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La question de Léa me tire de mes pensées.

– Bien sûr !

Je suis sur mes pieds avant de lui demander pourquoi elle a besoin de moi. La table est débarrassée, la vaisselle déjà à moitié faite. Le repas est englouti, le gâteau et le champagne avalés.

– Ah oui, le café ! m'exclamé-je en la suivant dans la cuisine.

– Il y en a certains à qui ça fera du bien, ironise-t-elle en allant remplir le réservoir de la machine à dosette.

– Oui... Corentin est dans un de ces états... Il va avoir du mal à se lever demain pour embaucher.

Je glisse la bouilloire sous le robinet pour l'emplir ; Mamie Champei et Albin ne boivent que du thé.

– Ça me fait bizarre de le voir boire autant, rebondit Léa en ouvrant le placard pour sortir les dosettes. Je l'ai pas souvent vu bourré, le Choco. Pas depuis Little Glesga, en tout cas.

– Bah, il l'est pas souvent, c'est vrai, soupiré-je en reposant la bouilloire sur son socle. Mais là... deux soirs de suite, il va avoir mal aux cheveux demain.

— Hier soir aussi ? s'étonne Léa en se tournant vers moi.

Je lui raconte rapidement et sans entrer dans les détails la pendaison de crémaillère, et surtout comment, en rentrant, j'ai trouvé un Co ronflant comme un sonneur, à moitié déshabillé et étalé en travers du lit.

– Ça m'a rappelé quand il s'endormait n'importe où, plus petit, souris-je en posant des sachets de thé machintrucbidule dans deux mugs. J'ai dû finir de le déshabiller et le glisser dans le lit... Machin n'était pas content d'être dérangé.

Elle attrape une tasse, la pose sous le percolateur d'un air pensif avant de se tourner vers moi.

– Mais... il a pas de problèmes, en ce moment ? Je veux dire... je le trouve un peu... bizarre.

– Qui, Machin ? blagué-je.

Elle me décoche un regard amusé. Le genre qu'elle ne m'avait pas lancé depuis un bon moment... depuis que je suis devenue l'autre moi. La dinde. Le clone stupide de Clara. La pimbêche superficielle. La désormais Ancien'Em.

Bon sang, ce regard, il me fait plaisir !

– Bah, reprends-je plus sérieusement. C'est une période intense, à la boulangerie. Il est fatigué et la soirée chez Leila n'a pas aidé...

... et je ne te parle même pas du divorce ou de la semaine vraiment éprouvante pour les nerfs, qu'on vient de passer...

–... mais il va bien, oui.

Je ne sais pas si je suis sincère ou si je lui mens, en fait. Parce que moi aussi, je trouve Co bizarre en ce moment. J'ai beau apprécier ma belle-sœur, je n'irais cependant pas en parler avec elle avant d'en avoir discuté avec lui. Comme autrefois. Comme toujours.

Elle lance le café, semble hésiter une seconde, avant de prendre une grande inspiration et se tourner vers moi. Je tends un peu le dos, persuadée qu'elle va m'interroger sur mon nouveau look.

– En tout cas, ça a l'air d'aller entre vous. Enfin... je veux dire, vous avez l'air d'être plus proches que la dernière fois qu'on s'est vus.

Je ne me détends pas. Léa n'attaque peut-être pas là où je le craignais mais elle cible pile le sujet que je rêvais d'éviter.

— Ah ? soufflé-je prudemment alors que la bouilloire tressaute sur son socle.

– Je peux bien te l'avouer, Em, depuis quelque temps, j'avais un peu peur pour vous deux. Je vous trouvais lointains, l'un avec l'autre. Ça fait du bien de vous voir plus proches, comme ce soir. Ça m'a rappelé l'époque d'avant, quand vous n'étiez que meilleurs amis.

Des paillettes pour Noël (BxB) (BxG)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant