Trente-Deux

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Je me réveillais brusquement par des coups de poings qui frappait à la porte contre laquelle j'étais adossée.

—Angelina?

C'était la voix d'Alexandre, hésitante.
Je ne répondais pas pour autant.

—Angelina... Je sais que tu ne comprends sûrement pas ce qu'il s'est passé mais c'est pour ton bien et seulement pour ton bien...
Tu dois être en sécurité et hors de tout ça

Après ses paroles où j'étais incapable de prononcer un seul mot, il prenait une respiration et laissait traîner ses pieds sur le sol pour rejoindre l'escalier.

Quelques heures plus tard, sa femme m'avait déposer un plat devant ma porte et l'avait déverrouillé.
Je m'empressais de faire le tour de la maison mais j'étais complètement bloquée, enfermée ici et et je passais la soirée dans ma chambre lorsqu'Alexandre rentrait pour ne pas le croiser.

J'essayais de partir mais sa femme ne quittait jamais la maison sous ses ordres.
Elle ne comprenait pas cette décision mais exécutait les souhaits de son mari sans broncher.
Ce dernier ne partageait ses secrets avec personne, il préférait emmener ses craintes dans sa tombe avec lui, que de devoir admettre ses erreurs.
Et au fond de moi, j'étais sûrement pareil.

Je n'avais aucune envie de manger et cette nuit là, je n'arrivais toujours pas à trouver le sommeil, je faisais les cents pas dans ma chambre et malgré moi, ma tête ne pensait qu'à Rafe.

Au début, j'essayais de ne pas penser à lui, je m'efforçais en essayant de penser à autre choses, combler ce vide qu'il avait installé mais c'était impossible.

Tout chez moi me faisait penser à lui.

J'imaginais que j'étais contre son torse , il me tiendrais les joues et enlèverait de ses doigts, mes larmes brûlantes qui coulaient réellement.
Il faisait ça assez souvent car il ne supportait pas me voir pleurer.
Mais ces derniers soirs, mes larmes s'écoulaient sur mes joues creuses a cause de lui et finissaient par sécher seules, sans l'aide de personne.

Je détestais mon lit, je détestais mes murs, je détestais cette chambre et je détestais cette maison où je me sentais prisonnière.

Et maintenant, je le détestais lui.

Les journées ressemblaient aux soirées et les soirées ressemblaient aux journées.
Je regardais ma fenêtre de mon lit, assise, les mains autour de mon corps, en imaginant à quoi ressemblait le monde à l'extérieur.

Dimanche.
Il faisait beau.

Lundi.
L'eau de la douche était brûlante.

Mardi.
Je n'avalais plus rien.

Mercredi.
Je me sentais faible.

Jeudi.
Mes yeux me priaient de dormir.

Vendredi.
Mais j'aimais être dans cette état.

Samedi.
Une porte claquait et me ramenait à la réalité.

Je descendais les escaliers en me tenant à la rembarre, mes pieds pouvaient se dérober sous mon corps mais pourtant ils m'amenaient dans la cuisine quand Alexandre surgissait devant moi, sa cravate avait l'air de lui couper la circulation vu son visage rouge et ses mains ressortaient toutes ses veines.
Il se répétait des phrases à lui même, inaudible, mais s'arrêtait vite quand il se rendait compte qu'il n'était pas tout seul.

J'entrouvrais la bouche quand il me voyait enfin mais la refermais aussitôt quand Ward Cameron apparaissait à son tour dans la pièce, une de ses mains posé sur son bras taché de sang.

l'ataraxie/rafe cameronOù les histoires vivent. Découvrez maintenant