3.

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Aujourd'hui, je suis en congé.
J'en profite pour faire un peu de ménage dans mon appartement, je ne veux pas que Charlie vive dans un environnement sale.
Moi, j'ai choisi d'avoir une vie merdique. Pas lui.
Je lance ma playlist puis commence à ranger. Ensuite, un coup d'aspirateur. J'allume une bougie à la vanille puis, en une demi-heure, j'ai tout terminé.
L'avantage quand on vit dans un petit appartement, c'est que le ménage est rapide.
Je m'assois finalement sur mon canapé, Charlie vient s'allonger sur mes genoux, et je commence à angoisser.
Une première crise arrive : je pleure.
Une deuxième crise vient s'ajouter, encore plus intense que la première : je tremble, j'ai envie de hurler, et pourquoi pas de sauter par la fenêtre. Qu'on en finisse une bonne fois pour toutes.

Une fois mes crises un peu calmées, je me relève et dis au revoir à Charlie. J'attrape un sac, enfile des baskets puis m'en vais.

La foule ne me fait pas peur. Au contraire, je m'y sens à ma place. Insignifiante, invisible. J'adore.
J'y prends place, sans vraiment savoir où je vais. Puis, je décide d'une destination. J'envoie un message à mon ami Daniel, et me dirige vers le métro.

Je ressors de chez Dan quelques heures plus tard, les yeux rouges et l'esprit vidé.
Sa marchandise est toujours de très bonne qualité ; je ne ressens plus l'ombre d'une émotion négative.

Sur le chemin pour rentrer chez moi, je me demande si ma mère pense à moi. Si mes frères pensent à moi. Si mes anciens amis, en France, pensent à moi. Ça m'étonnerait, mais je me pose quand même la question.

Mes pensées m'emmènent si loin que je me rends compte que je marche depuis une éternité. Je lève les yeux, puis vois le néon rouge, ainsi que la grande porte verte de mon bar habituel.
Je souris en m'imaginant que James est assit sur son tabouret, un bourbon à la main, attendant de voir si j'allais passer aujourd'hui.

Ça fait maintenant plusieurs semaines qu'on s'y retrouve, et qu'on se livre l'un à l'autre.
Au départ, j'étais persuadée qu'il ne voulait que me mettre dans son lit, comme à peu près tous les hommes qui m'adressent la parole.
Mais, au final, il n'a même pas évoqué cette possibilité. Même pas une seule fois.
On a juste discuté de nos parcours, de nos peurs, de nos vies aussi merdiques l'une que l'autre.
J'attache rapidement mes cheveux en une queue de cheval haute puis m'essuie le front avec le dos de ma main.
Je pousse la porte du bar en espérant y trouver James, mais ce n'est pas le cas.

Il n'est pas là.

J'hésite à faire demi-tour, mais je ne veux pas rentrer chez moi tout de suite. Je vais donc m'installer là où mon compagnon de beuverie s'assoit habituellement, et commande une Vodka-Martini.
Elsa, de l'autre côté du bar, s'étonne de ma demande. Je lui souris, et lui dis simplement que j'ai envie de changer, pour une fois.
Elle me sert, puis je bois la moitié de mon verre d'un coup.

_ Je vois que tu ne m'as pas attendue.

Je lève la tête en espérant découvrir le sourire charmant de James, mais ce n'est pas lui.
A la place, un homme au crâne rasé et quelques tatouages sur les bras me regarde, attendant sûrement une réponse de ma part.

_ On se connaît ?
_ Pas encore, ma jolie.

Je lève les yeux au ciel. J'ai parfaitement compris ce qu'il voulait. Alors, pourquoi ne pas le lui donner ?
Je termine mon verre grâce à un de mes fameux culs secs, puis prend la main du chauve pour l'emmener aux toilettes.
Il a l'air étonné, mais se laisse faire.

Je verrouille la porte derrière nous, puis me jette sur l'inconnu aux tatouages.
Je lui mords la lèvre, tandis que ma main droite se balade sous son tee-shirt. Il me choppe les fesses, et je sens la chaleur parcourir mon corps de la tête aux pieds.
Il me pousse jusqu'au lavabo. Il passe ses mains derrière mes cuisses, puis me soulève pour me poser dessus.
Il retire son haut. Je fais de même.
Il enlève son pantalon, et m'aide à faire tomber le mien par terre.
La dernière barrière de vêtements ne reste pas longtemps, l'homme en face de moi enfile un préservatif puis revient vers moi.
Il colle son corps au mien.
Il m'attrape les hanches, puis s'enfonce en moi d'un coup sec.
Ce geste m'arrache un gémissement de plaisir que je n'ai pas réussi à étouffer.
Ses va-et-viens sont rapides et forts, ses baisers dans mon cou sont ponctués de phrases cochonnes.
Je lui griffe le dos à plusieurs reprises.
Au bout de quelques instants, il atteint l'orgasme. Pas moi.

VIOLETTE - A LOVE STORYOù les histoires vivent. Découvrez maintenant