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Est-ce qu'il le veut lui aussi ? Est-ce le bon moment ? Est-il en état de comprendre mes sentiments ? Et moi, suis-je capable de comprendre les siens ? C'est le bordel dans ma tête, je suis perdu dans mes pensées. Qu'est-ce que je dois faire ? Être là pour lui en tant que meilleur ami ? Ou en tant que potentiel amant lui donnant désir et extase ? Parce que s'il y a bien une chose pour laquelle mon meilleur ami est doué, c'est l'amour. L'amour sous toutes ses formes et dans toutes ses couleurs. L'amour d'une nuit comme le grand amour avec un grand A.
Je ferme les yeux. Un peu trop fort. Puis je me mords la lèvre inférieure, réfléchissant à ce que je pourrai faire ou dire. Mais je n'y arrive pas. Cette fois-ci, c'est moi qui panique. Mais je panique pour quelque chose de totalement dérisoire, comparé aux craintes de mon meilleur ami. Je me sens honteux, mais je ne peux m'empêcher d'avoir la trouille. Ce n'est pas le fait de ressentir un sentiment amoureux et sexuel pour un homme qui m'effraye. Ça, j'ai eu le temps de comprendre depuis ces dernières années que je pourrai très bien engager une relation avec une personne de même sexe que moi. Non, ce qui m'effraye, c'est d'éprouver de l'amour pour mon meilleur ami.
Alors il recule, décollant nos fronts l'un de l'autre. Un silence plane entre nous, tandis que je me refuse toujours d'ouvrir mes yeux. Mon cœur s'affole, mes frissons s'éparpillent, mes joues chauffent. Et soudain, le feu d'artifice. Mes lèvres sont en contact avec les siennes. Les siennes si douces, si chaudes, si savoureuses. Comme son parfum si bon, si rassurant, si enivrant. Puis sa main cherche ma joue avant de se loger sur ma mâchoire. La tentation est trop forte, alors j'ouvre enfin les yeux pour découvrir un petit et tendre sourire aux lèvres de mon meilleur ami. Il écarte doucement une mèche de cheveux qui était tombée dans les yeux. Il le fait avec tant de délicatesse, à la fois dans son geste et dans son regard. Ce regard si doux... Bordel.
Il n'a pas besoin de ça. Il n'a pas besoin que je vienne me mêler dans sa vie comme ça. Notre amitié lui suffisait et à moi aussi. Nous avions une relation solide et fusionnelle, pourquoi avoir tout gâcher ? Ce n'est pas ainsi que je l'aiderai à avancer. Il n'est pas maître de ses émotions, pas après sa crise et moi je suis là, en train d'en profiter. Moi, son meilleur ami. Je devrais arrêter ça, je devrais y mettre un terme, tout de suite. Mais je n'y arrive pas. Je veux encore sentir ses lèvres contre les miennes. Je veux encore m'enivrer de son parfum de litchi. Je veux encore succomber à son souffle contre ma peau.
Je dois faire une tête de six pieds de longs, puisqu'il me dit un désolé, je suis allé trop loin, ce à quoi je réponds dans un souffle, désespéré et presque inaudible au contraire, t'arrête pas. Et je me sens défaillir en même temps. Mon corps tout chose et mon esprit en émoi, je ne suis plus maître de mes émotions.
Bordel.
Tout est confus dans ma tête. Et je n'arrive pas à supporter cette distance. Je n'arrive pas à accepter qu'il ait mis fin si vite à nos ébats. Je commence à avoir la gorge nouée, encore une fois. Mes yeux me font affreusement mal, ils me piquent. Suis-je sur le point de pleureur ? Non, je ne peux pas pleurer. Pas pour ça, pas devant lui. Mais à croire que les larmes sont plus fortes que tout. Elles dévalent à présent mes joues.