Chapitre final: Entre deux mondes.

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Face à moi, Mike et son arme pointée vers moi. À côté, son acolyte qui me tient également en joue. Andréas et Kyle transpirent à la vue des agents du FBI qui nous entourent, je trouve qu'il y a vraiment beaucoup trop de métal qui me dévisagent, je ressens une nausée d'angoisse dans le fond de la gorge et inconsciemment je fais la liste des choses que j'aurais aimé faire avant de mourir. Je me souviens des histoires que ma mère me racontait pour m'endormir, de la fois où j'ai démarré la voiture de mon père et qu'il a sauté dedans pour actionner le frein à main avant que je ne fonce dans le mur de la maison, des repas de famille gargantuesque pour Thanksgiving et de l'amour que mes parents avaient l'un pour l'autre. De la manière dont ils nous poussaient à nous dépasser, du soutien à mon frère quand il a...

Non...

Je suis soudainement interrompue dans ma réflexion par les battements de mon cœur qui a compris quelque chose plus vite que ma tête, une boule d'angoisse remonte dans ma gorge étouffant un sanglot d'appréhension. Je lève les yeux vers mon frère, vers la personne qui a le même sang que moi, celui qui est ma famille...

- Quel regard intense sœurette...

- Quand as-tu vu nos parents... pour la dernière fois ?

Il lève les sourcils, affiche un sourire satisfait et me dévisage avec ses yeux pleins de haine.

- Le 06 mars 2018 exactement... aaaah c'était une si belle journée.

Non...

Les larmes me montent, ça ne peut pas être vrai, réveillez moi par pitié. J'ai du mal à respirer, une main sur ma bouche pour ne par hurler, l'autre sur mon ventre me donnant l'envie de m'arracher cette douleur.

- Quand je suis arrivé après 8 longues années d'absences, notre père était dans le garage. Il venait de recevoir une lettre de l'agent de protection avec une photo compromettante.

- Comment ça ? Quelle photo ?

- Moi et ces trois abrutis. Il m'a posé tout un tas de questions de « pourquoi je les côtoyais » après que sa gentille fille se soit sacrifiée pour que je ne sois pas emprisonné à mon tour !

- Ils savaient que tu étais impliqué ?

- Ils l'ont toujours su et ils m'ont toujours fait sentir que j'aurais dû aller en prison à ta place !

- Je ne te crois pas, ils n'étaient pas comme ça !

- Peut-être pas avec toi mais ils m'ont toujours reproché ta mort ! Alors quand j'ai su que tu étais belle et bien vivante, je me suis dit qu'il était temps de rendre une petite visite à la famille.

- Je ne peux pas croire que ....

- Que quoi ? Que lorsque notre père m'a menacé de tout raconter à la police, je l'ai frappé avec une clé à molette et qu'avant son dernier petit souffle de vie, je lui ai avoué que tu étais encore en vie ?

- Ce n'est pas possible...

- Puis je suis allée voir notre mère dans la cuisine qui préparait à manger, quand elle m'a vu, elle m'a serré dans ses bras tant elle était si contente de me voir. Quand elle s'est rendue compte des petites gouttes de sang sur ma chemise, bizarrement son attitude a changé mais dans une dernière étreinte, avant de lui enfoncer le couteau de cuisine dans la chair, j'ai quand même eu le temps de lui dire que tu étais en vie... Tu aurais dû voir son regard... Elle se sentait trahie par ton mensonge !

J'ai envie de vomir... Cette révélation me donne l'impression d'un coup de poignard en plein cœur, je voudrais enfoncer ma main dans ma cage thoracique, attraper mon cœur et l'arracher violemment pour ne plus rien ressentir... Les larmes coulent sur mes joues, je suis complètement submergée par mes émotions. Je passe de l'incompréhension, à la tristesse puis à la colère. Une migraine prend place sans que je ne puisse rien y faire, je suis aussi désemparer dans ma tête que dans la réalité. Pendant une fraction de secondes je me dis que je n'ai plus rien à perdre, que j'ai déjà tout perdu et je suis prête à abandonner mon humanité pour apaiser ma douleur.

Juste Cause (en cours de réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant