KARIMQuelques mois plus tôt
Il fait nuit et ma sœur n'est toujours pas rentrée. Et la police qui veut attendre les quarante-huit heures ne fait qu'augmenter mon angoisse, notre angoisse. Même si mon père essaye de nous rassurer faisant ainsi son rôle de père , d'époux et d'homme de la maison, je sais qu'il est le plus affecté.
Il a toujours été très proche et protecteur avec nous , surtout sa seule fille. Il dit que c'est elle qui est , fait , sera et fera sa fierté. J'en deviens même jaloux mais c'est la loi. En général les filles sont à papa et les garçons a maman.
Je n'ai pas pu fermé l'œil de la nuit et en voyant ma mère je sais que les autres aussi n'ont pas dormi. Ses yeux enflés rouges sont entourés d'énormes cernes visibles même la nuit. Ses cheveux relâchés et mal coiffés ressemblaient plus à la crinière d'un lion qu'à autre chose.
Mon père quant à lui a une mine triste et inquiète. Il est absent lui qui a toujours su garder son impassibilité , qualité ou défaut dont j'ai hérité. Mon frère , toujours fidèle à lui même. Impulsif , nerveux, impatient, il n'arrêtait pas de tourner autour de la table basse comme un prédateur autour de sa proie.
Je ne pouvais pas rester là à attendre la police alors je sors me promener. Je n'ai même pas remarqué le chemin que j'ai suivi jusqu'à ce que j'entende un cris. Je me mets à l'abri et je peux voir un homme d'une grande allure soulever une adolescente.
Ma curiosité m'a poussé à le suivre et au moment où il allait entrer dans une petite maison, je le saisis d'un bois à ma gauche et l'assomme avec. Je le traîne dans la maison et l'enferme dans une chambre. J'étais sur le point de sortir lorsque j'aperçois un pendentif en argent.
Mais je le reconnais, c'est celui de Jamila mais que fait-il ici? Je fouille la maison mais ne trouvant rien je me résigne à appeler la police. Ils arrivent au même moment qu'un autre ayant une ressemblance avec l'homme que j'ai assommé. Sûrement son frère.
Lui : Qu'est-ce qui se passe ici ?
Moi: votre frère a essayé d'enlever cette jeune fille et en le suivant j'ai trouvé ça ( en montrant le pendentif de ma sœur) alors où est ma sœur ?
Lui : je ne sais pas de quoi vous parlez et qu'elle est cette histoire d'enlèvement?
Moi : il se trouve que le b***** qui vous sert de frère détient ma sœur alors vous aller tout de suite me dire où elle se trouve.Sa mâchoire se contracte et ses iris s'assombrissent. Il serre les poings et me regarde avec haine en criant.
Lui : TU NE LE TRAITE PAS DE B***** ET N'INSULTE PLUS JAMAIS MA MÈRE.
Il était méconnaissable et les flic ont du l'assommer pour le tranquilliser. WoW on dirait que j'ai légèrement abusé.
« tu as totalement dépassé les limites «
Bon c'est vrai mais je m'inquiète pour ma sœur.Les mois passent et se succèdent et nous avons enfin une piste. L'affaire a été transférée puisque que les victimes, oui les parce que ma sœur n'est pas seule ont déjà quitté le pays. Il s'agit d'un vaste réseau de trafic de femmes et impossible de trouver le cerveau de cette secte sordide.
Aujourd'hui est un grand jour car je vais enfin savoir ce qu'est devenue ma sœur. Je suis heureux, triste, en colère... À vrai dire j'ai peur , peur de la savoir morte , peur de la savoir détruite car elle ne pourra pas s'en remettre. Non , elle est trop fragile.
J'ai tenu à les accompagner car je ne pouvais pas attendre. Mon frère a voulu faire de même mais avec son impulsivité il risque de tout gâcher. Nous longeons une forêt lorsque j'aperçois une silhouette familière de diriger vers nous en courant.
C'est la sœur, ma petite Jamila mais elle pleure tellement que c'est impossible de discerner ses mots.
Elle: ils l'ont retrouvé...snif ...tu dois l'aider. Ils vont la tuer.
Moi : chut tout va bien ça va aller.
Elle: elle va mal ...snif ... je ne veux pas qu'elle meure.
Moi: dis moi où es-tu blessée ?
Elle: ce n'est pas le mien , c'est son sang à elle.Elle est ensuite conduite vers l'ambulance pendant que nous continuons notre ascension. Nous pénétrons doucement cette prison dorée en faisant un raffut. Moi je me dirige vers le sous-sol avec un détachement en entendant un cris qui a faillit me casser les tympans.
En y entrant j'ai vu un homme allongé sur une jeune adolescente et les autres regardaient sans réagir, attendant sûrement leur tour pour assouvir leurs désirs. Nous les immobilisons et ils sont immédiatement embarqués alors que je m'approche de la victime.
Je ne suis pas médecin mais elle est dans un sale état et elle s'est déjà évanouie. Elle saigne énormément et a la cuisse ouverte et quelques cicatrices lointaines ou récentes. Je la prend dans mes bras et me dirige vers l'ambulance en criant à l'aide. Elle est immédiatement prise en charge par les secours et conduite aux urgences.
Ses parents ont été contactés par la police grâce à ma sœur qui s'est évanouie juste après et prendront le premier avion pour la rejoindre.
Les heures passent et toujours pas de nouvelles de la jeune inconnue. Ma sœur n'a subit aucune agression physique ou sexuelle ce qui m'étonne mais son moral est bousillé. Elle va devoir rencontrer un psy qui l'a suivra constamment.
Le lendemain
Les parents de la jeune AÏDA sont là depuis ce matin et toujours pas de nouvelles. Oui j'ai appris le prénom de la jeune inconnue et je voudrais savoir si elle va bien. Je me dois de le faire après tout ce qu'elle a fait pour ma sœur. Elle m'a tout narré en sanglots et la culpabilité la ronge.
Le médecin daigne enfin se pointer et à voir son visage serré comme celui d'un enfant constipé je sais que les nouvelles ne sont pas forcément bonnes.
Médecin : je tiens d'abord à vous rassurer elle est en vie. Par contre elle a des entailles profondes , et sa cicatrice à la cuisse était déjà infectée et nous avons aussi eu à la recoudre étant donné la violence de l'acte ou des actes.
Son père : Al Hamdoullillah mais dites moi ce que ma fille risque vraiment. Je sais que ce genre de choses laissent toujours des séquelles.
Médecin : pour être honnête sa guérison sera très difficile et elle ne pourra malheureusement jamais s'en défaire. D'après mon collègue psychologue elle risque de développer une génophobie , une agraphobie , une androphobie , la claustrophobie et pour sa jambe elle risque de ne plus pouvoir courir un jour.
Moi: Excusez-moi docteur mais je n'ai rien compris à tout ça excepté pour sa jambe.
Son père : la génophobie assez rare est une peur du sexe en général. L'agraphobie c'est la peur constante de subir une autre agression sexuelle. La victime est déjà assez traumatisée et se dit incapable de subir un autre abus. Cette phobie peut mémé nous conduire à tuer quelqu'un en légitime défense évidemment. L'androphobie est la peur de l'homme. Elle a peur de tout être masculin car elle garde encore une mauvaise image de l'un d'entre eux. La claustrophobie est la peur de l'enfermement et avec tout ce qu'elle a subir c'est pas étonnant.
Ayant maintenant compris le sens de tous ces mots, sa mère éclate en sanglots, inconsolable.
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Histoire d'une vie
General FictionUn passé douloureux Un présent banal Un futur incertain L'histoire d'une vie , celle de ma vie