Son odeur de litchi.

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Et si

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Et si... ?

Après tout, nous sommes là, allongés l'un contre l'autre. Nos jambes sont pratiquement l'une sur l'autre. Nos visages sont à quelques centimètres l'un de l'autre. Nos corps n'ont jamais été aussi proche, aussi longtemps. Et après tout, j'aime ça. Le sentir en contact permanent avec moi. Être suffisamment proche pour sentir sa douce odeur de litchi. Je n'avais jamais compris pourquoi il utilisait un shampoing au litchi, mais ça sentait toujours bon dans ses cheveux. Tout comme ses draps, où je m'étais surpris une fois à adorer ça et à enfouir mon visage dans son oreiller.

C'était une nuit où on avait trop bu. Il m'avait persuadé de rester dormir dans sa chambre, alors que la mienne était dans la même résidence universitaire, dans le même étage, pratiquement sur le même palier. Mais il avait tellement insisté ce jour-là, que je n'avais pas su refuser. Lui avait pris son futon pour les cas d'urgence et moi son lit. Cette nuit-là fut l'une des meilleures de toute ma vie, simplement parce que j'y avais pu savourer son odeur de litchi dedans. C'était si bon, que cela m'avait transporté dans un état de transe extrême, tel que celui-ci, en cet instant.

J'aime ça. Et je l'aime, lui. Du plus profond de mon être, je l'aime et je m'en rends compte seulement maintenant. Pourquoi ? Pourquoi maintenant ? Pourquoi lui ? Pourquoi nous ? J'aurais dû m'en rendre compte plus tôt. Après tout, ce n'est pas moi qui étais heureux, mais à la fois jaloux, de sa relation avec le guitariste de son groupe ? Ce n'est pas moi qui ai toujours clamé à quel point nous étions fusionnels ? Je m'étais tellement perdu dans mes propres craintes, que je n'avais pas réalisé que l'amour que je portais pour mon meilleur ami allait bien au-delà d'une simple amitié. J'avais tellement peur de le perdre de le voir souffrir encore et encore, que je me préoccupais de lui comme un grand frère, et non comme un être l'aimant de tout son cœur. Un être amoureux. Éperdument... et fou amoureux.

A ce constat, je me surprends à trembler. J'entends les battements de mon cœur au creux de mes oreilles. Je sens mes joues s'empourprer instantanément. Et je reste là, silencieux, à contempler mon meilleur ami toujours en train de dormir. Toujours en dormant, il bouge vers moi, cherchant vraisemblablement un autre contact entre nous. Un contact plus fort et criant de vérité : Son corps se colle au mien, me procurant ce frisson et cette chaleur que nous ressentons tous quand on se retrouve avec la personne qui fait battre notre cœur. Mais surtout, ce contact doux et chaud me fait ressentir certaines choses, à certains endroits, que jamais je n'aurais cru avoir pour lui.

Et en comprenant ça, je me dis que depuis le début, je commettais l'erreur de ne pas l'aimer comme je le devais. Tout ça pourquoi ? Parce que j'ai trop voulu le protéger, tel un grand frère. Parce que je me suis trop focalisé sur ses efforts, pour ne pas le troubler dans sa tête. J'aurais dû être plus clair dans mes sentiments, envers lui et envers moi. Et je regrette de ne pas avoir été honnête, avec lui. Et avec moi-même. Et maintenant, j'ai cette étrange impression de me retrouver comme protagoniste d'une chanson d'amour de Phil Collins.

𝐋𝐎𝐕𝐄 𝐘𝐎𝐔; 𝐋𝐎𝐕𝐄 𝐌𝐄 [boy's love]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant