Bordel, j'ai déconné.

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― Je suis désolé

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Je suis désolé.

Pourquoi il s'excuse encore ? Pourquoi il s'excuse toujours ? Il n'a rien fait de mal. On n'a rien fait de mal. Si tout le monde pouvait s'aimer et se donner à l'être aimé, comme nous venions de le faire, alors tout serait plus facile. Enfin, je crois ?

C'est ma faute, dis-je alors avec une faible voix, honteux. J'en ai profité, alors ne te reproche rien.

Je l'entends s'asseoir contre la porte, avant de soupirer :

Je t'ai embrassé.

Je tique à cette remarque. Je ne sais pas pourquoi, mais sa réflexion ne me plaît pas. Il n'y ait pour rien. C'est moi. C'est ma faute. C'est moi qui lui ai demandé de ne pas s'arrêter, quand il m'a embrassé. C'est moi qui ai noué ce contact entre nous, quand j'ai caressé sa joue. C'est moi qui suis resté auprès de lui – trop près de lui – dans son lit, quand je l'ai pris dans mes bras, pour l'y allonger après sa crise. Alors je lui demande en lui rétorquant :

Je t'ai demandé de continuer à ce que je sache, non ?
Mais j'ai commencé, se défendit-il.

C'en est trop. Je ne peux pas le laisser penser cela. Alors le cœur battant à tout rompre, je me lève, attrape la poignée de la porte et la fais coulisser sur le côté. Je retrouve le brun responsable de mes pulsions amoureuses et de mes désirs, assis en tailleur, son regard peiné tourné vers moi. A la fois attendrit et attristé de le voir ainsi, je m'accroupis à ses côtés, noue mes doigts entre eux par nervosité et lui dis, osant planter mes yeux dans les siens :

A partir du moment où je t'ai pris dans mes bras et où j'ai aimé ça, c'est moi qui ai commencé.

Il ouvre la bouche, mais aucun son n'en sort. Ses lèvres se mettent alors à trembler. Il comprend peut-être qu'il vient de franchir une étape avec moi, son meilleur ami. Son meilleur ami qui est censé l'épauler et le soutenir, pas se donner à lui. Bordel, j'ai déconné. J'ai fait une sacrée connerie en me laissant aller comme je l'ai fait avec lui. Et maintenant, c'est lui qui trouve le moyen de s'excuser... Il s'en veut de m'avoir écouté, d'avoir satisfait nos envies alors qu'il ne va pas bien. Il s'en veut parce qu'il m'a suivi dans mes pulsions alors que jamais nous n'aurions dû nous embrasser, nous caresser, nous toucher...

Mais le pire dans tout ça, c'est que je m'apprête à refaire cette même connerie. Je m'apprête à le refaire, puisque je me retrouve soudain à prendre son visage entre mes mains et à déposer à nouveau mes lèvres contre les siennes. J'ai envie de plus. J'ai envie de le sentir tout contre moi. J'ai envie que nos corps soient en émoi. J'ai envie de faire l'amour avec lui. J'ai envie de l'aimer comme j'aurais dû l'aimer, depuis le début. J'ai envie que nos cœurs se coordonnent. J'ai envie de cette connerie, à nouveau.

Et cette connerie, Bordel que je l'aime.

𝐋𝐎𝐕𝐄 𝐘𝐎𝐔; 𝐋𝐎𝐕𝐄 𝐌𝐄 [boy's love]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant