Malia et Shane, tome 1 : l'Académie des Arts Magique

Chapitre 12

— De l'alchimie ? s'enthousiasma Shane.

— Vous allez nous apprendre à faire des potions de vie ou des bombes ?

Les trois adolescents tournèrent leur tête vers Malia, qui insista :

— Ne me dites pas qu'on va se contenter de transformer des objets en or ?

— C'est en effet possible... mais c'est strictement interdit par le Code ! ajouta précipitamment Raphaël en voyant un sourire machiavélique assombrir le visage de la sorcière.

— Le Code ?

— C'est le règlement des sorciers. Une leçon pour un autre jour !

Malia soupira.

— Il y a encore tant de choses qu'on ne sait pas, marmonna-t-elle.

— Comparée aux formules ou aux runes, l'alchimie est la discipline qui demande le plus de connaissances, mais c'est aussi celle qui a le plus de potentiel. Les possibilités sont tellement nombreuses que personne n'a encore été capable d'en trouver toutes les limites.

— Concrètement, si vous avez des bouquins et les bons ingrédients, tout devrait bien se passer. Il suffit de suivre le sort à la lettre. Pas besoin de tout connaitre sur le bout des doigts.

Raphaël ne semblait pas tout à fait d'accord avec l'affirmation de son frère, mais il se contenta de pincer les lèvres.

— C'est difficile à trouver ?

— Ça dépend. À l'académie, la bibliothèque regorge de livres de sorts avec des recettes détaillées. Si vous avez un besoin « commun », vous trouverez votre bonheur. Pareil pour les ingrédients.

— Et une fois sortie de l'école ?

— Plusieurs choix : soit votre coven...

— C'est le terme pour les clans de sorciers, murmura Shane à Malia.

— ... a ses propres réserves, soit il faudra en acheter. Le plus souvent, pour les ingrédients classiques, de nombreux sorciers en vendent dans leurs échoppes. Le cas échéant, vous pouvez passer directement à la source : herbologue, récupérateur, éleveurs...

— Certains passent même par des mercenaires lorsque c'est vraiment dangereux.

— Et plus c'est rare, plus c'est cher !

Axel hocha la tête. Ils arrivèrent devant une salle et pénétrèrent à l'intérieur. Elle n'était pas très grande et pourtant, il semblait y avoir des milliers de choses différentes. Les étagères, tout autour de la pièce, étaient si hautes qu'il était presque impossible de voir le mur derrière. Elles étaient toutes remplies à ras bord, si bien que Malia ne comprenait pas comment elles tenaient debout.

— C'est la salle du club d'alchimie, expliqua Raphaël pour Malia, qui n'y était jamais allé.

Il avait baissé le ton de sa voix comme dans une bibliothèque. Malia parcourut les rayons autour d'elle du regard avec fascination. Bocaux à la composition douteuse, bibelots en tout genre et vieilleries indescriptibles, à chaque item était attaché une étiquette. Lavande, Onyx, racine de mandragore...

Plusieurs élèves étaient attablés autour d'un livre et échangeaient sur son contenu à voix basses, l'air en désaccord. D'autres, dans un coin de la pièce, utilisaient une machine étrange de laquelle sortait une brume blanche. Malia, qui s'attendait à ce que l'alchimie soit à l'image de ses cours de physique du collège (en un peu plus impressionnant, et si possible, plus explosif), fut un peu déçue de les voir travailler ainsi.

— Bonjour à tous, salua une adolescente qui venait de s'approcher d'eux.

Elle leur offrit un grand sourire qui dévoila des dents d'un blanc immaculé. Ses épais cheveux d'un roux presque rouges étaient coupés au carré, et ses yeux verts convainquirent Malia qu'elle avait définitivement des origines irlandaises.