Reverse [BakuDeku]

10. Fin

Katsuki et Izuku avaient toujours été proches, depuis qu'ils étaient enfants. Leurs parents s'amusaient à les voir ensemble à longueur de temps, malgré leur caractère complètement différent. En effet, si Bakugo avait une sensibilité bien cachée au profit de son assurance et du charisme qu'il développait à cet âge, Midoriya était lui l'exact opposé, plein de doutes et d'hésitation, très soucieux des autres malgré qu'il n'ait pas été aussi téméraire que le blond.

Cela ne les avait pas empêché de se rapprocher, le petit Midoriya se souciait toujours de son ami tout en l'admirant, tandis que le petit Bakugo faisait en sorte de le protéger et de se montrer à la hauteur de ses espérances.

Il l'avait souvent taquiné pour le fait qu'il ne possédait pas d'alter, ce détail était vrai, mais ces taquineries étaient dépourvues de toute méchanceté et avait surtout pour but d'encourager le vert à se surpasser malgré son problème. Cela ne l'avait d'ailleurs jamais blessé ni vexé, il était aisé pour lui de comprendre les intentions qui se cachaient derrière chaque parole de son ami.

C'est au collège que la situation changea entre eux pour la première fois, ils grandissaient tous les deux et tout le monde voyaient à quel point leur relation allait au-delà d'une simple amitié. Leurs camarades avaient finis par conclure qu'ils étaient amoureux l'un de l'autre, ils étaient si inséparables. C'est certainement ce détail qui poussa nos deux protagonistes à réaliser que ce n'était peut-être pas tant éloigné de la réalité que ça.

Ils avaient d'abord tenté d'éviter les rumeurs, sans forcément les nier, mais une gêne s'était alors installée entre eux et il était impossible que ça leur convienne. Alors ils s'étaient mis à les accepter et à voir l'autre sous un autre jour, au fur et à mesure des mois et du temps passé ensemble, la proximité entre eux laissait entrevoir un amour naissant.

C'était tout ce qu'il y avait de plus innocent, ils étaient tous deux faits d'une grande pudeur. Ils s'aimaient simplement, comme avant, comme toujours, sans que ça ne change rien entre eux, mais désormais ils s'échangeaient quelques embrassades lorsqu'ils passaient le week-end ensemble. Des mots doux également, surtout du côté de Midoriya, car il était celui qui parvenait le mieux à exprimer ce qu'il ressentait.

Jamais leur relation n'était devenue officielle, pas même des mois plus tard, pas même malgré les regards qu'on pouvait leur lancer lorsqu'ils s'asseyaient côte à côte. Les deux jeunes hommes ne savaient même pas si leurs parents se doutaient de quelque chose, ils ne s'en souciaient guère en réalité, la situation était très bien comme elle l'était à leurs yeux.

Mais le temps est passé, presque trois années à vrai dire, à s'aimer de cette façon innocente, trois années sans aucun problème. Tout cela ne pouvait être que le calme avant la tempête.

Vint cette soirée d'été durant les vacances de 4e, ils étaient alors tous deux, ainsi que la grande majorité de leurs amis, des adolescents. Ils avaient alors l'esprit plus fougueux et espiègle, commençaient à boire pour fêter les anniversaires de chacunm. Pas grand chose, et ça ne se savait pas, mais c'était tout de même parfois trop.

C'est Ed qui fêtait son anniversaire ce soir là, il était un an plus vieux que nos deux amants et fêtait ses 16ans. Il les avait inviter car il les avait toujours trouver sympas, même s'il ne les connaissait pas réellement. Pour pouvoir assister à cette fête, chacun d'eux avait raconté à sa mère qu'il dormait chez l'autre, cela était si fréquent que les deux femmes ne prenaient même plus la peine d'aborder le sujet lorsqu'elles se voyaient.

Ils avaient été à cette fête avec l'intention de passer un bon moment, de s'amuser même s'ils ne connaissaient quasiment personne car tous étaient plus vieux et ne reviendraient d'ailleurs plus au collège. Ils avaient partagés quelques verres avec les autres présents à cette soirée. Il n'avait pas fallu beaucoup plus aux deux jeunes pour ressentir les effets de l'alcool qui leur brûla la gorge pour la première fois de leur vie.

Bakugo avait rapidement regretté d'être venu, il se sentait en terrain hostile et Izuku semblait complètement bourré. En fait, il avait été vraiment chiant, il a commencé par le coller une bonne partie de la soirée en faisant des allusions douteuses à propos d'eux, à propos d'un sujet qu'ils n'avaient pourtant jamais abordé sérieusement. Vexé que son amant s'énerve après lui, il avait été dansé avec les autres et racontait à qui voulait bien l'entendre qu'ils sortaient avec le beau blond assis dans un coin avec l'air renfrogné, cela ne plut pas davantage au beau blond en question.

Mais les choses dérapèrent sérieusement lorsqu'Izuku avait commencé à devenir violent, il tentait de s'en prendre à chaque personne ayant osé adresser la parole à celui qu'il considérait comme sien. Bakugo avait eu assez de sang froid pour faire fi de son propre énervement envers son copain pour avoir un comportement si déplacé, c'était selon lui le moment de le calmer et de partir.

Mais Izuku semblait fou de rage contre lui également, lorsque le blond avait essayé de l'attraper par l'épaule, il avait commencé à l'insulter avec une férocité qu'on ne lui connaissait pas, des larmes coulaient le long de ses joues sans que quiconque ne comprennent vraiment pourquoi.

Ed demanda à Bakugo de partir et de ramener "ce fou", estimant que son seuil de tolérance envers les deux jeunes avaient été dépassé. Et le fou n'avait pas vraiment apprécié. Le premier coup était parti, qui aurait un jour pu penser que le petit Midoriya, tout introverti qu'il était pouvait frapper avec tant de rage. Katsuki aurait encore pu lui pardonner à ce moment là, il se fichait pas mal des autres, mais c'était à lui qu'il s'en était pris par la suite. L'insultant de "salope" et autres termes plus dégradants les uns que les autres pour avoir pris la défense de "ce pauvre type".

Le blond saignait légèrement du nez, rien de bien méchant, il connaissait la force de celui qui partageait sa vie depuis si longtemps. Seulement la douleur était autre, une blessure s'était immiscé en son sein et l'avait empêché de se contenir davantage. Il avait hurlé après lui comme il ne l'avait jamais fait, c'était sûrement ça qui avait amené le vert à se rendre compte de ce qu'il avait fait, ça et la violence des paroles qui venaient de lui être crachées au visage.

Izuku comprit qu'il venait de le perdre, il ne réussirait pas à le rattraper, il ne parviendrait pas à se faire pardonner. Bakugo était comme ça, quand il prenait une décision, il ne revenait pas dessus. Midoriya prit soudain conscience de tous ces regards posés sur lui, du fait qu'il n'avait plus rien à faire là puisque Katsuki était parti. Il s'excusa alors rapidement avec honte, et prit le chemin qui le mènerait chez lui, titubant encore.

Chacun était respectivement rentré chez lui, ce qui avait eu la manie de surprendre les parents de ceux-ci, mais la surprise avait rapidement laissé place à l'inquiétude. Ils avaient tout deux les yeux rougis et semblaient haïr le monde. Il était évidemment impossible de leur arracher le moindre aveu, la seule chose à faire avait été de les laisser hurler de rage, seul dans leur chambre, contre leur oreiller.

Bakugo était résolu à haïr Izuku malgré l'amour qu'il lui portait, Izuku ne pouvait que se haïr davantage. Il n'essaierait pas de lui parler à la rentrée, et il accepterait le traitement, malgré tout injuste, qu'il subirait. Un accord commun semblait s'être fait sans qu'ils se concertent, il était inutile de parler de ce qu'il y avait eu entre eux, ni de ce qui c'était le passer ce soir-là.

On ne parle pas de ce qui fait tant de mal. Les choses sont ce qu'elles sont.