TOME 1 // Angels Of Hell : Little Heart [En cours de Réécriture]

Chapitre 28

Léanna

[Tic ... Tac ... ]

Encore un message, j'ai droit à un message par jour depuis que je suis rentrée.

Jusque là, je m'étais toujours dit que la mort ne me faisait pas peur, et c'était le cas, je n'avais rien à perdre, je ne devais rien à personne, alors ma vie pouvait s'arrêter d'un coup, je m'en foutais, et puis j'étais brisée alors un peu plus ou un peu moins, peu m'importe.

Aujourd'hui, je crois que la donne à changé. Depuis mon retour d'Imagine, même si je ne suis pas à l'aise avec tout le monde, je sais que je suis entouré de personne à qui je tiens et apparement pour qui je compte. L'angoisse de les perdre et de leur refaire du mal est omniprésente. J'ai beau essayer de prendre sur moi, car je doit les protéger, c'est mes histoires, c'est mon histoire. Il y a des moments où je suis un peu à cran, où ma peur ressort. J'ai tendance à sauter à la gorge des gens qui m'entourent. Je suis plus sèche et moins à l'écoute. Les gars y ont eu droit quand j'ai récupéré mes traceurs, j'ai hurlé tout ce que je savais que je pouvais me protéger toute seule et que je n'avais besoin de personne. Mais il n'y a rien eu à faire. Et comme d'habitude depuis ces derniers jours, je m'en suis essentiellement prise à Math. Le pauvre ! Mais je ne suis pas arrivée à lui parler du soir où j'ai ramené Sandy au StreetRide, ni à en parler à Sandy malgré le fait qu'il me tende une perche, de temps en temps, pour voir si ça marche. Le seul avec qui j'arrive encore à parler "normalement" c'est Health, il a beau être le trublion de la bande, il a ce je ne sais quoi, qui fait qu'avec lui tout est simple. La réalité, c'est que je ne sais pas vraiment quoi en dire, ils m'ont juste fichés la trouilles et mon laissé une espèce d'amertume latente, dont je n'arrive pas à me défaire. Alors plutôt que de leur en parler, je le garde pour moi.

J'évite soigneusement Pine aussi depuis que je suis rentrée. Ce qui en soit est plutôt facile, puisque Léna et moi avons basculé d'horaires, nous sommes de service de nuit, donc le matin je me faufile discrètement dans le StreetRide pour retrouver Sandy et en général, j'en pars quand ils sont en pleine messe. Ce qui soit dit en passant arrive très voire trop souvent à mon goût. Mais comme dirait Sandy, ce sont les affaires du club. On dirait qu'ils sont en train de partir en guerre. C'est finalement une bonne chose puisqu'on dirait que Pine m'oublie enfin presque puisque je reçois quand même un texto de temps en temps où il signifie à chaque fois qu'il ne m'a pas vu depuis un certain temps. Et quand on est en repos, je passe ma journée chez Dash. Ma mécanique est bien huilée. De temps en temps, Math tente de venir me voir et je sens bien qu'il m'observe bizarrement, des fois on dirait qu'il a des yeux lasers qui lui permette de lire les pensées. Je sais qu'il m'analyse, mais j'avais déjà l'impression d'être parano, alors avec Math sur mon dos c'est encore pire.

Chaque matin quand je reçois le texto, je ne peux m'empêcher de m'enfoncer encore un peu dans mes mauvais travers, et de me refermer sur moi même. Des questions tournent perpétuellement dans ma tête : et si tu leur en parlais ? Est-ce que tu peux leur faire totalement confiance vu leur réaction ? et si je les mettais en danger et le club ? Et s' il finissait par me jeter parce que je leur apporte trop de problème ? Et finalement, la seule réponse qui me vient est le silence. Depuis quelque temps, les seuls moment où je me sens en paix c'est avec Sandy, je m'efforce donc d'être en permanence collé à lui.

Ce matin là, je rentre au StreetRide, discrètement je referme la porte derrière moi et fonce droit vers les escaliers. Je n'ai pas à aller trop loin, la chambre de Sandy est la première dans le couloir. Ce matin j'ai traîné quelques minutes de trop avec Léna, et quand j'arrive en haut du couloir, je sais que les gars du club vont commencer à se lever. J'entends des pas au fond du couloir, à la démarche je dirai Pine et puis c'est le seul à être quelque peu matinal. Merde, pas lui, pas maintenant, mon sentiment de honte refais surface. Je me jette sur la porte de la chambre de Sandy, et je la referme derrière moi. J'appuie mon dos sur la porte, et je me tends comme si on me poursuivait. Je me tends d'autant plus, en entendant les pas passés devant la porte. Une fois qu'il n'y a plus de bruit je lâche un soupir. Je m'avance doucement vers le lit,et commence à me déshabiller, je me retourne pour finir de retirer mes vêtements. Quand une voix me sort de ma routine.