Malia et Shane, tome 1 : l'Académie des Arts Magique

Chapitre 8

Il n'y avait pas eu d'autre incident au cours de la soirée. Malia était partie se coucher sur les coups de deux heures du matin en même temps que Shane, une bonne heure après les deux frères.

Ce que Malia avait oublié, c'était qu'elle devait se lever tôt le lendemain matin. Et lorsqu'on se couche tard, le réveil est souvent difficile. Elle n'avait ainsi pas atteint son quota minimum de sommeil – elle n'en était même pas à la moitié – et Axel s'en moquait bien.

Cette fois-ci, il ne prit même pas la peine de frapper à la porte de sa chambre et se téléporta directement à l'intérieur.

— Debout Malia ! tonna-t-il.

— Va-t'en ! grommela-t-elle.

— Malia... menaça-t-il.

— Laisse ma couverture tranquille !

— J'ai trouvé une autre idée pour te réveiller ce matin, bien plus amusante qu'hier. J'ai très envie de l'utiliser, mais tu risques de ne pas apprécier... Alors je te donne une dernière chance de sortir de ton lit comme une grande et de nous rejoindre pour le petit-déjeuner.

— Va mourir.

— Tant pis pour toi.

Il n'avait pas l'air désolé. Amusé plutôt, ce qui n'augurait rien de bon. Mais Malia était trop fatiguée pour réfléchir correctement.

— Déverse avec envie le cœur de ton moulin... commença-t-il à réciter.

— Mais qu'est-ce que tu racontes ?

— Source de vie indispensable à l'être humain, continua-t-il.

— Axel... T'es en train de réciter une formule ? s'enquit-elle en sortant le nez de sa couverture.

— Apparait ici, belle eau dont j'ai tant besoin, termina-t-il.

« De l'eau ? Comment ça de l'eau ? », eut-elle à peine le temps de penser.

Un moulin apparut au-dessus de sa tête, comme un hologramme hyper réaliste. L'eau de celui-ci coula le long de la roue pour venir se déverser sur Malia, inondant une bonne partie de la chambre. Elle était glaciale, et Malia s'immobilisa, choquée. Sa respiration devint saccadée tandis qu'elle se redressa, soudain parfaitement réveillée. Elle jeta alors un regard indigné vers le monstre à l'origine de cette catastrophe.

— Tu es un homme mort, Axel, menaça-t-elle d'une voix grave.

— On t'attend au petit-déjeuner ! termina-t-il avant de se téléporter.

Malia jeta un regard circulaire sur le désastre ambiant. Le sol était recouvert de deux centimètres d'eau. Ses meubles avaient été éclaboussés par la force du jet. Quant à son lit... il était tout simplement trempé. Heureusement qu'elle avait pensé à ranger ses habits dans l'armoire la veille ou ils se seraient retrouvés dans le même état que la chambre. Là, elle pouvait encore espérer s'habiller.

— Il viendra nettoyer lui-même, grogna-t-elle.

Il fallut à peine une minute pour que l'eau soit évacuée, mais le sol était encore mouillé. L'adolescente se sécha comme elle put à l'aide de sa serviette et s'habilla, de très mauvaise humeur. Devant son miroir, elle s'agaça encore plus en ne réussissant toujours pas à se coiffer.

— Bordel, j'ai besoin d'une brosse !

De désespoir, elle fit remonter sa magie le long de ses doigts, visualisant une brosse, un peigne, n'importe quoi ! Elle n'y croyait pas vraiment, et pourtant, un peigne apparut. Un sourire dévoila ses dents.