Vingt- Trois

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—Salut
—Salut

Rafe se tenait devant moi, les yeux gonflés.
Sa bouche tremblait et il essayait de parler mais les mots ne sortaient pas visiblement.
Un air frais remplissait la pièce.

—J'ai.. J'ai vu mon père et...on s'est embrouillés-
Il avait la voix cassé et ses paroles lui irritait la gorge.
Je me jetais dans ses bras avant qu'il est pu continuer.

Il me serrait à son tour, si fort. Comme si j'étais la seule chose à laquelle il pouvait s'accrocher et c'était le cas.
J'avais mal au cœur à cette instant je crois bien que c'était la première fois que je le voyais dans cette état.
« je suis désolé » « j'arriverai jamais avec lui »
—Rafe tout va bien je suis là
Je le serrais contre moi, posant ma tête sur son torse.
Ma colère disparaissait pour laisser sa peine s'exprimer.
« ne pars pas» me disait-il en pleurant, sa tête sur mon crâne et ses mains autour de mon dos.
Je le sentais trembler contre moi, ses lèvres essayait de parler mais elles ne sortaient que des respirations fortes et saccadé.

Je pleurais moi aussi, silencieusement.

« jamais » finissais- je par dire.

Plus tard dans la soirée, nous nous faisions à manger, je cuisinais mes fameuses pâtes au saumon pendant que Rafe continuait à m'embêter.

—Non mais j'ai jamais vu quelqu'un faire cuire des pâtes comme ça!
—C'est normal Cameron, c'est des esclaves qu'ils le font à ta place
—Je préfère le terme domestique !
Je rigolais en tirant à nouveau sur son joint.

J'augmentais le son de la Télé en attendant la musique 'Dark Red' et je commençais à danser.
J'adorais cette musique.
Je me rapprochais de Rafe qui me regardait en soufflant avec un sourire et je voyais qu'il  marmonnait les paroles.
Il posait ses mains sur ma taille et tout en chantant, il me faisait tourner comme à la soirée.
Son sourire était grand et ses yeux me fixait.
Je vivais la musique à ses côtés et pour la première fois, je comprenais vraiment le sens des paroles.

—OH LES PÂTES ! JE LES AI OUBLIÉS!
Je sortais les pâtes de justesse, heureusement, elles étaient à peine cramés.

Après avoir manger, on s'asseyait sur le canapé, j'étais en califourchon sur lui et lui roulait un joint.
On fumait beaucoup, plus qu'à mon habitude, même avec les Pogues.
Enfin c'est plutôt JJ qui roulait pour nous en soirée ou sur le bateau de John B.
Je ne mettais jamais intéressée à ça pour autant, jusqu'à aujourd'hui.

—Ce serait pas mon pull que ta la ?
Je regardais le gros pull noir à capuche que j'avais mis tout à l'heure, me mordant les lèvres en y repensant.
—J'avoue que j'ai succombé à son charme
—Et bientôt au mien! s'exclamait le Kook en rigolant.
Je rigolais aussi en levant les yeux au ciels.

C'était déjà trop tard débile.

—En même temps j'ai pas beaucoup d'affaires ici, me plaignais-je.
—Faudrait que t'ailles en chercher chez ta mère
Je grimaçais en y pensant.
—Je veux plus vraiment la voir alors..
Rafe me regardait, hésitant, et finissait par hocher la tête, comprenant que je ne voulais pas aller plus loin.
Mais je me sentais enfin prête à tout lui raconter.

Alors je commençais mon histoire sur ma vie cachée.
Le kook m'écoutait en soufflant la fumée et faisait de petit ronds sur mon bras nu.

—Donc, Alexandre c'est pas ton vrai père?
—Ouais
Un silence s'installait.
—Et ça veux dire qu'on a le même frère maintenant ? On est consanguin ?
Je rigolais en levant les yeux au ciels.
—Consanguin débile, y a le mot sang dedans!
Il le levait les yeux au ciels avant de reprendre un air sérieux.
—...Mais sinon, comment tu te sens par rapport à tout ça?
Son air était hésitant, il voulait sûrement pas me faire peur.

C'est vrai que j'ai toujours eu du mal à parler de ce que je ressentais mais je voulais vraiment qu'il sache tout.
Je regardais dans le vide avant de répondre quelques choses qui est du sens car tout était bousculé dans ma tête.

—J'en veux à ma mère, à Big John et à John B
—...Techniquement, John B a rien fait
—Depuis quand tu te défends un Pogue toi?
—Ouais non ta raison, c'est de sa faute...Tu est sûre de pas retourner chez ta mère?
Je le regardais cette fois ci dans les yeux et ma bouche se repliait sur elle même, et je fermais mes yeux.

Un baiser se posait sur mon front et je respirais un bon coup au contact de ses lèvres chaudes.
Sa manière rassurante de me dire que je n'avais pas besoin d'en dire plus, il avait compris.
Je hochais la tête pendant que mes yeux se remplissait de larmes brûlante et que ma gorge me brûlait.

Je l'entendais entre ouvrir sa bouche mais il ne trouvait aucun mots à dire. Doucement, il prenait mes bras et me rapprochait de lui pour pouvoir être contre lui.

—J'aurais aimée le savoir Rafe j'aurais
Et ma voix se cassait.
Il me serrait plus fort mais je ne pouvais même pas le tenir contre moi, mes mains étaient contre ma poitrine qui me faisait l'effet d'une bombe qui venait d'éclater.

l'ataraxie/rafe cameronOù les histoires vivent. Découvrez maintenant