Deuil

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   Dame belle mère , était entrain de se lamenter et en me voyant elle s'y met encore plus. Là j'ai la confirmation que quelqu'un est mort mais qui ? J'espère juste qu'il ne s'agit pas de ceux à qui je penses.

La vie étant logique est composée de l'enfance , l'adolescence, et l'âge adulte. Quand on est enfant, nous avons le temps , la vivacité, et l'innocence. J'aurais tellement voulu y retourner. A cet âge tout semble insignifiant.

Nous ne voyons que la face externe de la vie et vivons paisiblement. Il est épargné de la barbarie des gens et du mal des langues. Ensuite vient l'adolescence. Cet âge où l'on ne comprend plus son propre corps.

On se sent intrus dans son propre corps. C'est cette étape où la raison et le corps ont des voix différentes. La folie , le loisir, le désir et le plaisir deviennent normaux. Ensuite vient l'âge adulte où il nous des regrets , des regrets et des regrets à ne plus en finir.

Rien n'est éternel dans cette vie , et je viens de m'en rendre compte. Je suis perdue , et j'ai une pression au niveau de mon cœur. Je le laisse glisser à terre sans pour autant verser de larmes. Je me dis que c'est un cauchemar et que je vais me réveiller.

Maman: Tu dois être forte ma fille , le plus dur est passé mon soleil. Je suis là avec vous , nous sommes tous là pour vous. Rien n'arrive au hasard dans la vie ma fille. C'est ALLAH azzawajel qui l'a voulu ainsi.

J'étais encore silencieuse et les pleurs de mes deux enfants me ramènent à la réalité, je les avais laissé dans la voiture. Je me dépêche de prendre Junior dans les bras pendant que ma mère prenait la petite MYRIAM. J'essayais de le calmer mais c'est comme si j'attisais ses pleurs.

Je sens des bras m'enlacer pour me pousser vers l'arrière et j'atterris sur un torse bombé. Je sais déjà de qui il s'agit alors je me laisse aller jusqu'à ce que je sente mon fils se calmer. C'est comme si il ressentait ma détresse. 

Moi: c'est un cauchemar. 
Tonton moha : c'était comme ça qu'ils devaient partir.  Cet accident devait être la cause de leur décès.  Malheureusement Aïta est décédée sur place et ton mari quelques heures après à l'hôpital. Seul papi a survécu.
Moi : je veux les voir , je veux tous les voir. ( en quittant les bras de mon frère Ismaël ).
Oussam: ce n'est pas une bonne idée , ce n'est pas bien pour toi.
Moi: TU NE SAIS PAS CE QUI EST BIEN POUR MOI. ....... je m'excuse je ne sais pas ce qui m'a pris.
Lui: je sais que tu vas mal mais tu ne devrais pas remuer le couteau dans la plaie.
Moi : j'ai besoin de les revoir une dernière fois s'il vous plaît, juste une fois.

Ne pouvant plus me retenir, je pleure de désespoir, de tristesse, de détresse, de douleur et me laisse glisser au sol où je me recroqueville en position fœtale. Je ne cris pas non , je me contente de faire couler mes larmes espérant effacer mon chagrin.

Je me sens portée par de puissants bras , ceux de mon frère comme au bon vieux temps et je suis posée sur un lit moelleux qui n'est pas le mien. Je me laisse bercer par les caresses dans mes cheveux et Morphée m'emporte dans son beau monde.

Je me réveille en sentant une chaleur. Durant un bref instant j'ai cru que c'était lui , j'ai espéré le voir lui mais en reprenant mes esprits je me rends compte qu'il s'agit des enfants  , de Bachir et Karima qui étaient blottis contre moi sûrement à la recherche de chaleur.

Ces pauvres petites personnes ont aussi un deuil à faire , l'une a perdu sa moitié, sa jumelle et l'autre son père , son protecteur. Je me redresse lentement pour rattraper mes prières et me changer. Je prends le temps de faire ma valise. 

Quelle fut ma surprise d'apprendre en sortant que mon fils , mon bébé d'à peine un ans a succombé. J'ai lâché un cris en faisant tomber mon téléphone. Ils se retournèrent tous vers moi , la bouche ouverte sûrement à cause du choc.

Mes larmes redoublent pendant que Mimi me prend dans ses bras. Je me ressaisis et vais chercher mes affaires et celles des enfants pour  prendre cet avion. Nous atterrissons vers onze heures et arrivons au domicile familial aux environs de midi.

En parcourant cette cours qui nous servait de cours de récréation, je me remémore les bons souvenirs. J'entre enfin dans cette chambre où j'ai mis au monde mes enfants, nos enfants et mes larmes ne peuvent s'empêcher de couler.
Il m'a vu là, la première fois entrain d'allaiter les enfants.

                            Flashback

          J'étais assise sur le lit à contempler le fruit de nos efforts , c'est vraiment énervant quelques fois. Tu subit les sautes d'humeur, les envies tardives, les nausées, les vomissements et le ballonnement tout ça pour que l'enfant à la naissance ressemble à son père ( rire).

Il n'arrêtait pas de tirer en y posant ses petites mains et c'est ce moment que choisi son père pour entrer dans la chambre et en voyant cela il serre son visage.

Lui: pourquoi il a les mains sur mes seins?
Moi: Déjà ce sont mes seins à moi et il mange.
Lui: il ne pouvait pas se contenter de se nourrir, est ce nécessaire d'y poser ses mains ?
Moi : c'est quoi ton problème?
Lui : c'est lui mon problème.
Moi :Lui c'est ton fils je te rappelle.
Lui : eh bien on ne dirait pas. D'ailleurs à partir d'aujourd'hui on lui paye du lait , les seins de maman c'est pas pour lui.
Moi : Et puis quoi encore ( en posant le petit sur le lit)

Il ne répond pas et s'approche pour me faire basculer et prendre mon sein en bouche pour téter mais il le laisse aussitôt.

Lui : c'est quoi ce lait périmé ? Il n'est même pas assez sucré.
Moi : personne ne t'a forcé à le boire et il ne t'est même pas destiné.

                        Fin flashback

Je me souviens encore de son visage lorsque dame SAMIA est entrée dans la chambre. Elle a tout de suite compris ce qu'il s'était passé et nous avait traité de sans vergogne.

Je quitte mes pensées lorsque je sens une pression au niveau de ma main. C'est fini , ils sont morts, enterrés, sous terre. Je suis maintenant veuve, nous sommes veuves.

Assises au salon et vêtues de ces vêtements blancs symboles de notre veuvage. Les gens venaient de part et d'autres pour nous présenter leurs condoléances lorsque je vois mon frère Ahmed entrer avec ces personnes ignobles.

Moi : ( en chuchotant) Qu'ils sortent d'ici s'il te plaît Mimi

Histoire d'une vie Où les histoires vivent. Découvrez maintenant