Chapter 20 :

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Vingt minutes. Ça fait vingt minutes que nous sommes comme ça et je ne sais combien de temps il reste. Mon téléphone sonne. Je l'extirpe de ma poche et mets sur haut-parleur sans parler. C'est Alec.
alec : ne bougez pas. le gaz fait effet plusieurs heures.
Et il raccroche. "plusieurs heures". Plusieurs heures à rester comme ça. Avec Payton étendu sur moi. J'ai la tête dans son épaule et je ne peux pas bouger. Il la maintient contre lui.
toi : Payton tu peux me lâcher.
payton : tu es sur ?
toi : je ne bouge pas. juste je recule un peu ma tête.
Il déserre un peu sa pression. Il garde sa tête dans mon cou. Et la mienne reste néanmoins contre son épaule.
payton : ça va ?
toi : je n'ai rien. et toi ?
payton : je crois.
toi : tu peux bouger ?
payton : oui.
Mes mains sont le long de mon corps. Je ne sais pas quoi en faire, où les mettre.
payton : on a plusieurs heures devant nous donc parle moi.
toi : et que veux-tu que je te dise ?
payton : ce que tu as fait en France. si tu as rencontré quelqu'un. ou je ne sais quoi.
toi : mise à part traquer Camille pas grand chose.
payton : tu as répondu à seulement la moitié là.
toi : non.
payton : non ?
toi : non.
payton : je suis désolé.
toi : de ?
payton : d'être sur toi. dis moi si je t'écrase trop.
toi : on dormait comme ça Payton. quelques heures c'est rien à côté de toute une nuit.
payton : on ne fesait pas que ça la nuit.
Je lui tape derrière la tête. Il rigole légèrement.
toi : tais toi un peu tu veux.
payton : quoi c'est vrai.
toi : oui mais ce n'est pas une raison pour sortir ça d'un coup.
payton : tu regrette ?
toi : on parle toujours de ce que l'on fesait la nuit ou c'est plus large là ?
payton : je ne sais pas. les réponses sont différentes ?
toi : non. tu sais très bien que je ne regrette rien.
payton : moi si.
Je me fige. Arrêtant de respirer quelques instants.
payton : eh respire.
J'exécute.
payton : je regrette que ça n'est pas duré plus longtemps.
Je ne peux pas retenir un soupire de soulagement.
payton : tu peux me prendre dans tes bras tu sais ?
toi : tu as une copine Payton.
payton : qui n'en a rien à foutre de moi.
toi : dis pas ça.
Il sort son téléphone et me montre une photo de Lola avec quelqu'un d'autre.
payton : c'était il y a trois semaines.
toi : alors qu'est-ce que tu fou encore avec elle ?
Il ne répond pas. Je crois comprendre. Il a juste repris son train de vie d'avant. Pas de sentiments.
payton : tu m'as compris.
toi : effectivement.
Un silence s'installe. Je le sens gêné alors qu'il n'y a pas lieu.
toi : ça ne me regarde pas tu sais ?
payton : je ne pensais pas à ça. enfin en quelque sorte.
J'avoue que là je ne comprends pas de quoi il parle.
toi : c'est à dire ?
Il rigole légèrement.
payton : rien. tu penses que l'on pourrait euh disons essayer d'être amis ?
toi : amis ? on est bien d'accord que tu n'emmène pas tes amis jusque dans ton lit ?
payton : ça dépend lesquelles.
Aouch. Ça, ça fait mal. Je reste silencieuse. Je ne sais pas quoi répondre et de toute façon je suis sur que ma voie me trahirait.
payton : désolé, je ne voulais pas.
toi : pas de problème.
payton : je sais bien que si.
toi : non.
Il relève la tête et pose son menton sur le mien. Il est proche. Extrêmement proche. Trop. Mes lèvres effleurent mes siennes. Mais il ne bouge pas et ne recule pas. Il me fixe c'est tout.
toi : amis tu as dis non ?
payton : tu es amoureuse de tes amis toi ?
toi : en général non.
payton : alors finalement je ne pense pas que ce soit possible.
Je savais qu'il m'aimait. Mais de là à dire amoureux. Qu'est-ce que je fou là bordel. Il fixe mes lèvres. Beaucoup trop intensément.
toi : ne fais pas ça.
payton : pourquoi ?
toi : parce que c'est comme ça Payton. il faut qu'on l'accepte.
payton : je ne peux pas accepter de t'avoir perdu définitivement. désolé mais c'est au dessus de mes forces.
toi : pourtant il faut croire que c'est le cas.
payton : je continue de croire que du moment que tu reviendras, ce ne sera pas vraiment fini.
toi : es-tu en train de dire qu'il faudrait que je parte définitivement pour que tu y crois.
payton : oui. mais je t'en prie ne le fais pas.
toi : mais je ne veux pas que tu continue à y croire pour rien.
payton : est-ce que tu m'aime ?
toi : hein ?
payton : tu vas me demander ce que ça change pour moi. ça change beaucoup. savoir que tu m'aimes encore changerait beaucoup de choses.
toi : tu te ferais juste plus de mal.
payton : non. je crois que j'ai besoin de l'entendre. je suis juste à bout. et j'ai juste besoin de ça.
Je le fixe. En effet il a l'air à bout. Je ne l'ai jamais vu aussi démuni. Payton que t'est-il donc arrivé en mon absence.
payton : alors ?

À suivre...

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