Chapitre 15

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 Même Shikamaru ne parvenait pas à remplir mes pensées en ce moment. Mais cela était sans doute dû au fait qu'il avait été si proche de Temari quelques heures auparavant. Que faisait-il en ce moment d'ailleurs ? Était-il avec Temari ? Sans doute. Peu importe. Si c'était cela qu'il voulait, alors qu'il en soit ainsi. Je soupirai bruyamment, repliai ma jambe droite près de ma poitrine, et posai mon menton sur mon genou. Tant de questions me tourmentaient l'esprit, mais peu de réponses faisaient leur apparition. Pourquoi Shikamaru me troublait-il à ce point ? Se pouvait-il que je ne l'aime plus que je ne le pensais ?

- Ayana ! Je t'ai cherché partout !

Je fermai les yeux en entendant la voix grave et teintée d'une once de colère que beaucoup de personnes auraient sûrement confondu avec sa nonchalance habituelle. Shikamaru était derrière moi et visiblement, il n'était pas très content. Je ne répondis rien, attendant simplement qu'il vienne s'asseoir à mes côtés pour que je puisse entendre ses explications. Il finit par comprendre et après un soupir en disant long sur cette situation « galère », prit place sur la muraille. Je sentis rapidement son regard sur moi, mais ne bougeai toujours pas.

- Ayana, je sais ce que tu veux savoir, alors je vais te le dire. Temari m'a pris à part tout à l'heure pour me dévoiler ses sentiments. Étant déjà embarrassé par le fait qu'elle me dise une chose pareille, j'ai mis du temps avant de trouver ce que j'allais lui répondre...

- Et que lui as-tu dit ? demandai-je agacée par ces révélations.

- Je lui ai dit que j'avais déjà trouvé celle qui me fallait, celle qui me rend heureux, celle qui me donne envie de me surpasser, de la protéger. Celle à qui je pense sans cesse, celle pour qui je ferais tout. Celle avec qui je voudrais me... Me marier et avoir des enfants. Celle avec qui je veux vieillir, regardant à ses côtés notre vie passée ensemble, et ne rien regretter de cette dernière et ce, même si les débuts entre elle et moi n'étaient pas simples...

Je ne pus m'empêcher de sourire à l'entente de ses paroles. Shikamaru n'était pas très doué avec les mots, pourtant à cet instant, il l'était bien plus que quiconque. Elle frissonna en repensant aux mots doux qu'elle venait d'entendre.

- Cette femme dont je parle, c'est toi, Ayana. C'est avec toi que je veux être, avec toi que je veux faire ma vie. C'est toi que j'aime.

Je sentis la peau chaude et douce de la main du brun sur ma joue. J'avais retiré mon masque en arrivant sur la muraille, persuadée de rester seule toute la nuit. Finalement, ce n'était pas si mal d'avoir été rejointe par quelqu'un, qui plus est celui que j'aimais. J'ouvris les yeux et tournai ma tête vers lui. Je pus lire dans ses prunelles qu'il était inquiet et heureux à la fois. Inquiet de m'avoir peut-être perdu, et heureux de m'avoir finalement retrouvé. Le rouge présent sur ses joues, lui, témoignait de la sincérité des paroles qu'il venait de prononcer.

- Moi aussi, je t'aime Shikamaru.

Il ne lui en fallait pas moins pour venir déposer ses lèvres sur les miennes, avec une douceur déconcertante qui m'étonnait de plus en plus. J'approfondis le baiser, et en profitai pour passer l'une de mes mains dans sa nuque, caressant l'échine de cette dernière, faisant frissonner ma moitié. Les mains de Shikamaru descendirent sur mes hanches, m'attirant un peu plus près de son corps qui troublait mes pensées avec une facilité incroyable. Je pouvais sentir le désir qui nous animait tous les deux s'intensifier de plus en plus, tout au long de notre baiser. Nous finîmes par nous séparer après plusieurs secondes, manquant cruellement d'air. Nos regards se croisèrent, brillants d'une intensité similaire chacun, prouvant l'un à l'autre à quel point nous étions heureux de savoir ce que nous ressentions vraiment.

Plusieurs mois étaient passés depuis ce moment, sept mois précisément. Beaucoup d'évènements avaient eu lieu, mais seul l'un d'eux avait marqué mon esprit, ainsi, et surtout celui de Shikamaru : la mort d'Asuma-sensei. Le jeune Nara avait ensuite pu mener à bien sa vengeance, à laquelle j'avais participé, mais il restait tout de même marqué par cette terrible perte. Asuma était comme un père pour lui, et savoir que Shikamaru ne pourrait jamais plus passer du temps avec lui me fendait le cœur. Tout comme le fait d'être loin de lui depuis bientôt un mois. En effet, nous étions en repérage avec ma section de l'Anbu. Pour quel motif ? Une déclaration de guerre venant d'un certain Madara Uchiwa, mon ancêtre. Ce qui m'étonnait d'autant plus qu'à l'âge qu'il devait avoir aujourd'hui, il ne pouvait se mouvoir qu'en fauteuil roulant, enfin bon.

L'ombre de Konoha // ShikamaruOù les histoires vivent. Découvrez maintenant