Reverse [BakuDeku]

3.

Lundi 10 octobre : J-5.

Il était 16h lorsque nos jeunes héros finirent leurs cours de la journée, et puisqu'ils avaient la chance d'avoir encore du beau temps en cette saison, la plupart ont décidé de profiter de l'extérieur en allant se balader en ville ou en forêt, à la plage même.

Il restait tout de même quelques élèves au sein de l'établissement qui s'apprêtaient à retourner à l'internat. Ils étaient sérieux, ou seuls. Mais trois d'entre voulaient juste se réunir pour... discuter ?

Ces trois mystérieux personnages retournent chacun dans leur chambre, prennent une douche, se changent, prennent de quoi grignoter et se réunissent dans une chambre en particulier. Ils toquent, et Ochako ouvre la porte.

-Oh Eijiro c'est toi. Entre ! Ah Kaminari est là aussi...
-Oui oui ne t'inquiètes pas. Entre Denki.
-Mais on devait discuter... tu te souviens ?
-Ouaip, et on va discuter.
-Mais-
-Ne t'inquiète pas Ochako, tu peux me faire confiance et je serai muet comme une carpe.

Sur ces mots de Kaminari, les trois adolescents s'assoient sur le lit que la jeune fille avait pris le temps de faire, et ouvrent leurs cochonneries à déguster. Ochako prend la parole :

-Ok les gars. Je voulais parler du plan de samedi soir. On ne peut pas jouer avec le feu sans prendre de précautions.
-On parle bien de l'anniversaire d'Eijiro là ?
-Oui. Mais mon petit Denki, mon anniversaire servira de couverture pour découvrir le plus grand secret de Yuei. Quels liens unissent le héros Deku et le héros Bomberkill.
-Bah... ils étaient potes quand ils étaient petits et Bakugo a snobé Deku parce qu'il était pas assez fort pour lui, non?
-Oh je t'en prie Kaminari, tu y crois toi à cette histoire. Ils sont beaucoup trop évasifs sur le sujet pour que ça soit vrai.
-Ok. Vous avez quoi comme pistes ?
-Euh...
-En fait rien, ils ne veulent rien dire de plus. Même à nous.

L'électrique failli s'étouffer avec une chips en riant. Tu parles d'un meilleur ami, disait-il. Mais il accepta d'aider, et écouta attentivement ce que ses amis disaient, parce que son petit cerveau était soudain drôlement intrigué.

Ils n'ont pas chômés durant ces deux heures à papoter. D'abord ils ont commencé à émettre des hypothèses, de nombreuses hypothèses, mais aucune ne semblait coller aux deux héros. Non, aucune situation n'était plus crédible que le mensonge qui avait déjà été inventé.

Ensuite, ils ont ouvert leurs sodas, bu un coup pour se rafraîchir et poursuivi leur conversation. Ils ont enchaîné avec l'organisation de la soirée : l'heure, la décoration, les chambres, la bouffe, le bar, la musique, les jeux... etc. Absolument tout était calculé finement par leurs esprits devenus subtils pour l'occasion.

Ils avaient ensuite cherché comment faire pour que nos deux protagonistes parlent, d'une manière ou d'une autre. Peu importe qui, peu importe à qui et peu importe comment. Ils devaient avouer la vérité.

Ils avaient pensé à plusieurs jeux, le premier consistait à ce que Kirishima fasse une annonce au micro en début de soirée pour annoncer que les cadeaux devaient impérativement contenir une carte, et que cette carte devait contenir un secret du passé de celui qui offrait ce cadeau. Ça aurait servi "à ce que Kirishima connaisse mieux ses invités et amis".

Avec le minimum de recul requis, on devinait assez facilement que chacun n'écrirait pas ce qu'on attendait d'eux, et de toute façon Katsuki n'aurait peut-être même rien écrit.

Alors ils ont imaginé autre chose, le jeu du ''je n'ai jamais'' et ça leur semblait absolument parfait. Mais deux problèmes majeurs se posaient : ça allait prendre une éternité avant que l'un d'eux trois trouvent une piste sur le sujet et Katsuki détestait les jeux d'alcools.

Cette information avait surpris Eijiro lorsqu'il l'avait appris lors d'une petite soirée ambiance 'jeux vidéos et débats' la dernière fois qu'il avait dormi chez son meilleur ami. Celui-ci avait refusé catégoriquement de jouer avec lui pour finir leur bière.

Les plus surpris à l'évocation de ce souvenir étaient évidement Ochako et Denki, ils pensaient que Katsuki était un ado rebelle, qui aimait faire des conneries dont boire jusqu'à ne plus tenir debout.

-Que voulez-vous, si c'était si facile de connaître et de percer à jour Katsuki Bakugo, on n'en serait pas là. Personne ne le connaît entièrement, sauf Deku, peut-être.

Ce sont là les paroles sages d'Eijiro de cette journée, des paroles qui clouèrent les préjugés des deux autre ne pouvant qu'admettre combien ils en savaient peu sur le blond, malgré les épreuves endurées ensemble.

Tout ça pour dire que leur plan était encore une fois foireux. La dernière option qu'ils leur restaient était un classique "action ou vérité". Il suffirait de poser la question, en douceur, avec de grandes pincettes, pour éviter de se faire cogner. Et s'ils subissaient la menace des explosions du blond, ils n'auront qu'à jouer les innocents et mettre ça sur le dos de l'alcool.

L'alcool a généralement bon dos.

Tous les trois avaient convenus que le moment propice serait en fin de soirée : alcoolisés, fatigués et en petit comité, on raconte tous nos vies.

Personne dans ce lycée ne savait à quoi s'attendre, les soirées étaient plutôt rares car leurs emplois du temps étaient définitivement très chargés. Et une telle initiative de la part de quelqu'un comme Eijiro, c'était surprenant, déroutant. Mais évidemment tous les invités répondaient présents à l'avance, qui pourrait refuser quoi que soit lorsqu'il vous regarde avec son large sourire ?

-Au fait, je me demande quels déguisements ils mettront. Ce serait vachement drôle qu'ils soient accordés.

Kirishima riait, mais pas ses deux camarades. Il venait de se souvenir que c'était un détail qu'il avait omis : costumes obligatoires.

Perdre un pari avec un oncle rendait souvent les choses étranges, sa mère avait promis de ne pas partir tant qu'elle n'aurait pas une photo de tout le monde déguisés. Sa famille était étrange et Red Riot allait devoir prendre son courage à deux mains et faire une nouvelle annonce demain midi.

Les deux garçons quittaient la chambre d'Ochako avec chacun le plan en-tête. Mais celle-ci retient le rouge par le col avant qu'il ne quitte les lieux.

-Alors le cachotier, tu comptais nous dire quand que Kaminari et toi étiez ensemble.
-C'est visible pas vrai ? Ne t'en fais pas, ce sera officiel dès samedi.

Et ainsi, chacun retourna à ses occupations.