Son souffle contre ma peau.

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17h45

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17h45. C'est du moins ce qu'affiche le réveil posé sur sa table de chevet. Il est toujours là, allongé dans mes bras, dans son propre lit. Il semble si apaisé que je n'ai pas osé le réveiller. Ni même osé bouger pour me dégourdir les jambes. Ainsi que mes bras. A vrai dire, tout mon corps est engourdi. Mais je me dis en le voyant ainsi, aussi calme et tranquille, que ça en vaut la peine. Ne voulant prendre le risque de rompre son repos, je n'ai pas voulu bouger le petit doigt. Au début, je l'avais accompagné dans son sommeil, étant moi-même fatigué par toutes les émotions que nous avions traversées. Mais au bout de vingt minutes, j'avais ouvert les yeux, mon visage non loin du sien.

Je peux, depuis quinze minutes maintenant, entendre sa respiration. Sa respiration si douce et si lente. Si différente de son souffle saccadé, un peu plus tôt, lors de ses pleurs. Je le revois encore assis par terre, près de son lit, ayant des difficultés à inspirer profondément et à expirer lentement, comme on lui avait appris à le faire pour calmer ses crises d'angoisse. C'est ce qui m'avait le plus terrifié : qu'il ne réussisse pas à reprendre sa respiration.

Respire, lui avais-je imploré doucement, respire.

Son torse avait fait de rapides mouvements, tantôt se bloquant nette, tantôt reprenant de plus belle. Alors je m'étais assis, face à lui. Je lui avais pris les mains, les avais maintenues avec force, et l'avais poussé à me regarder droit dans les yeux.

Respire avec moi, avais-je repris, la gorge nouée. Suis mon rythme, vas-y.

Le voir à présent aussi détendu, ne me donne pas envie de mettre fin à son repos. Il a besoin de dormir et a besoin de paix, surtout après ce qu'il venait de traverser, ses derniers jours et ses dernières heures. Je sais que le réveiller ne le replongera pas dans un nouvel épisode de peur. Seulement, je n'ai pas envie que ça s'arrête si tôt. Le sentir aussi près de moi, tout contre moi, son souffle contre ma peau... Cela m'enivre, ne pouvant qu'en savourer chaque seconde à ses côtés. Au point d'en savourer plus que je ne le devrais.

En le prenant dans mes bras, après sa crise et une fois sa respiration retrouvée, c'était pour l'apaiser. Je n'avais pensé à mal et n'avais osé y voir plus qu'un simple contact bienveillant et amical entre lui et moi. Je désirais plus que tout à ce moment-là le soutenir, et lui montrer qu'il n'avait plus à avoir peur. Pas avec moi, pas à mes côtés. Maintenant que nous sommes là, dans son lit, je me dis que si je l'avais pris dans mes bras, c'était également pour moi. En le sachant tout contre moi, j'avais ce sentiment que j'étais capable de le protéger de tout. De m'assurer qu'il ne ferait pas de bêtises. De me rassurer parce qu'il était en sécurité, dans mes bras.

Maintenant que l'atmosphère est plus calme, je suis dans une sorte de transe. Mon cœur ne cesse de s'emballer, quand je pense qu'il peut se réveiller à tout instant près de moi. Mon épiderme se hérisse à chaque fois qu'il fait un mouvement vers moi. Cet étrange sentiment, me rendant à la fois nerveux mais comblé, me transporte en cet instant. J'en suis même étourdi, au point de me faire planer comme jamais une personne en avait été capable avant lui. Avant mon meilleur ami. Dois-je réellement ressentir ça ? Suis-je vraiment en train de ressentir ça pour lui ? Est-ce que j'en ai le droit ? Est-ce que je peux me le permettre ? Toutes ces questions viennent subitement prendre le contrôle de mes pensées.

Et si je devais ressentir plus que de l'amitié pour lui ? Et si je devais me laisser aller, avec lui ?
... Et si ?

𝐋𝐎𝐕𝐄 𝐘𝐎𝐔; 𝐋𝐎𝐕𝐄 𝐌𝐄 [boy's love]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant