Chapitre 14

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 Ainsi, il retrouvait sa bouille d'ange qu'il avait étant enfant. Je ne pus m'empêcher de rapprocher mon corps de lui, juste pour pouvoir sentir la chaleur humaine qu'il dégageait se lover contre moi, m'enveloppant d'une douce aura. Je laissai ma tête tomber sur son épaule, fermant les yeux pour profiter du moment. Son odeur était délicieuse, un mélange de vanille et de musk, très masculine comme effluve, comme lui finalement. Elle le représentait parfaitement.

- Je suis sûre de moi, Shika. C'est toi que je veux depuis que nous sommes enfants, dis-je finalement.

Son épaule bougea, pour laisser son bras venir entourer mes épaules. Ce contact était si rassurant, j'aurais souhaité rester ainsi pour l'éternité. Mais, je savais pertinemment que la réalité nous rattraperait d'ici peu. Alors j'en profitais tant que je le pouvais.

- Je ne saurais l'expliquer, mais lorsque je suis avec toi, je me sens bien, je n'ai pas besoin de jouer les dures, comme je peux le faire dans l'Anbu, déclarai-je avant de finalement relever les yeux vers le beau brun qui me soutenait.

- C'est exactement pareil pour moi, tu sais. Je... J'ai toujours pensé que les femmes étaient toutes galères, mais toi... je ne sais pas... Tu es différente, unique, souffla-t-il en plantant son regard ténébreux dans le mien.

Un compliment ? Eh bien, Shikamaru Nara avait bien changé depuis notre enfance. Jamais je ne l'aurais cru capable de faire un compliment à une femme, encore moins à moi. Je ne pus empêcher la naissance d'un sourire sur mon visage. Repensant au moment passé avec lui dans l'auberge que Tenzô avait construit la veille. Si les autres savaient...

- Merci, Shikamaru. Tu sais, jamais je n'aurais pu imaginer que tu t'intéressais à moi, ni même que tu oserais te déclarer à moi.

- Et pourtant...

Il sourit, un sourire sincère, beau, qui était contagieux. Avec lui, je pouvais être moi-même, je n'avais pas besoin d'avoir de masque sur mon visage, pas besoin de cacher mes sentiments, pas besoin d'être « Ayana l'Enragée ». Mais je ne devais pas oublier pour autant ma mission, et les futures missions qui me seraient assignées en rentrant. Je perdis mon sourire instantanément en repensant aux paroles de Tsunade-sama. Elle m'avait assignée à une mission qui, maintenant que Shikamaru et moi étions ensemble, me paraissait être une aubaine, à la limite d'une mission punitive, ou suicide. Je devrais en parler à Shikamaru, mais pour le moment, je ne voulais pas l'inquiéter, et profiter avec lui.

- Shika ?

Le concerné replanta son regard dans le mien, m'écoutant attentivement.

- Je ne suis pas jalouse, mais, Temari du village de Suna. Quelle est votre relation exactement ? demandai-je doucement.

- C'est une amie, juste une amie.

- Pour toi, peut-être, murmurai-je à moi-même.

- Quoi ?

- Rien, dis-je avant de reprendre. Je réfléchissais à haute voix.

J'avais déjà remarqué le regard que la blonde portait au jeune Nara, sa façon de rougir lorsque ses frères lui parlaient de lui. Il était clair et net qu'elle possédait des sentiments pour lui, même s'il ne le voyait pas. Les garçons pouvaient être aveugles quand il s'agissait de ce sujet. Néanmoins, j'avais confiance en Shikamaru, mais depuis l'examen Chûnin que notre promotion avait passé, je ne pouvais pas m'entendre avec la blonde de Suna. Et, même si cela était difficile pour moi de me l'avouer, il était vrai qu'elle possédait une beauté qui n'était pas négociable. Elle possédait des formes bien placées, une intelligence, une âme de guerrière, une âme de leader. Elle était tout simplement parf...

- Ayana. Il n'y a rien entre moi et elle, et il n'y aurait jamais rien. Ce n'est qu'une amie pour moi, tandis que toi tu es... Tu es... Tout. Depuis que je sais que nos sentiments sont réciproques, je ferai tout mon possible pour rester avec toi, le plus souvent possible, me coupa le jeune Nara avant de m'enlacer.

La tête enfouie dans son cou, humant à nouveau son odeur que je raffolais, je ne pus m'empêcher de me dire que ses paroles ne pourraient pas être tenues. En revenant à Konoha, je n'aurai qu'un seul jour de repos, avant de repartir en mission... pour sept mois.

- Nous y voilà ! déclara Kakashi lorsque nous arrivâmes à l'entrée de Suna.

Plusieurs gardes nous attendaient, devancés par le Kazekage lui même, ainsi que Kankurô et Temari. Les trois frères et sœurs nous firent signes de nous avancer. Après les salutations officielles, nous les suivîmes jusqu'au bureau du Kazekage. À ce moment précis, j'étais bien heureuse d'avoir un masque sur le visage, car je bouillonnais intérieurement. La raison ? Temari était aux côtés de Shikamaru, le traînant par le bras pour lui montrer quelques échoppes par-ci par-là. Quant à moi, je marchais tranquillement, aux côtés de Tenzô et Kakashi, suivant de près le Kazekage, Gaara, qui discutait avec Naruto. Kankurô lui, discutait avec Sakura, Ino et Chôji. Étant dans l'Anbu, j'étais habituée à garder le silence, même si à ce moment précis, j'aurais aimé ramener Shikamaru près de moi. Mais je ne pouvais agir ainsi, de part le fait que cela entacherait l'Anbu de Konoha dû à mon manque de sang-froid. Mais également, ma fierté, car je ne voulais pas lui montrer ma jalousie.

Je me dis alors de ne rien dire, de ne rien faire, sauf si l'on me le demandait. Je détournais alors le regard du brun et de la blonde et posa mon regard sur le dos de Naruto, qui gravissait les marches menant au bureau du Kazekage.

- Bien, merci d'être venus, commença le garçon aux cheveux rouges. Je vois que Temari s'est encore volatilisée avec Shikamaru.

Je ne disais rien, me tenant bien droite, le masque toujours sur le visage. Ma mâchoire était contractée au maximum, faisant presque grincer mes dents. Les muscles tendus à m'en faire mal, mais je m'en fichais. Seul Naruto le remarqua, et vint me voir.

- Ça va ?

- Oui.

- Ne t'en fais pas, Shikamaru t'aime, ça crève les yeux, il en a rien à faire de cette blonde.

- Merci, Nar...

- La blonde, comme tu le dis, elle va te faire goûter aux murs si je t'entends encore une seule fois m'appeler de cette manière.

Temari venait de rentrer dans la salle, suivie par Shikamaru qui vint se placer près de moi, tentant d'attraper ma main. Mais je croisai ces dernières dans mon dos, lui montrant mon mécontentement. Ce n'était pas le moment de régler cela.

- Bien, Naruto, Sakura, Ino et Chôji, vous pouvez disposer. Et, toi aussi tu peux y aller, déclara Gaara en me désignant.

Je ne fus pas déranger qu'il ne sache pas mon prénom, avec mon masque, il n'avait pas dû me reconnaître, après tout, nous ne nous étions pas vus depuis plus de quatre ans. Après un bref signe de tête, je fis un mudra et disparus dans un nuage de fumée. Je me retrouvai ainsi assise sur une des plus hautes murailles de Suna, précisément une entourant le bâtiment du Kazekage, soit. Mes yeux se levèrent vers le ciel étoilé qui surplombait à merveille le village ninja du Pays du Vent. Je n'avais même pas fait attention que la nuit était dors et déjà tombée. Cela ne me dérangeait pas, j'allais pouvoir réfléchir seule et de manière tranquille, sans quiconque pour me déranger. Les autres ne tarderaient pas à dormir, après la journée que nous avions passée, cela serait plus que probable. Étant souvent insomniaque, cela ne me dérangeait guère de rester veiller la nuit, après tout, le manque d'heures de sommeil était normal dans l'Anbu. Je soupirai, peu importe ce que je faisais, ce à quoi je pensais, les forces spéciales, l'Anbu en somme, revenaient sans cesse dans mes pensées. Allais-je un jour trouver autre chose à penser que mon métier ? Probablement pas. 

L'ombre de Konoha // ShikamaruOù les histoires vivent. Découvrez maintenant