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Mon rythme cardiaque s'accélère alors que je remplis ma valise.
James passe me chercher demain matin, et j'angoisse.
Après tout, pourquoi je n'angoisserais pas en allant à un barbecue chez Sam Wilson ? Autrement dit Captain America en personne, avec un homme avec qui j'ai une relation plus qu'étrange ?
« Ma seule amie » ... Je dois avouer que quand James a prononcé ces mots, j'ai eu un petit pincement au cœur.
Je ne sais pas à quoi je m'attendais.
J'avais l'impression qu'il y avait plus que de l'amitié entre nous, j'ai même cru que nous étions sur le point de nous embrasser l'autre jour, mais apparemment je me faisais des idées.
Ce n'est pas grave.
Après tout, je ne pense pas qu'être plus que de simples amis serait très sain pour notre santé mentale à tous les deux.

Je balaye ces pensées d'un mouvement de la tête, et continue de plier des vêtements, un peu au hasard.
Nous partons quatre jours, je met donc une tenue par journée. Et deux robes en plus, au cas où. Alors que je sais pertinemment que je vais passer tout le séjour dans la même tenue.

J'ai vraiment besoin d'un verre.

J'attrape la bouteille de rhum qui était posée à côté de l'évier de la cuisine, puis bois plusieurs gorgées au goulot.
Qu'est ce que ça fait du bien.

Je ne sais pas ce qui m'a prit d'accepter d'accompagner James.
Et si Sam et sa famille ne m'apprécient pas ? Si je foire tout, que je fais honte à James ?
De toute façon, je gâche toujours tout.
Je ne vois pas pourquoi cette fois-ci serait une exception.
Mais il me faisait de la peine ... Il avait vraiment l'air d'avoir besoin de quelqu'un, et il n'y avait que moi de disponible.
Alors, je me suis dévouée.

Je ne sais même pas comment je vais faire pour trouver des sujets de conversation.
Je ne sais pas faire ça.
Avec James, c'est facile.
Je ne me pose pas la question, je ne cherche pas ce que j'ai le droit de dire ou pas. Je parle, c'est tout.
Il ne me juge pas, je ne le juge pas.

Mon téléphone vibre. J'ai reçu un mail.

« Nous avons bien étudié votre roman, et nous sommes au regret de vous annoncer qu'il ne correspond pas à notre ligne éditoriale. »

Mes yeux se remplissent de larmes.
J'avais envoyé mon manuscrit à cette maison d'édition il y a quelques semaines.
J'avais terminé d'écrire mon roman en quelques jours, et j'en étais tellement fière.
Je n'avais jamais rien écrit d'aussi fort, d'aussi personnel.
Envoyer mon livre, accepter d'être lue par des professionnels a été une des décisions les plus effrayantes à prendre de toute ma vie.
J'aurais mieux fait de ne pas être naïve au point de penser que des éditeurs puissent juger bon de publier ce que j'écris.
Quelle abrutie.

VIOLETTE - A LOVE STORYOù les histoires vivent. Découvrez maintenant