He Loved Sunflowers

Chapitre 5

En rencontrant Yunho, Mingi a pour la première fois trouvé une forme de stabilité sociale qui lui enlève une grosse partie du poids qui pèse sans cesse sur ses épaules. A chacune de ses pauses il va au café, et le serveur l'accueil toujours avec un immense sourire, des mots de bienvenue et un café déjà prêt. Dans ses yeux, on peut deviner une joie sincère de le voir et cela impressionne un peu Mingi. Ils ne se connaissent pas depuis très longtemps, deux semaines seulement, mais ils se sont rapprochés bien plus qu'il ne l'aurait jamais espéré. Et la bonne humeur presque envahissante du jeune homme lui apporte chaque jour un nouvel espoir en cette humanité qu'il commençait à détester. Et même si il n'est pas aussi ouvert que Yunho l'est, il a envie de faire des efforts et de parler plus facilement à ce jeune qui le fascine et le fait sourire.

C'est donc après un nouveau repas à la partie restaurant du café que Mingi reprend son travail, léger et souriant. Il se sent bien. Très bien. Comme sur un petit nuage. Il donne un peu de pâté à Miya dans un coin de la boutique, se disant soudainement qu'elle le mérite, à supporter les allées et venues des clients sans jamais protester et se place derrière son comptoir. Il fait beau dehors, un grand soleil et un air chaud sans être trop étouffant, rafraichi par un léger vent, alors il a laissé la porte ouverte. Il aime bien laissé sa porte ouverte, il trouve ça bien plus accueillant, malheureusement il est obligé de maintenir une température correcte pour que ni lui, ni Miya, ni les clients, ni les plantes ne gèlent. C'est un mardi après-midi comme un autre. Calme. Il n'y a pas grand monde, mais suffisamment pour que cette journée entre dans la moyenne dont il a besoin pour vivre.

Alors qu'il est penché sur une composition, quelqu'un entre. Il affiche un grand sourire et relève la tête pour accueillir le client mais à peine croise-t-il son regard que son sourire s'efface, le faisant légèrement ouvrir la bouche, cherchant ses mots. Devant lui se tient l'inconnu de la dernière fois. Kim Hongjoong dans sa boutique. Et doucement, comme intimidé par le regard dévorant du fleuriste, celui-ci lui sourit. Et ce sourire, une nouvelle fois, mais l'effet d'un rayon de soleil à Mingi. Ébloui, il cligne des yeux deux ou trois fois avant de se reprendre. Autour de lui, et même dans la rue de cette ville pourtant si grise, tout parait soudainement plus coloré. Enfin, il parvint à reprendre son professionnalisme et à sourire à Hongjoong.

- Bonjour.

- Bonjour...

Sa voix est douce, intimidée, une caresse à l'oreille, comme le murmure d'un Ange.

- Est-ce que je peux faire quelque chose pour toi ?

Mingi ne s'autorise jamais à tutoyer ses clients, mais le "tu" lui est venu si naturellement avec Hongjoong qu'il n'a pas réussi à l'empêcher. Il n'aurait pas voulu. Il veut se rapprocher de ce jeune homme qui apparait de nulle part, il veut le prendre dans ses bras, lui parler, le protéger, le faire rire, mais il ne peut pas l'expliquer, et peut-être que ça l'effraie un peu aussi. Il n'est pas habitué à ce tourbillon de sentiments dans son être, ni même aux pics de joie pure qui apparaissent dès que le blond fait le plus petit geste.

- Est-ce que tu pourrais me parler des tournesols ?

Hongjoong aussi le tutoie. Mais est-ce naturel ou bien dû au tutoiement précédent, comme si il était forcé ? Mingi n'en sait rien. Et il s'en fiche. Seule résonne dans son esprit l'étrange question de son client peu commun. Lui parler des tournesols ? Drôle de requête. Lui-même n'en sait que le strict minimum pour son métier, ne s'étant, du moins jusqu'à la première visite de Hongjoong, jamais vraiment intéressé à cette fleur qu'il trouve presque banal. Mais elle est bien moins banale qu'il ne le pense, c'est une fleur grande et magnifique, époustouflante de beauté, aussi éblouissante que le ciel qu'elle vénère, et surtout elle est magique, du moins pour certaines personnes.