Chapitre 2 || La nostagie du passé

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Le lendemain matin, lorsque Carol se réveil, Abby ne se trouve plus dans le lit. Elle fouille la pièce des yeux, mais toujours rien, son amie est déjà réveillée et a quittée sa chambre. Carol se lève et se dirige vers la salle de bain rattachée à la chambre.

Elle s'observe un peu dans le miroir et remarque les énormes cernes sous ses yeux qui se mélangent aux traces de mascara qui ont coulé. Elle soupir et se rince le visage avant de sortir de la chambre pour se rendre au rez-de-chaussée. Carol y trouve Abby dans la cuisine qui prépare le petit-déjeuner. Abby se retourne vers son amie lorsqu'elle l'entend arrivée.

« Regarde, je fais des crêpes, je sais à quel point tu en raffoles, lui dit-elle. Viens t'asseoir, j'ai bientôt fini. »

Carol fait ce qu'Abby lui a dit et s'assoit à la table pour lui faire face. Carol se sent encore un peu à l'envers du à ce qui s'est passé la veille, mais elle est contente d'avoir quelqu'un pour la réconforter. Abby est vraiment une amie extraordinaire et elle ne l'échangerait pour rien au monde. Elles ont vécu tellement de choses ensemble que Carol ne saurait pas ce qu'elle deviendrait si Abby ne ferait plus partie de sa vie.

« Et voilà, de bonnes crêpes, comme tu les aimes! »  Dit soudainement Abby en apportant deux assiettes remplies de crêpes sur la table. Elle met ses mains sur ses hanches, un sourire au lèvres, fière d'avoir aussi bien réussi ses crêpes. « J'ai failli oublié le sirop d'érable. Et de la crème fouettée.. En veux-tu ma chère? »

« Oui, comme dans le bon vieux temps... »  Dit Carol, son regard se perdant dans le vide en se remémorant toutes les fois où elles en préparaient ensemble.

Abby fouille dans son réfrigérateur pour sortir ce qu'il manque et apporte des fourchettes et des couteaux. Mais Carol n'en a pas besoin, elle a déjà commencé à séparer ses crêpes en petits morceaux avec ses mains avant même qu'Abby n'ait eu le temps de faire un pas.

Lorsqu'elles étaient toutes jeunes et qu'Abby déjeunait chez Carol, la mère de cette dernière leur préparait souvent des crêpes. Un jour, elle prenait tellement de temps pour apporter les ustensiles aux filles affamées qu'elles commencèrent à déchiqueter leurs crêpes comme Carol venait de le faire. Et depuis, à chaque fois, elles faisaient ça.

Quand Abby le remarque, elle dit : « J'aurais du y penser qu'on n'aurait pas besoin de couteau »  ce à quoi Carol répond par un petit rire. Abby s'assoit en face de Carol et sépare ses crêpes comme lorsqu'elle était jeune. Les deux femmes ajoutent du sirop d'érable et beaucoup de crème fouettée sur leurs crêpes. Elles les mangent en silence, ce qui ne déplaît pas à Carol.

Elle n'a vraiment pas envie de parler en ce moment, ce qu'Abby respecte totalement. Elle sait à quel point se faire briser le cœur fait mal et elle sait aussi que le silence est la manière dont son amie le gère. Ça a été comme ça quand leur relation a prit fin, les deux étaient dévastées, mais Carol n'en a jamais parlé jusqu'à ce que la peine ne diminue. C'est seulement à ce moment qu'elle a fait comprendre à Abby à quel point elle était désolée que Harge les ait démasqué et comment elle était triste par rapport à ça.

Après quelques minutes à manger leur petit-déjeuner, Abby laisse échapper sa fourchette dans son assiette et commence à regarder Carol d'un air penseur. Lorsque cette dernière le remarque, elle arrête de mâcher le morceau de crêpe qu'elle a dans sa bouche et regarde son amie avec des points d'interrogation dans les yeux.

« À quoi tu penses? »  Lui demande Carol après avoir avalé sa bouchée. Abby ne lui répond pas immédiatement, ses yeux toujours plissés et ses mains maintenant sous son menton.

« Je me demandais juste ce que je pourrais faire pour que tu souris de nouveau. Je n'aime pas te voir dans cet état. » Abby dépose ses mains des deux côtés de son assiette et arrête finalement de fixer Carol.

J'aurais du dire « Abby, attends » || GerhairdOù les histoires vivent. Découvrez maintenant