Octobre
Soobin grinça des dents.Si auparavant il n'avait eu que des doutes concernant les agissements de son supérieur, à présent ce n'était plus à prouver : Choi Yeonjun avait parlé à Donghyuk.
Au début, il avait accordé à son patron le bénéfice du doute ; peut-être bien que son collègue avait de lui-même pris l'initiative de limiter ses allusions salaces après tout. Cela aurait été surprenant, certes, mais le jeune graphiste était loin d'être méchant, alors pourquoi pas ?
Il retint un rire amer.
Bien sûr que non, Donghyuk n'avait pas soudainement eut une révélation. À l'instant même, alors qu'il discutait avec le décoloré, il l'avait vu s'apprêter à dire quelque chose puis s'arrêter en plein élan, une ombre semblant passer dans ses yeux avant qu'il ne se ravise, prétextant une idée inutile. Sauf que ce n'était pas Donghyuk de faire ça. Donghyuk adorait partager ses idées, même celles qui pouvaient quelques fois s'avérer... dispensables.
Il en était convaincu à présent : son patron avait parlé à son collègue pour non seulement lui partager sa phobie sans son accord, mais également pour le censurer. Ça le révoltait et il prit sur lui toute la journée pour ne pas en discuter avec le principal concerné. Il était le mieux placé pour savoir que Choi Yeonjun n'aimait pas être dérangé pendant son travail et cette journée s'était avérée très chargée.
Il ne renonça aucunement à son idée pour autant et une fois l'aiguille de sa montre ayant dépassé les dix-huit heures, il se leva du siège de son bureau. Il prit le couloir qui le mènerai au bureau de son supérieur et il sentait malgré lui son rythme cardiaque s'affoler. C'était ridicule ! Il ne manquerait plus qu'il ait peur de dire ce qu'il pense... Peut-être était-ce parce qu'il n'allait pas parler à n'importe qui de n'importe quoi ; il allait à nouveau parler de ça avec son patron. Cette idée l'exaspérait mais il n'eut pas le temps de se demander une nouvelle fois comment il était arrivé là qu'il avait toqué à la porte en bois.
Il ne s'était même pas entendu le faire tant il s'était perdu dans ses pensées, mais la voix quelque peu fatiguée et pourtant pas moins forte de Choi Yeonjun le sortit définitivement de son égarement. Chassant toutes ses craintes d'un geste de tête, il ouvrit la porte et son regard rencontra directement celui du brun. Il se mordit la joue ; et si son patron finissait par en avoir assez de lui ? Il lui avait avoué qu'il faisait un très bon travail, même si ça à la rigueur, il le savait déjà. Mais était-ce un argument suffisant pour garder un boulet comme lui dans l'entreprise ? À une place aussi importante ? Il se détestait pour douter de tout à la dernière minute.
— Oui, Soobin ?
Sa voix le reconnecta à la réalité et une fois entré dans le bureau, il vit Choi Yeonjun se dépêcher de jeter quelque chose. Cela ressemblait à un mouchoir, ou une lingette il ne savait pas trop. Il se demanda l'espace d'un instant pourquoi le brun semblait légèrement gêné qu'il ait assisté à une telle scène mais ne s'en préoccupa pas.
— J'aurais à vous parler de quelque chose, monsieur.
— Faites donc, fit-il en rangeant ses mains dans les poches de son pantalon de costume toujours aussi élégant.
Ce n'était qu'un ensemble bleu marine, mais la cravate brodée d'un fil bleu roi, les boutons de manchette en argent de la veste qu'il avait déposé sur ses épaules ainsi que sa montre assortie à sa tenue donnaient à Yeonjun un certain charisme. Il aurait pu trouver ça ridicule la première fois qu'il l'avait vu aussi bien habillé si son supérieur n'avait pas l'attitude qui allait avec. Droit, organisé, audacieux et respectueux comme respecté, il avait l'étoffe d'un chef d'entreprise, ce n'était pas à prouver. Mais soudain il se souvint que s'il se trouvait dans son bureau, c'était justement parce qu'il s'était mêlé de choses qui n'étaient pas de son ressort.
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╺╸MENACE
Fanfiction◤Où Soobin a un secret bien gardé, et que Choi Yeonjun aurait préféré ne jamais le découvrir. « Le désir représente une menace pour vous ? demanda le brun en haussant un sourcil à son tour. Soobin sourit de plus belle et ses mains s'écorchèrent...