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Le trajet jusqu'à l'aéroport s'est fait dans le silence le plus complet.

Depuis que nous nous sommes assis dans l'avion, c'est pareil.
Aucun de nous deux ne décroche un mot.

L'appareil commence tout doucement à avancer, et je sens mon cœur battre la chamade.
La crise d'angoisse arrive.
Je respire très fort et très vite, les larmes commencent à couler.

Un contact sur ma peau me fait sursauter.
Je baisse les yeux, et découvre que James a posé sa main sur la mienne. Il entrelace nos doigts, et caresse tout doucement ma paume avec son pouce.
Je lève les yeux vers lui. Il me sourit.
Des frissons parcourent mon dos, et je ne sais pas si c'est la crise d'angoisse ou le magnifique regard bleu de James.

Quelques heures plus tard, je suis réveillée par une annonce de la pilote : nous sommes arrivés à destination.
Je me redresse. James me sourit à nouveau, et je lui rend son sourire.

Une fois sortis, nous attendons Sam.
J'allume une cigarette. Mes mains tremblent à cause de l'angoisse de l'avion mélangée à celle de rencontrer de nouvelles personnes.
Je sais que je vais tout foirer.

Un gros pick-up noir s'arrête devant nous.
J'écrase ma cigarette à moitié fumée, et tire sur ma queue de cheval pour la resserrer. Mon cœur bat tellement vite.

Un homme sort par la portière côté conducteur, un grand sourire sur les lèvres.

_ Bucky !
_ Salut, Sam, répond le grand brun.

Sam Wilson s'approche de James Barnes, les bras grand ouverts, et ce dernier recule en secouant la tête. Sam s'en fiche, et le prend dans ses bras.
Là réaction de James me fait rire, il a l'air blasé.
Les deux hommes me regardent, puis Sam vient à ma rencontre :

_ Tu dois être Violet. Je suis Sam, le meilleur ami de Bucky !

L'intéressé lève les yeux au ciel :

_ Collègue.

Je ris à nouveau.

_ Enchantée, Sam.
_ Wouah, je comprends pourquoi le centenaire tenait autant à t'inviter : c'est difficile de résister à un si beau sourire !

Quel charmeur. Mes joues chauffent un petit peu.
J'entends James râler sans entendre exactement ce qu'il dit.
Après avoir échangé quelques banalités avec James, Sam nous propose de partir : sa sœur Sarah, ainsi que ses deux fils, nous attendent pour l'apéro.
Un apéro. Enfin quelque chose que je maîtrise.

Sam, en grand gentleman, m'ouvre la portière.
La maison est très jolie, et ce que j'ai vu de la Louisiane à travers les vitres de la voiture m'a laissée bouche bée : les paysages sont sublimes et tout le monde a le sourire aux lèvres.
Deux petits garçons accourent vers nous et sautent dans les bras de Sam.

_ Violet, je te présente AJ et Cass, mes neveux. Et voilà la plus belle, ma sœur Sarah.
_ Salut Violet, m'accueille Sarah. Salut, le centenaire !
_ C'est le pigeon qui t'a dit de m'appeler comme ça ?
_ C'est vrai. Il voulait te mettre mal à l'aise devant ta copine !

Je manque de m'étouffer avec ma salive. Tous les regards se tournent vers moi, mis à par celui de James.

_ On est juste amis, répond-il d'un ton glacial.

Il lève les yeux vers moi, et je vois de la colère à l'intérieur.
Est-ce que je l'ai gêné avec mon rire ?
Je ne vois pas pourquoi. Peut-être qu'il a juste honte de ma façon de me comporter ...
Je peux comprendre.

Assis dans le jardin autour d'une grande table, nous commençons à discuter.
James a le visage fermé, et ça ne semble inquiéter personne. Moi, je n'ai pas l'habitude de le voir comme ça.
J'essaie de ne pas trop m'en inquiéter, d'essayer de suivre la conversation, et surtout de faire croire que je suis à l'aise.
Ce que, à l'évidence, je ne suis pas du tout.
Mais, les verres de vin faisant, je commence à me détendre.
Je prends vraiment part à la conversation, je me surprends même à poser des questions.
Je tourne souvent la tête vers James, qui continue d'avoir cette expression fermée ... J'espère qu'il va bien.

Il est maintenant plus de 23h, les enfants sont couchés et nous, les adultes, sommes toujours entrain de discuter.

J'allume une cigarette, et James sort de son silence pour m'en demander une, sous les yeux ébahis de Sam et Sarah.

_ Tu fumes, le centenaire ?, s'étonne Captain America.
_ Il faut croire que Violette a une mauvaise influence sur moi.

Il me regarde et fait un clin d'œil.
Je suis contente, il a retrouvé son visage habituel.

_ Mais attendez ! Depuis tout à l'heure, on prononce mal ton prénom ?

Je rigole. Sarah a raison, ils prononcent mon prénom à l'américaine depuis mon arrivée. Mais je n'ai pas osé leur dire, je les connais à peine.
Je leur explique, et les deux explosent de rire.

Une heure plus tard, le frère et la sœur décident d'aller se coucher.
James et moi restons sur nos chaises, et, sans lever les yeux vers lui, je prends la parole, pensive.

_ Sam et Sarah sont tellement complices ... J'aurais aimé avoir ce genre de relation.

Je sens son regard sur moi.

_ Tu es fille unique ?
_ Je le suis, maintenant. Je prends une profonde inspiration. J'avais une petite sœur. Elle est morte quand elle avait à peine 1 an, je n'ai même pas eu le temps de faire sa connaissance.
_ Violette ... Je suis désolé.

Il se lève de sa place et se rapproche de moi.
Je lève les yeux vers lui et plonge mon regard dans le sien.

_ Je sais.

Je me lève à mon tour, et j'informe James que je vais aller me mettre au lit, même si je ne suis pas fatiguée le moins du monde.

Bucky m'accompagne jusqu'à la porte de la chambre que Sarah m'a attribuée, et on se souhaite bonne nuit.
Je m'arrête, et lui dit :

_ En fait, James, pourquoi tu étais aussi fermé quand on est arrivés ? J'ai dis ou fais quelque chose qui t'as énervé ?

Il sourit.

_ Non. C'est mon expression faciale habituelle. Je suis comme ça à peu près 99% du temps.
_ Et les 1% ?

Il baisse la poignée de sa porte, et prononce une dernière phrase avant d'entrer dans sa chambre :

_ C'est quand je suis avec toi.

VIOLETTE - A LOVE STORYOù les histoires vivent. Découvrez maintenant