Chapitre 20

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 Cela ne présageait rien de bon. J'aurais aimé pouvoir tout lui dire, mais cela signifierait faillir à la mission que Tsunade-sama m'avait confiée, et je ne pouvais m'y résoudre. Je fis un mouvement de tête, lui indiquant de me suivre pour être suffisamment éloignés des autres. Naruto resta parmi les Anbus, cherchant à découvrir qui se cachait derrière les masques. Je pris place sur un rocher, faisant face à Shikamaru, me préparant à des remontrances et de la colère.

J'ouvris les yeux de surprise lorsque je sentis les bras du jeune Nara entourer mon corps blessé par les précédents combats. Je m'attendais à tous types de réactions, mais certainement pas à celle-ci. Je ne bougeai pas durant plusieurs minutes, préférant m'assurer qu'il ne s'agissait pas d'un réflexe de sa part. Après tout, je ne savais pas comment je devais me comporter face à quelqu'un que j'aime.

- Je ne t'en veux pas, tu avais une mission à accomplir, dit-il simplement avant de prendre mon visage dans ses mains.

- Mais...

- J'ai réussi à convaincre mon père de nous laisser vous prêter mains fortes. Alors, ne me laisse pas sur le côté. J'existe, je suis là, bien vivant à tes côtés, et je resterai à tes côtés jusqu'à ce que tu ne veuilles plus de moi. J'ignore ce que tu peux trouver d'attirant chez moi, mais moi, tout me plaît chez toi.

Il prit soin de retirer mon masque et vint le poser près de moi, sur le rocher. Avant de continuer.

- Alors cesse de te cacher derrière ce masque. Laisse-moi atteindre ton cœur, laisse-moi faire partie de ta vie, laisse-moi te protéger, je t'en prie. Je sais que c'est dur pour toi de faire confiance, mais je te le demande. Fais-moi confiance, comme moi je te fais confiance. Tu es la seule qui compte autant pour moi, alors, accepte-moi à tes côtés. Je veux te prouver que je ne suis plus un bon à rien, comme autrefois. Certes, nous sommes en pleine bataille, mais aujourd'hui, devant toi, je livre une bataille intérieure. Je t'aime comme jamais je n'ai aimé quelqu'un. Et je veux te le prouver.

Je ne pus empêcher mes lèvres de retrouver les siennes. Ce contact si soudain me fit frémir, même si j'en étais l'auteure. Je remarquai, comme si c'était la première fois que j'y goûtais, que ses lèvres étaient chaudes, humides et possédaient un merveilleux goût de vanille. Je posai une main sur son visage, caressant le dessous de son œil droit qui s'était fermé lors de notre baiser. Nous dûmes nous séparer, manquants d'air.

- Shikamaru, je... je t'aime, et ce depuis si longtemps, murmurai-je en posant mon front contre le sien fermant les yeux par la même occasion.

- Ayana, ce que tu me dis me touche tellement. Mais je voudrais tout de même terminer ce que j'avais commencé, dit-il en prenant mes mains dans les siennes.

Il semblait stressé, ce que je ne comprenais pas vraiment. Car il était stressé par autre chose que la guerre qui faisait rage autour de nous. Il chercha quelque chose dans sa poche et esquissa un sourire lorsqu'il sembla l'avoir trouvé. Il posa un genoux à terre, ce qui m'intrigua encore plus. Il sortit un écrin vert de sa poche, et l'ouvrit, dévoilant une magnifique bague en argent sertie d'un émeraude sublime. La bague était discrète mais parfaitement adaptée à notre relation.

- Ayana, je sais que ce n'est pas le meilleur endroit pour te demander cela, mais si jamais je devais mourir aujourd'hui, je ne voudrais pas partir avec des regrets. Alors, je te le demande, avec toute la sincérité dont mon cœur peut faire preuve, veux-tu me faire l'honneur d'être ma femme et de partager le reste de nos jours ensemble ?

Je restai bouche bée, ne sachant plus quoi dire ni quoi faire. Je sentis un sourire réchauffer mon visage, quelques larmes coulèrent sur ce dernier, s'écrasant sur le sol boueux sous nos pieds. Je m'agenouillai devant Shikamaru, avant de l'embrasser avec tout l'amour que je ressentais pour lui.

- Oui, Shikamaru Nara. Oui, je veux devenir celle qui partagera ta vie.

Il me serra dans ses bras, soulagé par ma réponse. Je m'attendais à me faire sermonner, et au lieu de ça, je me retrouvai avec une demande en mariage. Il se redressa afin de me passer la bague au doigt. Je restai quelques secondes à observer ma main baguée, qui, je dois bien l'avouer, ne me déplaisait pas du tout.

- Elle te plaît ? demanda-t-il avec stress.

- Évidemment qu'elle me plaît Shika, elle est comme toi : unique.

Il sembla apprécier mon compliment et sourit d'une manière si sincère. Je ne l'avais jamais vu sourire de la sorte, pourtant, il rayonnait. Lui, le manipulateur d'ombres, était semblable à un soleil. Le soleil apparut pour illuminer l'ombre de moi-même que je devenais peu à peu. Il était mon sauveur.

- La guerre est terminée.
       La voix d'Ino venait de retentir dans mon crâne, suite au décès de son père, elle avait naturellement repris le flambeau. Elle en avait l'étoffe, c'était sa destinée d'aider Shikamaru et Chôji à gérer les conflits comme celui que nous venions d'affronter.
      Je soufflai, de joie, d'exténuation, de satisfaction. Mais à cela venaient se mêler la tristesse ressentie d'avoir perdu tant d'amis, de collègues, plus de la moitié de la section que je dirigeais avait été décimée. Je pleurai tous ces Ninjas partis trop tôt, mais avec l'honneur d'avoir défendu leur monde. Le monde Shinobi.
      J'étais à genoux, dans la boue, crachant du sang, un coup de kunaï avait atteint mon abdomen, m'infligeant de nombreux dégâts internes. Mais je devais me relever, voir Tobirama une nouvelle fois avant qu'il ne s'en aille pour de bon.

- Ayana ! Ma fille, tu as été extrêmement courageuse, tu t'es battue comme feu ta mère, elle aussi se battait avec rage, telle une lionne ! Tobirama venait d'apparaître devant moi me tendant une main me signifiant de me lever.

       Je l'attrapai difficilement et fus soulevée avec une telle facilité que je me demandai même si je n'étais pas morte. Il me prit dans ses bras, d'une façon rassurante que je ne lui connaissais pas. Je sentai ses bras musclés et fermes s'enrouler autour de mon dos. Il déposa un fin baiser sur le haut de mon crâne, me témoignant son affection.

- Papa, tu vas devoir partir maintenant, hein ? demandai-je en esquissant un faux sourire.

- Eh bien, oui, mais tu sais, je n'ai pas le choix. J'aimerais pouvoir rester à tes côtés de longues années durant, mais ce n'est pas possible. Ta mère m'attend, et...

      Il avait rompu notre étreinte, et regardait derrière moi avec un léger sourire. J'en fis de même, et découvris Shikamaru, affaibli par l'Arbre Divin, mais souriant.

- Et je vois que toi aussi tu es attendue, finit mon père en souriant. Allez file, vas le retrouver. Nous nous reverrons, le plus tard possible j'espère.

- Papa, je... je t'aime tu sais, dis-je d'une petite voix.

- Moi aussi ma fille, moi aussi je t'aime.

       Il commençait à se désintégrer, tout comme le père de Naruto. Il me fit un dernier baiser sur le front et s'évapora comme si tout cela n'avait été qu'un rêve. Il me manquait déjà.
       Mais je ne pus faire mon deuil, puisque des bras vinrent s'accrocher à moi. Je reconnus immédiatement l'odeur de Shikamaru, un parfum masculin, sensuel, légèrement musqué.

- C'est terminé, dit-il au creux de mon oreille. J'ai eu peur pour toi, pour nous. Je t'aime tant.

- Shikamaru...

- Et je voulais savoir si... deve... devenir une Nara te tentait toujours ?

      Sa voix était hésitante, mais comment pouvait-il penser que j'allais lui dire non après tout ce que nous avions partagé ensemble ?

- Oui Shikamaru, je veux devenir une Nara, je veux devenir la mère de tes enfants, celle qui partagera ta vie, répondis-je avant de me tourner pour lui faire face.

       Nous scêllames notre baiser, scellant également notre promesse de vivre à jamais tous les deux.

L'ombre de Konoha // ShikamaruOù les histoires vivent. Découvrez maintenant