-" Je t'injure si je veux sale con. Parce que tu crois que le chantage n'est pas un moyen de force ?"

-" Non c'est faux je lui laisse le choix. Ce sera aussi bénéfique pour moi que pour elle. Je l'aide elle devra demercier. "

-" Heureusement pour toi que t'es en déplacement sinon je viendrais te boter le cul directement chez toi "

-" Ouais c'est ça. On sait tous deux que tu n'as aucune chance mais si ça t'amuse de te prendre une déculottée viens toujours "

Maladroite comme je peux des fois être, mon corps bascule vers l'avant en cherchant un meilleur angle d'écoute et Kurtis me repère immédiatement puis met fin à la conversation.

- « Tu as entendu n'est ce pas ? »

- « Pas complètement. Avec quoi ton pote compte t-il me faire du chantage ? » Je lui demande espérant une réponse claire, nette et limpide.

- « Ce serait mieux qu' il t'en parle lui-même il rentrera dans une ou deux semaines » il m'annonce comme si de rien n'était.

Si son pote veut me faire chanter je dois au moins en être au courant pour préparer mon cerveau et aussi une contre-attaque.

Comme me le disait mon père quand j'étais en âge où je croyais encore que le monde était tout blanc et rose et que je me laissais marcher dessus parce que j'aimais trop la paix : ' Si quelqu'un t'attaque, contre-attaque. On attend pas toujours que le karma frappe des fois il faut le provoquer.' Et je peux dire que cette prhase a rhytmé toute ma vie jusqu'aujourdhui.

Mais bon je n'insiste pas parce que je sais qu'il ne dira rien et aussi car j'ai faim.

Ouais face à la bouffe je baisse les armes. C'est mon point faible après les gili gili. ( Chatouilles )

Je ne remercie pas Kurtis pour le plat qu'il dépose devant moi et à vrai dire il avait l'air de s'y attendre puisqu'il se retourne en marmonant un bon appétit.

Impolie ? Non pas après ce qu'il vient de me faire.

Rancunière par contre ? Oui certainement.

Le plat engloutit, et un cure dent entre le doigts, j'observe vaguement le blond s'affairer à faire un autre plat pour sa copine et accessoirement ma meilleure amie. Ça tombe bien que je reste avec eux je pourrais ainsi voir comment se comporte Kurtis et me faire une meilleure idée de lui parce que celle que j'ai n'est franchement pas avantageuse.

Amélie arrive en trombe à la cuisine et saute presque sur moi manquant de me faire tomber à la renverse.

Elle est pas censée s'être foulée la cheville par hasard ? Juste comme ça.

- « Ava tu ne devineras jamais ce qui m'ai arrivé quand on est rentré de notre aprem entre filles » Elle s'extaxie devant mes pauvres yeux qui éssayent de suivre ses mouvements.

- « Vas y quoi ! Quoi ! » Je la rejoins dans son euphorie.

Nous rions et crions ensemble alors qu'elle n'a encore rien dit. Telles les deux folles que nous sommes.

Kurtis nous observe à côté blasé se demandant sûrement combien  de temps il pourra supporter nos cris.

Elle souffle un bon coup et balance. 

- « Kurtis, kurtis, kurtis ! C'est lui c'est kurtis ! » Elle hurle littéralement encore sous le choc.

Je croyais qu'elle savait gérer maintenant ses crises d'euphorie. 
Ça lui arrivait souvent lorsque quelque chose la réjouissait à un point inimaginable.

La dernière crise remonte à il y'a deux ans lorsque sa mère lui a offert un poisson rouge pour son anniversaire.

Ouais je sais il faut pas grand chose pour la satisfaire.

- « Il m'a demandé en mariage regarde ! »

Elle hurle encore me prenant de court tout en agitant sa main ornée d'un anneau scintillant.

C'est beau.

- « Je suis contente pour toi Élie mais genre vraiment et je veux faire partir des demoiselles d'honneur »

Nous jubilons encore quelques instants avant que je ne lui lance une phrase qui fera j'en suis certaine redescendre son euphorie.

- « Mais tu ne penses pas que ça va un peu vite ? »

Je plisse légèrement le visage pour lui montrer que le dire m'embête un peu.

Elle plisse des yeux, fronce les sourcils et me regarde suspicieuse.

- « Je te demande pardon ? »

Je ravale ma salive histoire de trouver les bons mots.

- « Je veux dire je sais que vous étiez déjà ensemble il y'a huit ans   que vous vous aimiez et vous aimez encore mais cela fait à peine deux mois que tu l'a retrouvé. Ne penses-tu pas qu'il serait mieux de bien faire les choses et pas à pas ? Après tout vous avez été séparés huit ans ce n'est pas négligeable. J'ai conscience que vous n'avez plus envie de perdre du temps. Mais je n'ai pas envie que tu fasses des choix aussi impactants sur ta vie sur le coup des sentiments. Ne confonds pas le manque que tu as ressenti loin de lui avec l'amour. Je ne dis pas non plus que tu ne l'aimes plus mais le mieux pour moi bien-sûr serait d'y aller doucement. Tu es l'une de mes meilleures amies, sœurs de cœur je ne veux que ton bien mais sache aussi que je te soutiendrais peut importe ta decision et tu auras toujours une épaule sur laquelle pleurer si jamais ça ne marche pas. Je te conseille juse d'y aller mollo. ( doucement ) »

- « D'accord merci je comprends j'y réfléchirais »

Je me retourne vers le 'futur marié' qui jusque là est resté silencieux.

- « Je suis désolée  Kurtis si tu as l'impression que je fous votre couple en l'air mais c'était nécessaire. Après ce n'était que mon avis sur la chose et au pire des cas on s'en fou. Sinon félicitations et elle est magnifique ta bague »

Je leur tourne presque immédiatement le dos en lançant un petit sourire à Élie qui me le rend vaguement perdue dans ses pensées.

Voilà que j'ai réussi à semer le doute dans son esprit, elle qui était si heureuse de m'annoncer la nouvelle.

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Chapitre non relu. Désolée d'avance pour les éventuelles fautes.

Bonne lecture  ( même s'il est un peu tard pour le souhaiter ).

365 DAYS IN HELL Où les histoires vivent. Découvrez maintenant