Chapitre 22

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Léanna

Cela fait trois semaines que les garçons sont rentrés et malgré le fait qu'ils soient présents, la sensation que j'ai d'être observée et suivie ne diminue pas. Ma paranoïa est plus intense quand je suis seule. Parfois, je me retourne dans la rue juste pour vérifier qu'on ne me suit pas. Ou je fais 3 fois le tour de la maison pour vérifier que tout est fermé quand je suis seule à la maison. Il y a des moments, j'ai l'impression d'apercevoir quelqu'un derrière les fenêtres de la maison. Par moment dans le parking de l'hôpital, j'entends des pas qui me suivent et puis je me retourne et une fois de plus, il y a personne. Je fais tout pour ne pas le montrer, mais au fond je suis angoissée. Même si les journées ou je suis toute seule se comptent sur les doigts d'une main, je ne peux m'empêcher de stresser à l'idée de la prochaine qui arrive. Et en même temps, il est hors de question que j'en parle aux garçons ou à Dash, je leur est déjà assez demandé pour ne pas en rajouter. Je les adore et je ne veux pas les exposer plus que nécessaire. J'ai beau avoir appris à me défendre, je ne suis vraiment pas sereine.

Ce matin, je laisse Sandy au club, il doivent se rendre à Imagine pour une livraison et ils seront de retour dans la nuit. En sortant du club, rien ne change j'ai toujours cette sensation de regard sur moi. Je me dépêche d'enfourcher ma moto et je file. Direction l'hôpital. J'ai une grosse journée, je suis dédiée à la salle de Déchoc'. En arrivant sur le parking de l'hôpital, je ne traîne pas et marche rapidement vers les vestiaires. J'arrive au vestiaire moitié essoufflée. Léna une collègue est présente. Léna est le genre de personne qu'on ne peux pas détester, c'est une petite bombe rousse, elle est toujours calme, elle a une voix douce et un sourire à en faire tomber plus d'un. Ella a dans son regard une espèce de bienveillance qui fait qu'on ne peut pas lui mentir. 

- ça va ? Elle me regarde d'un air interrogatif.

- Oui , oui t'inquiète j'ai juste speeder pour ne pas être en retard.

- Hum hum, mais tu sais que comme d'habitude tu as 20 minutes d'avance ?

- Oui, mais je n'aime pas être en retard.

- Et tu ne l'ai pas !

Elle arque un sourcil, je travaille en binôme avec elle depuis que j'ai commencé et elle commence à me connaître. Elle sait que je ne suis pas dans mon état normal. Mais par chance elle n'insiste pas. Après avoir repris mon souffle et mes esprits, je me change. Avant de sortir, j'attrape mon portable pour envoyer un dernier textos à Sandy, juste pour lui dire d'être prudent et que je serai chez Dash ce soir. Je bloque sur mon téléphone en attendant une réponse qui ne vient pas. Léna me bouscule gentiment, et je reprends pied à la réalité.

- Allez ma belle, ton homme te répondra quand il sera dispo. Ne t'inquiète pas.

J'esquisse un sourire forcé, verrouille mon téléphone et le range dans la poche de ma blouse, pour être sûre de ne pas rater sa réponse. Léna, me regarde en fronçant les sourcils. Je me détend un peu et lui sort une réponse bateau :

- En route pour le marathon !

Nous sortons toutes les deux du vestiaire.

Au cours de la matinée nous avons fini de drainer les patients de la nuit. Heureusement pour eux que des urgences relatives, et heureusement pour moi, parce qu' entre chaque patient , j'ai pu regarder mon téléphone, en attendant une réponse, qui ne vient pas. Je suis inquiète, mais je relativise en me disant qu'ils sont sur la route. En début d'après-midi, le flot de patient se calme, jusqu'à ce que vers 15h00, l'alarme du "Code black" retentit. Léna et moi courons vers la salle de déchoc' . En arrivant, nous arrivons devant une scène que je connais trop bien et que Léna commence à connaître aussi. Un viol, un de plus, Merde ! . Pourtant cette fois-ci, la scène est légèrement différente, c'était déjà violent mais là les entailles sont plus profondes. C'est une jeune fille de vingt ans, des cheveux longs bouclés, des yeux verts perçants, soulignés de noirs. J'ai l'impression de me voir. L'entaille sur son dos laisse apparaître chaque vertèbres, et celle de ses cuisses sont tellement profondes qu'on dirait qu'elle a été transpercée de part en part. L'analyse de la situation nous prend quelques secondes. Je crois que je commence à m'endurcir, face à ce genre de situation, et Léna et moi formons un binôme de choc. Malgré la brûlure qui s'enflamme dans mon dos, je m'active. Léna, me tape sur l'épaule et me sourit.

TOME 1 // Angels Of Hell : Little Heart  [En cours de Réécriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant