Chapitre 3

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 Il laissa sa jambe droite pendre dans le vide, tandis qu'il ramenait la gauche contre son torse. Il n'avait pas quitté Ayana des yeux, il voulait profiter au maximum de cette jeune femme dont la beauté le frappait de plein fouet. Sentant le courage le gagner, il posa sa main sur celle de la renarde. Cette dernière tourna alors son doux visage vers son ami. Après de longues secondes à s'observer l'un et l'autre, elle entrelaça ses doigts avec ceux de Shikamaru. Ce dernier soupira de soulagement. Si elle l'avait repoussé, il aurait probablement disparu, rouge de honte. Mais ce n'était pas le cas, Ayana ne l'avait pas repoussé, au contraire même, elle tenait sa main avec fermeté, comme si sa vie en dépendait. Elle brisa alors le silence.

- Shikamaru, commença-t-elle le regard brillant. Qu'est-ce que tu m'as fait ?

Il ne comprit pas immédiatement la question de la jeune femme. Puis il se souvint qu'elle était dans l'Anbu, et que les sentiments n'y avaient pas leur place. Il se rapprocha d'elle et répondit.

- Toi, que m'as-tu fait ?

Elle pencha sa tête sur le côté, montrant physiquement son incompréhension. Elle ne l'avait revu que depuis ce midi, et pourtant, elle avait l'impression qu'il l'avait toujours attendu, qu'il avait toujours été là pour elle. Elle sentit quelques larmes couler le long de ses joues, cela faisait si longtemps qu'elle n'avait pas pleuré. Elle n'en avait pas le droit, elle se l'était imposée. Pour ne plus souffrir. Pourtant, lorsque la première larme qui avait coulée, tomba sur son pantalon noir, elle ressentit une profonde tristesse, mais également un grand soulagement. Dans l'Anbu, elle ne parlait jamais de ce qu'elle ressentait, c'était une sorte d'interdit non-officiel, que chaque membre respectait. Personne n'ouvrait jamais son cœur aux autres.

Mais maintenant qu'elle n'était plus avec eux, et qu'elle se trouvait assise, près de Shikamaru, elle semblait retrouver les émotions qu'elle avait perdues depuis longtemps. Comme si tout lui avait été rendu, sans ménagement, provoquant un trop plein la menant aux larmes. Elle voulait lui dire tout ce qu'elle avait vécu, ses craintes, ses combats, le manque qu'elle ressentait lorsqu'elle repensait au temps passé à l'Académie. Mais elle n'y arrivait pas. Shikamaru semblait avoir compris tout cela, il se contenta d'essuyer ses larmes avec le pouce de sa main libre. Il profita de ce contact pour laisser sa main caresser ce visage auquel il tenait tant. Il vit la main de Ayana se poser sur la sienne, comme si elle avait peur qu'il retire sa main. Elle avait les yeux clos à présent. Mais les larmes continuaient de dévaler ses joues.

- Je suis là, déclara Shikamaru en espérant calmer les pleurs de Ayana. Je suis là et je ne te laisserai pas.

- Shika... J'aimerais tant pouvoir te dire tout ce que j'ai sur le cœur, mais je n'y arrive pas... Je voudrais ressentir des émotions, mais je ne sais même plus ce que c'est d'aimer ou de haïr. Tout se mélange et je me perds un peu plus à chaque seconde, souffla-t-elle.

- Je sais, je sais que c'est dur de vouloir exprimer ce que l'on ressent mais qu'on n'ignore les mots qu'il faudrait poser sur ces ressentis. Mais je peux te dire une chose dont je suis sûr, c'est que je sais que tu m'as manqué, j'ignore pourquoi, c'est galère... Mais je sais que te revoir aujourd'hui m'a redonné le sourire, je me sens revivre comme lorsque l'on était à l'Académie. Tu n'es plus la même qu'avant en apparence, mais pour moi tu resteras toujours la petite renarde que tu étais enfant. Futée, stratège, forte, combative, intelligente. Tu es toujours cette Ayana à mes yeux.

Il vit un sourire se dessiner sur le visage de la jeune argentée. Elle ouvrit les yeux, au plus grand bonheur de Shikamaru qui pouvait de nouveau replonger dans son regard si unique. Il s'en sentait chanceux. Il poursuivit.

- Mais je dois bien avouer que tu es beaucoup plus belle que lorsque nous étions enfant.

Il laissa sa main glisser du visage aux cheveux de la jeune femme, enroulant une mèche entre ses doigts, avec légèreté, pour ne pas faire de mal à cette dernière. Ce geste, symbolique pour le jeune homme, semblait plaire à Ayana. Elle lui offrit un sublime sourire, qui illuminait l'ensemble de son visage. La jeune femme était belle, même si elle ignorait l'être. Shikamaru se perdit dans les yeux de la jeune femme. Il plongeait dans son regard, à la fois envoûtant, étonnant et hypnotisant. Ses yeux vairons, qu'elle avait longtemps détestés, était ce qui avait attiré en premier le jeune homme, alors qu'ils étaient encore de jeunes enfants. Il était intrigué, trouvant cela incroyable, tandis que les autres enfants se moquaient d'elle, lui la défendait. C'est de cette manière qu'ils s'étaient rapprochés, tous deux ne savaient pas vraiment si ce qu'ils ressentaient l'un pour l'autre était de l'amour ou simplement une amitié très forte, mais ils avaient appris à aimer ce lien. Mais depuis que Ayana était entrée dans l'Anbu, elle n'avait de cesse essayer d'oublier ce lien, et elle y était parvenue. Jusqu'à ce soir où ce dernier lui explosait au visage, comme une évidence.

L'ombre de Konoha // ShikamaruOù les histoires vivent. Découvrez maintenant