𝐋𝐎𝐕𝐄 𝐘𝐎𝐔; 𝐋𝐎𝐕𝐄 𝐌𝐄 [boy's love]

Quelques heures plus tard. [bonus]

 ― Jamais je ne te ferai de mal, poursuit-il, et jamais je ne te considérerai comme une aventure.

Je suis en train de planer et de m'écouler à la fois. Je ne sais pas comment je trouve le moyen de lui dire ces mots, mais ils sortent entre mes lèvres, tremblantes, encore et toujours :

― Je ne veux pas créer la confusion en toi.
― La confusion ? répète-t-il dans un souffle et en fronçant les sourcils.
― Tu fais en sorte d'aller mieux, pas à pas. Je ne veux pas gâcher tous les efforts que tu as faits.

Mon cœur succombe. Il succombe au regard remplit de reconnaissance de brun à mes côtés. Il succombe au toucher fait de délicatesse, quand il prend mon visage entre ses mains. Il succombe plus encore quand mes lèvres rencontrent pour la énième fois celles de mon meilleur ami, avec tendresse.

― Si j'en suis là aujourd'hui, me dit-il en s'écartant de mon visage, c'est grâce à toi. Et je ne demande que ça, que tu sois à mes côtés. Je ne demande que toi.

Je reste coi. Alors il repend avec une sincérité déconcertante et à la fois touchante :

― C'est plutôt à moi de te demander si toi, tu es prêt à rester avec moi... et avec les efforts que je dois encore faire, pour me relever.

C'est à mon tour de renouer le contact entre nous. Silencieux, je passe mes phalanges sur la joue, pour la caresser, puis sur sa tempe, afin de remettre sa mèche de cheveux en arrière. Enfin, je plonge mon regard dans ses yeux et  hoche la tête, ému. Mais encore une fois, les mots sortent de ma bouche avec une facilité qui ne me surprend plus tellement. Au point où j'en suis...

― A ton avis, pourquoi je suis resté avec toi pendant toutes ses années ?
― Parce que t'es mon meilleur ami ?

Sa question innocente me donne envie de l'embrasser, encore et encore. Encore et toujours. Cependant, je me retiens quelques minutes de plus en me mordant la lèvre inférieure. Bordel, que c'est bon d'être soi et de se donner à quelqu'un sans cachoterie, sans secret. Que c'est bon de pouvoir aimer plus librement et ouvertement quelqu'un, quand tout a été dit. Et même si cela me fait toujours bizarre de me retrouver nu et à nu avec mon meilleur ami, avec celui que je connais depuis ma plus tendre enfance, celui avec qui j'ai partagé ma plus belle et longue amitié, je ne peux m'empêcher de chérir et savourer cet instant, et ceux à venir. 

― Moi aussi, dis-je enfin entre deux embrassades amoureuses, moi aussi je ne demande que toi.