Chapitre 5 || Se faire pardonner

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   Abby devrait être arrivée depuis une bonne vingtaine de minutes maintenant, mais Carol n'a toujours pas de ses nouvelles. Le stress l'envahît de nouveau, elle se demande si Abby ne s'est pas désistée à la dernière seconde. Le four est éteint depuis un petit moment, mais la lasagne se trouve toujours à l'intérieur pour ne pas qu'elle refroidisse. Carol se promène dans sa petite cuisine en même temps de se ronger les ongles causé par la nervosité qui l'habite.

   Elle ne sait pas quoi faire, attendre encore un peu pour Abby ou commencer à manger et voir ce qui se passe après? Elle va pour la première option sachant qu'elle se sentirais trop mal si Abby arriverait et verrait que Carol ne l'a pas attendu. Elle continue de faire des allées retour dans sa cuisine pendant un autre deux minutes avant d'entendre quelqu'un cogner à la porte.  « Finalement, elle est arrivée! »  pense Carol en se précipitant à ouvrir à sa meilleure amie.

   « Je suis vraiment désolée Carol, je ne pensais pas que ça allait prendre autant de temps, j'étais juste allée chercher une bouteille de vin, mais il y avait tout ce trafic et.. tiens. »  Abby tend une bouteille de vin à Carol et commence à jouer nerveusement avec ses bagues. Elle se sent mal d'avoir fait attendre son amie, ce n'était pas son intention.

   « Ça va Abby, grâce à la bouteille de vin tout est pardonné! »  Carol rigole pour détendre l'atmosphère rapidement imitée par son amie. Elle se décale un peu sur le côté, invitant Abby à entrer.

   « Mmh, ça sent tellement bon! »  Abby prend une grande inspiration et ferme les yeux pour profiter de l'odeur qui entre dans ses narines.  « J'espère que tu en as laissé un peu pour moi. »

   « Je n'ai même pas encore commencé à manger, je t'ai attendu. »

   Abby remercie Carol en lui prenant la main et en lui donnant un baiser sur la joue. Cette dernière commence à rougir stupidement face au contact de sa peau et des lèvres d'Abby. Carol sort finalement la lasagne du four pendant que son amie s'assoit à la table rectangulaire de la salle à manger. L'hôte place des morceaux de lasagnes dans deux assiettes et va les porter sur la table, pour ensuite sortir deux coupes et verser du vin dans chacune d'elle.

   Elle s'assoit devant Abby et les deux femmes portent un toast. Elles sont si affamées qu'elles ne se disent même pas un mot avant d'attaquer ce qui se trouve dans leur assiette. Il faut dire aussi qu'il est rendu un peu tard et que ni l'une ni l'autre ne savent quoi se dire. Après sa première bouchée, Abby émet un son de satisfaction tellement la lasagne est délicieuse. Jamais elle n'a mangé de lasagne meilleure que celle-là.

   Carol rigole face à la réaction d'Abby et un sourire triomphant se dessine sur son visage. Elle est contente que son amie ne soit pas trop fâchée contre elle, elle était sûre qu'Abby n'aurait pas un air joyeux en venant ici. Abby se racle la gorge ce qui force Carol à lever les yeux vers son amie.

   « Alors Carol, comment se sont passé ces deux heures avec Rindy? »  Abby continue de manger, incapable d'arrêter. Cette lasagne a vraiment le dessus sur elle!

   « Ça s'est très bien passé, ça faisait trop longtemps que je ne l'avais pas vu. Je crois que ce qui m'a le plus manqué d'elle est son rire.. » 

   Carol baisse la tête et porte son attention sur son assiette ne voulant pas montrer à Abby à quel point ça l'atteint. Mais Abby connaît trop bien son amie. Sous la table, elle enroule ses jambes autour de celles de Carol et elle lui prend la main pour ensuite la lui caresser avec son pouce. Carol replonge son regard dans les yeux bruns et réconfortants d'Abby avant de lui envoyer un petit sourire.

   Elles recommencent à manger, de nouveau plongées dans le silence. De temps à autre, elles prennent une gorgée de leur vin et la bouteille se termine très rapidement.  Carol propose une bière à Abby, ce que la brune accepte avec grand plaisir. Les deux femmes commencent finalement à parler de tout et de rien, enfilant les bières aussi vite qu'elles respirent.

J'aurais du dire « Abby, attends » || GerhairdOù les histoires vivent. Découvrez maintenant