J'aurais du dire « Abby, attends » || Gerhaird

Chapitre 9 || L'erreur de trop

    « Non. C'est mal ce que je fais. »

Au moment où Therese commence à guider Carol jusqu'à sa chambre, cette dernière se détache de son ex. Elle lui dit qu'elle est désolée et qu'elle n'aurait jamais du venir avant de vraiment quitter l'appartement de Therese. Elle essaie tant bien que mal de retenir Carol, mais il n'y a rien à faire: elle ne veut plus revoir Therese.

Carol descend les marches de l'immeuble et se dirige vers sa voiture. Une fois à l'intérieur, elle la démarre, mais elle reste stationnée. Carol se sent mal, très mal. Elle sait qu'elle n'aurait jamais dû laisser Therese l'embrasser, mais c'était plus fort qu'elle. Elle devait la laisser faire. Mais maintenant, la seule chose que Carol souhaite, c'est de disparaître.

En faisant ce qu'elle vient de faire, elle a blessé deux personnes très importantes pour elle. Et Carol ne sait pas comment régler cette situation. Même si elle aime encore Therese, c'est avec Abby qu'elle a envie d'être, et c'est comme ça depuis des années. Elle le réalise maintenant que son histoire avec Abby n'était pas qu'une simple expérience de quelques semaines. Non, Abby et Carol sont faites pour être ensemble et c'est ce que Carol est tranquillement en train de comprendre.

Après plusieurs minutes à être perdue dans ses pensées, Carol éteint le moteur de sa voiture et range ses clés dans son sac à main. Elle sort ensuite de son automobile beige et elle commence à marcher dans les rues sombres de New-York. Carol rabat son long manteau rouge sur elle-même puisqu'il se trouve qu'il y a un petit vent frais de printemps.

Elle marche pendant de longues minutes ne sachant pas trop où elle va, mais ça lui est égal. Tout ce qu'elle souhaite c'est de se retrouver dans son monde et penser à ce qu'elle va faire. Elle veut en parler à Abby qu'elle et Therese se sont embrassées de nouveau, il est hors de question qu'elle fasse ce qu'elle a déjà fait et qu'elle l'évite pendant une semaine. Carol sait que la bonne chose à faire est de lui dire la vérité, même si elle ne s'en sent pas la force. Elle ne peut pas lui mentir, pas à Abby. Après tout ce qu'elle a fait pour elle, ce ne serait pas correct de ne pas lui dire. Carol est déjà chanceuse qu'Abby lui a donné une seconde chance, il ne faudrait pas qu'elle la gaspille.

Se promenant toujours dans les rues peu éclairées, Carol rassemble son courage à deux mains et décide qu'elle va aller voir sa blonde, se soir. Elle a de la misère un peu à se situer, mais elle finit par trouver une boutique où elle va souvent et d'un coup, tout est clair: elle sait exactement où elle se trouve et dans sa tête, elle voit le chemin qu'elle doit emprunter pour se rendre chez Abby. Carol se remet à penser à ce qui vient d'arriver chez Therese et elle le regrette amèrement.

« Mais qu'est-ce que j'ai fait? »

Carol se sent coupable. Coupable d'avoir trompé Abby et d'avoir joué avec les sentiments de Therese. Elle marche lentement, posant un pied devant l'autre, pensant à ce qu'elle pourrait dire à sa blonde en la voyant. Elle ne se sent pas bien, ses mains commencent à trembler et des gouttes de sueur perlent sur son front.

Carol panique, et si Abby ne voulait plus être avec elle après ça? Et si elle lui disait qu'elle ne veut plus jamais la revoir, Carol aurait perdue deux personnes chères à ses yeux. Ce n'est pas ce qu'elle veut, elle ne pourrait pas survivre à la perte d'Abby. Elle a besoin d'elle dans sa vie, c'est elle qui lui apporte de la bonne humeur au quotidien.

Carol marche pendant de longues minutes s'avançant tranquillement dans la nuit déjà bien entamée. C'est seulement grâce aux lampadaires qu'elle arrive à voir où elle va, sans ça il ferait trop noir. Il est possible de voir de la lumière seulement à travers quelques fenêtres des immeubles qui longent les rues. Ce n'est pas assez pour que Carol y voit quelque chose. Carol sent les larmes monter au coin de ses yeux plus elle s'approche de sa destination. Elle soupire, essayant de se libérer du poids qui pèse sur ses épaules.