Chapitre 6 || Pâques

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   Le lendemain matin, Carol a si mal à la tête qu'elle a l'impression qu'elle va exploser. Elle se masse les tempes avec l'aide de son pouce et de son majeur pour faire passer la douleur, mais ça ne change rien au fait qu'elle a la gueule de bois. Elle regarde les alentours, essayant de se rappeler des derniers événements de la veille et tout lui revient d'un coup. Le souper avec Abby, la tonne d'alcool qu'elles ont bu, les cigarettes qu'elle ont fumé et le meilleur moment de la soirée, le sexe qu'elles ont eu sur le canapé.

   Carol se redresse rapidement en se demandant ce qu'elles ont fait avec les mégots de cigarette. Elle se rappelle soudainement qu'elles les ont éteint après qu'Abby ait proposé qu'elles vivent ensemble. Le mouvement rapide de Carol a eu pour effet de réveiller brutalement Abby. Elle respire rapidement et demande à Carol ce qui se passe et si tout va bien. Avant que la blonde réponde, Abby baisse la tête et remarque qu'elle et Carol sont toutes les deux nues. Contrairement à sa blonde, Abby à plus de misère à se rappeler de ce qu'elles ont fait la veille.

   « Euh.. comment on en est arrivée là au juste? »

   « On a bu.. on a beaucoup bu, trop même, j'ai un de ces mal de tête! Bref, tu m'as demandé si je voulais qu'on emménage ensemble, j'ai dit oui, après c'était incroyable, on a fait l'amo- »

   « Je t'ai demandé qu'on emménage ensemble?! »  Abby coupe Carol, n'étant pas sûre d'avoir bien entendu.

   « Oui, c'est exactement ce que tu m'as demandé. Mais on était vraiment saouls, je sais pas si tu le pensais vraiment. »  Carol se gratte le derrière de la tête. Abby est si surprise, elle n'aurait pas pensé qu'elle aurait proposé ça si vite. Elle regarde dans le vide pendant si longtemps que Carol claque des doigts devant son visage.

   « La Terre appelle Abby, je répète, la Terre appelle Abby. »  Les deux femmes rigolent avant que Carol annonce qu'elle va préparer le déjeuner.

   Carol se lève, met sa robe de chambre carreauté rouge et verte et sort de sa chambre pour se diriger vers la cuisine. Elle commence à préparer des œufs et quelques minutes plus tard, Abby la rejoint, vêtue d'une robe de chambre noire qu'elle a trouvé dans la commode de Carol. Abby commence à manger les œufs que sa blonde lui a fait avec appétit. Carol a la bouche pâteuse et elle a l'impression qu'elle pourrait vomir à tout moment alors elle ne mange rien.

   Accotée sur son comptoir de cuisine, les bras croisés sur sa poitrine, elle préfère regarder Abby s'empiffrer. Carol rigole. Elle a toujours trouvé ça drôle la façon dont Abby mange lorsqu'elle est affamée. C'est comme si elle avait oublié toutes ses manières. Plus Carol y pense et plus elle se dit qu'emménager avec Abby ne serait pas une si mauvaise idée que ça. Elles se connaissent depuis des années, elles savent ce que ça fait d'habiter ensemble et elles sont maintenant en couple.

   Par le temps que Carol pense à ça, Abby finit de manger et se demande pourquoi sa blonde sourit comme ça, son regard plongé dans le vide. Elle fait des signes de main pour qu'elle revienne à la réalité.

   « Serais-tu vraiment prête à ce qu'on emménage ensemble? »  Carol lève enfin les yeux vers Abby pour voir qu'elle va être sa réaction.

   « Oui totalement, je me dis que si je t'ai demandé ça hier ce n'est pas pour rien. »  Abby se lève, marche en direction de Carol et prend ses mains dans les siennes.  « J'aimerais vraiment qu'on habite ensemble. »

   Abby embrasse la joue de Carol, ce qui l'a fait automatiquement rougir. C'est fou ce que cette femme fait de l'effet à Carol. Elle pourrait faire n'importe quoi pour Abby et ne jamais le regretter. C'est comme cette fois lorsque les deux filles avaient quinze ans. Elle se promenaient dans les rayons d'un dépanneur et soudain, Abby a donné à Carol comme défi de voler quelque chose. Carol a fouillé un peu et a trouvé un paquet de gomme qu'elle pouvait facilement cacher dans la manche de son manteau. Elle était super excitée et stressée en même temps que ça la faisait agir bizarrement.

J'aurais du dire « Abby, attends » || GerhairdOù les histoires vivent. Découvrez maintenant