VIOLETTE - A LOVE STORY

7.

POV BUCKY :

Cette nuit a été particulièrement difficile.
Je n'ai pas fait mes cauchemars habituels, ceux où je revois les visages de mes victimes au moment où je les exécute.
Non, cette fois-ci j'ai rêvé d'elle.

Je cours dans mon parc habituel.
Les écureuils se baladent dans les arbres et le vent frais fait voler mes nombreuses mèches rebelles.
Je fais une pause pour boire une gorgée d'eau.
Et c'est là que je la vois.
Violette.
Elle est de dos, ses longs cheveux sont lâchés, et elle est vêtue de la même tenue que lorsque l'on s'est rencontrés dans ce bar : un jean noir, un chemisier à manches courtes vert kaki, et des Converse noires.
Je souris et l'appelle.
Elle ne se retourne pas.
Elle commence à marcher droit devant elle, et je la suis en continuant de l'appeler.
Elle ne m'entend pas.
Elle court.
Je cours après elle en hurlant son prénom.
Elle s'échappe de plus en plus vite, jusqu'à ce qu'elle arrive à une intersection.
Boum.
Un immense camion la renverse.
Ce camion est gris, avec une grosse étoile rouge dessinée sur le côté.
Je hurle alors que du sang s'échappe de son corps gisant sur la route.

Un mal de crâne atroce apparaît alors que je me remémore cet affreux cauchemar.
Je regarde l'horloge accrochée au-dessus de ma porte d'entrée : il est 4h20.
J'aurai dormi trente minutes. C'est déjà ça.

Je me lève du sol - c'est là que je dors - et vais à la douche.
J'enfile un tee-shirt, un jean, puis des baskets.
Sans oublier mon éternel blouson en cuir et mes gants.
Ne surtout pas oublier les gants.

Dans une rue bondée, je marche lentement.
Mes pensées divaguent.
Pourquoi rêver de Violette ?
J'ai bien compris à son expression faciale lors de notre dernière conversation qu'elle était dégoûtée du monstre que je suis.
Comme je la comprend.

J'ai bien fait de m'en aller juste après. Je préfère lui éviter d'avoir à me repousser, autant que je parte de moi-même.
Mais une partie de moi meurt d'envie d'être près d'elle, de lui parler, de lui poser des questions sur sa vie ...
Je me hais tellement.

Mon téléphone vibre dans ma poche.
C'est un message de Sam.

De : Sam

Salut le centenaire !
Je voulais prendre de tes nouvelles, et te dire que j'organise un barbecue chez moi dans deux semaines. Tu es le bienvenu.
Ça me ferait plaisir que tu viennes.
À bientôt

Je soupire. Sam est très gentil, il m'invite souvent.
Mais les interactions sociales ne sont pas mon fort, et je ne pense pas mériter de me faire de nouveaux amis. Je ne comprends déjà pas pourquoi Sam tient tant à passer du temps avec moi, alors comment croire que des inconnus voudraient faire connaissance avec moi ?

Je repense immédiatement à Violette.
Elle a voulu faire connaissance avec moi, elle.
Mais elle n'est pas comme tout le monde.
Elle est vraie, honnête et sans filtre.
Elle ne fait pas semblant comme tous les autres.

Je balaye ces pensées de ma tête.
Pourquoi je pense autant à elle ?

Il faut croire que mon corps pense aussi à elle.
Je suis devant le bar.
« Notre » bar, si je peux dire ça comme ça.

Je prends mon courage à deux mains et avance pour y entrer.
Quand, une fraction de seconde avant que je pose ma main sur la grande porte verte, j'aperçois un couple contre le côté du bar.
Je les regarde.
Et je me rends compte que ce n'est pas un couple.
La femme a l'air d'être ivre morte, à deux doigts de s'évanouir, et l'homme semble profiter d'elle.

Hors de question que je laisse passer ça.

Je me précipite sur eux, et jette l'agresseur par terre.
Je me met sur lui pour le frapper au visage.
Je le frappe, le bouscule, le frappe à nouveau.
Il me supplie d'arrêter, il s'excuse.
Je me fous de ses excuses.

Une dizaine de coups de poing en vibranium plus tard, je réussis à m'arrêter.
Il est en très mauvais état. Mais il respire toujours.

Je me relève, et me tourne vers sa victime.
J'en crois pas mes yeux.
C'est elle.
C'est Violette.
Je m'approche d'elle, les larmes aux yeux, et avant de tomber dans les pommes, elle prononce mon prénom dans un soupir.