Chapitre 32

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Léanna

Quand je me réveille, je ne sais clairement plus où je suis. J'ai l'impression que ma tête est dans un étau et que les tambours du bronx jouent dans mon crâne. J'ai mal à l'estomac, et dès que j'ai l'envie de ne serait-ce que bouger une partie de mon corps des hauts le cœur se manifestent. Putain, je crois que j'ai trop bu. Bon en même temps on était parti pour ça avec Léna. Un filet de lumière perce entre mes paupières, mais la douleur est si intense que je choisis de fermer les yeux encore quelques minutes. Au gré d'un grand effort pour ignorer ma migraine carabinée, je tente tant bien que mal de fouiller dans ma mémoire pour reconstituer le film des dernières heures. Bon faisons le point sur ce qui s'est passé.

Ma nuit aux urgences a été des plus traumatisantes. Léna a pleuré. Je lui ai proposé d'aller évacuer au StreetRide. Et puis le texto. Un frisson me parcourt à cette idée. Et puis oh non ... non ... non ...non je n'ai pas fait ça. Merde... Merde... Merde. J'ouvre subitement les yeux. Je suis en panique, mon cœur s'accélère. Je regarde autour de moi quand mon regard tombe sur Sandy, assis dans un fauteuil dans un coin de la chambre.

Je crois que je ne l'ai jamais vu comme ça. La totalité de son corps dégage de la colère. Son regard est fixé sur moi, il s'est ombré d'une noirceur que je ne connaissais pas. Ses yeux sont perçants. Sa mâchoire est crispée, ses lèvres tremblent. La totalité de ses muscles sont contractés comme si, il n'était plus qu'un bloc de nerfs. Les veines de son coup sont dilatées. On croirait une cocotte minute prête à exploser. Il ne bouge pas d'un millimètre. Si je ne voyais pas ses pulsations cardiaques au niveau de son cou, je pourrais presque croire à une statue. Mon cœur s'accélère, je dirai qu'il est plus qu'en colère mais qu'il est furieux, voire dans une rage noire. Je dois avouer qu'il me fait légèrement peur. Je n'ose pas parler. Je n'ose même plus le regarder. Je baisse la tête l'espace de trente secondes, juste histoire de me préparer pour lui faire face. Je crois que je ne peux plus mentir.

Je n'ai pas le temps, de relever la tête, qu'il se lève doucement et délicatement, on dirait presque un félin en chasse. Il s'avance vers moi, pose ses deux bras de part et d'autre de mon bassin et plonge son regard dans le mien. Je n'ai pas le temps d'ouvrir la bouche, qu'il me lance :

-   Toi , la chapelle, dans 5 minutes.

Il se relève, sans avoir changé d'attitude et se dirige vers la porte. Avant de franchir le seuil, il se retourne.

-  Tu n'as pas le choix.

Je hoche la tête, je sais que je n'ai pas le choix. Je sais qu' aucune omission ni aucune pirouette ne me tirera de là. J'avale difficilement ma salive, et attrape une aspirine que j'avale rapidement. Bon les aspirines à actions rapides n'existent pas pourtant à ce moment précis, j'en aurais bien besoin. Je me lève difficilement du lit. Un haut le cœur me rappelle que j'ai beaucoup trop bu. Je me précipite dans la salle de bain pour évacuer. L'acidité de mes tripes me brûle la gorge et l'espace de quelque seconde, cette douleur me permet d'oublier ce qui m'attend. Je me relève et prend appui sur le rebord du lavabo. J'observe mon reflet dans le miroir et une vague d'angoisse m'envahit. A cet instant précis, je n'espère qu'une chose, que je n'ai pas tout foutu en l'air. Je me rince la bouche et me brosse les dents. Je saute dans mes fringues au vu de la tête que Sandy tire, je n'ai pas envie d'en plus arriver en retard.

Je descends les marches quatre à quatre et me précipite vers la chapelle. Je franchis la porte 5 minutes pile poile après la sortie de Sandy. Quand j'arrive dans la pièce, je vois Léna installée à l'autre bout de la pièce en face de Pine. Elle à la tête inclinée en avant et elle est complètement recroquevillée sur elle-même. Il y a une seconde chaise à côté d'elle, je me doute qu'elle est pour moi et ça ne manque pas Pine me la désigne du doigt. Je n'ai toujours pas ouvert la bouche et je prends la même position que Léna, je n'ai pas envie de croiser leurs regards, au vu de l'attitude de Sandy, j'ai dû vendre la mèche ce matin. Je peux parfaitement voir que j'ai brisé leur confiance. J'ai fait tout ce que j'avais peur qu'on me fasse, il y a vraiment des moments où je me déteste. Bon dans le fond, je voulais juste les protéger. Je n'ai toujours pas relevé la tête, la tension qui règne dans la pièce est palpable, pas un bruit, on croirait par moment entendre le temps passé. J'avoue que ça me fiche la trouille.

TOME 1 // Angels Of Hell : Little Heart  [En cours de Réécriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant