Chapitre 1

3.4K 183 9
                                    

1 an plus tard

Sandy

Cette douleur ne s'est toujours pas estompée, mon armure avait commencé à se percer ce soir-là. C'était elle, c'était son aura, c'était ce qu'elle dégageait  qui m'avait permis de laisser tomber mon masque le temps d'un baiser.  Elle avait ouvert une brèche, là où  personne n'avait réussi. La peur peut-être, la peur de m'ouvrir, de lui imposer la vie que j'avais choisie m'avait fait tourner les talons.  Aujourd'hui malgré le temps passé et les points de sutures que j'essaye en vain de mettre sur cette plaie rien y fait, ça fait simplement mal. Son visage et son sourire restent imprimés sur mes paupières lorsque je ferme les yeux. Elle s'est insinuée au plus profond de moi, j'ai beau lutter je sais que je lui ai laissé une partie de moi ce soir-là.

J'étais rentré chez les Angels of Hell,  dans l'espoir que j'allais trouver une famille.  Mon expérience d'infirmier militaire leur est précieuse et mes habitudes de militaire m'ont permis de m'intégrer rapidement au club. Avec eux j'ai trouvé une famille soudée peu importe ce qu'il peut arriver. Mon frère d'arme ne m'avait pas menti. Je travaille comme infirmier pour les Angels of Hell,  et comme nous avons besoins de matériel, ils m'ont aussi placé au Grand Hôpital aux urgences. L'avantage c'est que quand on dit qu'on vient de la part des Angels of Hell, personne ne pose de questions.

Un bruit sourd me pousse à sortir de mes ruminations matinales. Quand j'arrive enfin à ouvrir les yeux je découvre Dash, installé sur la table basse en face de moi. Il me regarde avec un sourire moqueur à peine dissimulé. Lorsque j'arrive à me redresser, il me tend une tasse de café, mon dieu que c'est bon de sentir cette odeur, j'en ai vraiment besoin, j'attrape la tasse et commence à ingurgiter ce délicieux breuvage. Dash rompt le silence qui s'était installé et qui fait tant de bien au piverts qui s'est logé dans ma tête cette nuit :

-          Encore une soirée compliquée.

J'émets un grognement pour simple réponse. J'ai besoin d'une douche et d'un autre café. Je ne dit rien de plus à Dash, et fini par rejoindre la salle de bain de « ma chambre », enfin celle que je me suis attitré. En même temps, il est habitué à me récupérer dans des états pas très glorieux et à ce que je commate chez lui. Donc une partie de mes affaires sont chez lui plutôt que chez moi. Je file sous la douche. La douche est comme toujours gelée, histoire de me remettre les idées en place. Quand je sors, je me rhabille et descend dans la cuisine. Dash, en ami parfait, m'a resservi un café.

Un long silence s'étire entre nous, jusqu'à ce qu'une fois de plus, il décide d'ouvrir sa grande gueule, ce qui a le don de m'irriter :

-          Tu ne peux pas continuer sur cette voie.

Je ne perçois pas de jugement dans ce qu'il vient d'énoncer, c'est effectivement une évidence et un fait. Mais cela transpire aussi l'inquiétude, et je réponds comme à mon habitude de façon très sommaire :

-          Je sais.

Il poursuit, décidément rien ne l'arrête aujourd'hui :

-          Je suis ton ami et je t'aime, quoique tu puisses faire, quoique tu puisses avoir fait. Je ne veux que ton bien. Et là pour le moment à part de l'inquiétude, je ne ressens rien d'autre. Je suis toujours en train de me demander, ou tu es, si tu vas bien, si tu n'es pas encore perdu quelque part ivre mort. Il faut que tu arrives à t'ouvrir, il faut que tu me parles ou que tu parles à n'importe qui d'autre si tu veux aller mieux.

Lorsque ses derniers mots sortent, je perçois une larme se former au coin de ses yeux. Dash est mon seul ami, il ne fait pas parti du club, mais il encre nos tatouages depuis des années. Et c'est lorsque, je suis allé faire le miens que notre histoire à commencer. Il n'a pas posé de question et je n'en ai pas posé non plus.  Il m'a pris comme j'étais à ce moment-là et j'en ai fait de même. En même temps, je ne me serai jamais permis de le juger. Tout le monde le savait au club que derrière ses traits, d'homme ténébreux ce cacher de lourd secret.  Aujourd'hui, je sais qu'il tient à moi, je sais que je peux lui faire confiance, pourtant je n'arrive pas à mettre des mots. Et une fois de plus ma seule réponse est :

-          Je sais.

Sans un mot de plus, je commence à me préparer pour partir, j'ai l'air à peu près frais pour aller bosser, je récupère mon sac à dos, les clés de ma moto et commence à ouvrir la porte pour sortir Dash m'attrape par le bras et me dis :

-          On passera au pub demain soir. On se verra là-bas. En attendant fait attention à toi.

-          Ok.

Je ne relève pas le « On », puis je m'en vais. Mon cuir sur le dos, j'enfourche ma moto et démarre. Direction l'hôpital puis le club je dois voir certaine chose avec mes frangins. En cours de route, mon esprit divague. Dash m'a bien dit « On », mais c'est qui ce « on », voilà qu'il se met à parler de lui à la troisième personne, Je crois bien que cette fois-ci rien ne vas plus. J'esquisse un sourire, le temps d'une seconde j'oublie. Et puis une fois de plus, cette douleur revient me hanter. Je sens mon cœur littéralement marquer une pause. La journée va encore être longue.

Le soir je retrouve mon frère d'armes  Math au Street Ride qui accueille notre club. Je m'étais préparé mais le premier taquet ne tarde pas à arriver :

-          Dash t'a encore ramené ! me dit-il, une bonne tarte dans ma gueule m'aurait certainement fait moins mal. J'avoue j'ai légèrement honte.

-          Je sais.

-          Tu étais encore ivre mort ! son ton est glaçant.

Math est le sergent d'arme des Angels of Hell, il fait régner l'ordre aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur du club. Son passé militaire lui a permis de gérer ce poste à la perfection. Math a su être mon épaule quand j'ai doucement commencé à perdre pied en rentrant d'Afghanistan.  Il savait, il savait ce que ça faisait, il n'a simplement pas posé de question et m'a offert une opportunité. Une opportunité de me retrouver une famille, un objectif dans la vie. Je n'ai pas le temps de reprendre pied avec la réalité qu'un poing vient s'encastrer dans ma mâchoire. Je lève les mains en signe de paix.

-          Ok ok. Lui dis-je. Je crois que le message est rentré.

Je m'essuie d'un revers de manche le sang qui coule de ma lèvre légèrement ouverte et m'envoie un shot que mon frangin à poser devant moi. Il conclut en disant :

-          J'ai besoin que tu sois à 100% pour le club et en même temps quand tu comprendras qu'il y a des gens qui tiennent à toi ça ira mieux.

-          Oui Sergent ! lui réponds-je en ricanant.

Il a une sainte horreur que je l'appelle comme ça. Ce soir-là, après une joute verbale plus qu'explosive avec mes frères concernant mes frasques, je choisi de rentrer tôt. Je vais simplement essayer de dormir un peu.

=============================
Voilà ;-). J'espère que ça vous donne envie de poursuivre.

Xoxo :-)

TOME 1 // Angels Of Hell : Little Heart  [En cours de Réécriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant