He Loved Sunflowers

Chapitre 12

Mingi a décidé de se reprendre en mains et d'avoir plus confiance en lui. Cette idée ne lui est pas venue de nul part, bien sûr, c'est Yunho qui le lui a conseillé, mais il a l'intention de faire du mieux qu'il peut pour réussir et se prouver à lui-même qu'il en est capable. Capable de mettre des mots sur ce qu'il ressent, capable de parler à Hongjoong, capable de se rapprocher de lui comme il le souhaiterai. Et il le souhaite énormément. Il a cependant la désagréable impression d'être bloqué dans une boucle infernale. Une boucle dans laquelle il trouve finalement de la lumière, de l'espoir dans sa vie, avant d'à nouveau tout perdre, souvent par couardise. Parce qu'il est terrifié. De tout. De tout le monde. De l'amour. De Hongjoong. De sa beauté, de sa lumière, aveuglante lumière. Mais le temps passe, même si ce ne sont que des jours, et il comprend qu'il n'y a pas le temps pour l'hésitation, qu'il doit se battre pour obtenir ce qu'il veut. Et ce qu'il veut, c'est l'attention de Hongjoong.

Pour commencer, il a prit soin de vérifier que Hongjoong n'avait besoin de rien, jamais, lui proposant de lui ramener quelque chose chaque fois qu'il s'absente de la boutique pour aller chercher quelque chose au café. Hongjoong refuse généralement, avec un sourire, mais Mingi sait que l'attention le touche. Certes il ne devrait pas assumer cela, il peut se tromper, mais il le ressent, dans ses veines, dans ses sens. Comme si le jeune artiste et lui-même était lié par quelque chose de fort, d'indescriptible. Il prend toujours soin de nettoyer la pièce de fond en comble et de ranger un peu le bazar de croquis et de pinceaux qu'a laisser Hongjoong derrière lui avant de partir. Il se dit que travailler dans un endroit correct l'aidera sûrement un peu plus à se concentrer ou à être productif, même si Hongjoong ne semble pas avoir de problème de ce côté là, à en juger par la quantité de feuilles éparpillées un peu partout.

Le matin, avant d'ouvrir, il fait une petite sélection de fleurs et de plantes qui pourrait lui plaire. Il prend aussi grand soin de vérifier leurs signification, au cas où Hongjoong les lui demanderait, ou bien les regarderait. Il veut qu'un message passe, en douceur, bien entendu. C'est pourquoi il joint aux tournesols quotidiens des glaïeuls, des lilas rose ou blanc, des roses blanches ou encore des gerberas. Il y mêle des coréopsis jaune ou orange, des crocus bleus, des églantines roses, des herbes aux écus jaunes. Il fait attention à ce que chaque signification soit douce et lumineuse, comme l'espoir que le jeune homme représente, comme le soleil qu'il illumine dans cette ville. Encore une fois, c'est comme si Hongjoong et lui sont lié. Le jeune artiste valide la plupart de ses choix, le remerciant chaleureusement. N'allez pas croire que c'est parce qu'il se sent forcé, il lui arrive parfois de refuser plusieurs fleurs de la sélection, mais quand il les voit, il écarquille les yeux, avec cette étincelle d'inspiration qu'on les passionné quand il trouve leur muse, celle qu'il a quand le monde autour de lui lui parle, celle que Mingi a lorsqu'il trouve l'inspiration soudaine pour une composition, celle qu'ils ont quand ils voient des tournesols.

Et tout ces petits gestes, tout ces petits choix, il prie pour que Hongjoong les voit, les remarque. Pour qu'il fasse le lien. Parce que s'il est prêt à faire de petits pas en sa direction, il n'est pas prêt du tout à accomplir le trajet complet dans le cœur de son locataire. Pas seul, à l'aveugle. Et alors qu'il ajoute des passiflores blanches à sa sélection du jour, le voilà qui entre, l'artiste doux, l'Ange lumineux, l'espoir coloré. Et Mingi ne peut s'empêcher de sourire en le saluant, d'un sourire éclatant. Et c'est de ce même sourire, un sourire libéré, libérateur, qui est mystérieusement apparu sur les lèvres de Hongjoong il y a quelques temps, que le jeune homme lui répond.

- Désolé je suis en avance.

- Ne t'inquiète pas, tu es chez toi ici.

Hongjoong sourit. Peut-être était-ce un peu soudain, un peu rapide, mais ça n'a pas l'air de lui déplaire. Alors tout va bien.