AÏDA Je suis sortie de l'hôpital et ABDEL se charge de mes pansements à domicile. Toute la famille est présente même ceux que je ne connais pas. Ils ont décidé de faire le baptême demain et vous connaissez les Africains et leur problèmes. Moi qui voulais d'un truc simple c'est raté avec une famille Guinéenne.
Les vas et viens sont tellement fréquents et ne parlons même pas du bruit je n'arrive même pas à fermer l'œil. Les triplés sont très agités, dès que l'un pleure les autres s'y mettent et ils ne me laissent même pas dormir.
Encore heureuse que les autres soient installés dans les autres maisons un peu plus loin sinon ma bouche aurait déjà dit des choses que je ne veux pas. Myriam est actuellement dans ma chambre pour fuir les travaux.
Moi: vas travailler. Elle : ohh laisse moi tranquille tu dis ça parce que toi tu ne fais rien. Moi: justement je devais dormir mais avec tout ce bruit je me retrouve à ne rien faire. Elle: dormir c'est faire quelque chose selon toi? Moi : évidemment quelle question. Elle : tu oublies que je suis plus âgée que toi alors ton insolence tu l'envoie autre part. Moi : blabla bla vas dormir sinon je te dénonce.
Je n'ai même pas encore fini que quelqu'un ouvre la porte. Fallait voir la façon dont elle a sursauté ( rire ) elle est tombée comme une moins que rien alors que c'était Jamila accompagnée de ABDEL qui eux aussi fuyaient les travaux.
Jamila : Ouf je pensait ne jamais me reposer. ABDEL : Les vieilles là ont tellement de problèmes. Moi: vous devriez éteindre vos téléphones.
L'ambiance était au rendez-vous et nous restions là jusqu'au soir. Jamila était partie nous chercher à manger avant de revenir en courant. C'était vraiment une magnifique journée si on oublie les pleurs des enfants.
Le lendemain je m'habille d'un bazin bleu avec un petit foulard blanc et un voile bleu transparent dessus pour couronner le tout.
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C'était à leur père de choisir le prénom des garçons et il m'a laissé choisir celui de la petite. J'étais accompagnée de Karima et je réfléchissais. Je me dis que j'ai fait le meilleur choix de prénom. L'imam arrive et on m'aide à descendre pour assister à l'annonce des prénoms. Le petit aux yeux noirs comme les miens porte le prénom de AHMED mon grand frère. Je n'ai pas pu m'empêcher de pleurer.
Il n'a pas voulu connaître le prénom que j'ai choisi pour la petite pour ne pas avoir à me dire celui des garçons. Le second porte le prénom de papi Houssein. Il le mérite vraiment. La petite quant à elle porte le prénom de
MYRIAM. Oui c'est elle qui a supporté mes envies de femme enceinte même si je ne le savais pas. Elle s'est mise à pleurer avant de venir me prendre dans ses bras.
Elle : merci ..snif.... moi : tu le mérites amplement. ( en souriant) C'est toi qui dormais avec moi et supportais mes petits caprices alors si quelqu'un mérite ce prénom c'est bien toi.
Après ce moment riche en émotions chacun rentre chez lui et je sens que le moment de vérité est arrivé. Maman : je suis désolée de t'avoir cacher cela. Ton père avait une rencontre importante avec des investisseurs étrangers et a été obligé de quitter le pays et de ce fait a confié la sécurité de la maison à son frère cadet. Mais un soir , ivre , il a commis l'irréparable. Le pire n'était pas son action mais le fait que je sois mariée , à son frère de surcroît.
Ton père est revenu furieux après avoir appris cette horrible nouvelle. C'était inconcevable pour lui , c'était juste un cauchemar sans fin. Quelques temps après j'ai commencé à me sentir faible et après une discussion houleuse avec ton père je me suis évanouie.
Quelle a été ma surprise quand à l'hôpital on m'a appris que j'étais enceinte. Nous avons décidé de garder ce secret et de ne jamais le révéler.
Je comprends mieux pourquoi on dit que l'ignorance est la meilleure protection. Je ne pourrai plus jamais regarder mon oncle ? ou mon père ? Je ne sais même plus comment l'appeler. Il a violé sa belle sœur et je suis le fruit de cet acte ignoble.
Moi : ce n'est pas grave , moi aussi je n'ai pas tout dit et je crois que c'est le moment de vérité.
Flashback
Mon réveil après l'accident était brutal. Je n'osais plus fermé l'œil sans que son corps sans vie ne me tourmente. Je l'avais tué , elle était morte et enterrée alors que j'étais couchée sur un lit.
Je ne pouvais le concevoir, c'était injuste. Je ne méritais pas cela et ma conscience se chargeait de me le rappeler à chaque seconde.
Tu l'as tué
Tu l'as tué
Elle est morte
Assassin
Meurtrière
Tels étaient les propos que j'entendais. Ma conscience ne me laissait pas tranquille. Je n'ai même pas remarqué que j'ai quitté l'hôpital et que j'étais déjà perdue au beau milieu de nulle part.
Il n'y avait que des personnes louches alors j'accélère le pas. Il faisait déjà nuit et les ruelles étaient froides. Nous étions en pleine saison pluvieuse et je risquais de me retrouver mouillée.
Je n'ai pas remarquée que j'ai emprunté une ruelle sombre, très sombre, trop sombre même à mon goût. J'étais sur le point de rebrousser chemin lorsque je sens une main sur ma bouche pour m'empêcher de crier et une autre autour de mes hanches pour me tirer.
Je me retrouvais dans une chambre avec un homme au dessus de moi entrain de me déshabiller. Il est comme sourd puisqu'il n'entend pas les supplications. Je cris à en perdre l'haleine mais il n'arrête pas pour autant.
Sans ménagement il déchire mes sous-vêtements et de redresse pour ôter ses vêtements. J'en profite pour fuir mais il me rattrape et me jette sur le lit. Il écarte mes jambes et me pénètre d'un coup sec.
Je n'ai pas pu m'empêcher de lâcher un cris. De désespoir ? Colère ? Impuissance ?Douleur ? Je ne sais plus. Ce dont je suis sûre c'est cette douleur qui me compresse la poitrine et m'empêche de respirer correctement.
Je ne cris plus , je ne me débat plus. A quoi bon ? Tout ce que je voulais sauver est déjà détruit. Mes larmes se contentaient de sortir. Mon cœur quant à lui est complètement brisé. Moi qui me demandais ce que les victimes de cet acte ressentais et bien je suis servie.
Ses gémissements ont achevé mon pauvre petit cœur. Il ne pouvait plus supporter cela et ses coups de rein n'arrangeaient rien. Il se retire après avoir déversé sa semence en moi. Je pleure jusqu'à m'épuiser et je m'endors avec cette douleur.