Aux environs de huit heures, une domestique vint prévenir Léandra que son époux voudrait la voir.
-Dites-lui que je le rejoins dans une trentaine de minutes s'il vous plait.
Tandis qu'elle s'apprêtait, Emmanuel rejoignit son père à table lorsque ce dernier lui demanda :
-Qu'est-ce-que tu fais ?
-Je déjeune ou bien ça ne se voit pas !
-Si je le vois mais tu feignes d'être stupide ou l'es-tu vraiment ?
-Que me vaut cette insulte de si bonne heure ?
-Tu le fais exprès ou quoi ? Comment vais-je expliquer à ta femme qui va descendre d'une minute à l'autre qu'un de mes employés déjeune avec moi ?!
-Oups ! J'avais oublié, excuse-moi papa.
-Non mais...avant qu'il ait pu terminé sa phrase, Léa les rejoignit à la salle à manger.
-Bonjour Daniel.
-Bonjour ma chérie lui répondit-il en la serrant dans ses bras. Assieds-toi s'il te plait.
-Merci. Et lui...? Il ne s'assied pas ?
-Non.
-Pourquoi ?
-En fait, j'aimerais te l'annoncer après que tu aies terminé ton petit-déjeuner.
-Pas besoin d'attendre si longtemps, tu peux me dire de quoi il s'agit maintenant.
-Tu en es sûre ?
Elle acquiesça de la tête.
-Le jeune homme devant toi est ton garde du corps.
Léa écarquilla les yeux et ouvrit grandement sa bouche dès qu'elle entendit ça.
-Ma chérie, ce genre d'expression est inapproprié à table.
-Le protocole est le cadet de mes soucis en ce moment. Pourquoi tes actes ne concordent-ils pas avec tes promesses rédigées sur le papier ?
-Ma chérie je veux juste te protéger étant donné que je ne peux le faire moi-même.
-Je te le concède mais n'est-ce pas un peu trop ? Surtout sans mon avis !
-Ma chérie comprends-moi, je suis très heureux d'avoir une femme si belle que toi à mes côtés mais en même temps j'ai peur de te perdre au sens propre comme au figuré donc laisse-moi le faire pour ma tranquillité d'esprit.
-Non ! Que va en penser mon entourage qui ne sait pas que je suis désormais mariée ?!
-Depuis quand sont-ils devenus plus importants que moi ? Que nous ?
-Ne change pas de sujet car ni la conviction ni la persuasion ne me feront changer d'avis dit-elle en quittant la table.
-Léandra attends ! Ok, j'arrête de décider et de t'imposer mes choix. Si tu ne veux pas, tu n'en auras pas mais si ce n'est pas pour moi, fais-le pour ta maman et ton frère qui m'ont fait promettre de toujours veiller sur toi.
-Voyez-vous ça ! Le fusil a changé d'épaule si vite. N'est-ce pas toi il y a quelques secondes qui me reprochait de les mettre en avant au détriment de notre bonheur et maintenant tu les utilises pour m'amadouer !
-Non, je...
-Ca suffit ! Arrête ! Des deux, je sais que seul mon petit-frère en est capable donc...pour lui j'accepte ta décision.
Content d'avoir gagné, il lui dit :
-Merci ma chérie.
-C'est bon cependant j'ai un souci avec le garde du corps que tu m'as assigné.
-Lequel ?
-Pourquoi te ressemble-t-il autant ? Vous n'êtes pas parentés par hasard ?
-Non mais n'as-tu jamais vu ce genre de cas ?
-Si, si, si mais ça reste étrange.
-Ne t'inquiète pas, tu vas t'y habituer.
Depuis son entrée dans la salle à manger, Emmanuel ne l'avait pas lâché des yeux tellement elle le subjuguait. Elle était si belle avec ses grands yeux noirs et des formes là où il faut bien qu'elle ne soit pas si grande de taille. Emmanuel ne savait pas ce qui lui arrivait mais ressentait une folle envie de la posséder. Alors qu'il était plongé dans sa contemplation, il l'entendit dire de loin :
-Serait-il sourd ? Pourquoi reste-t-il planter là à me fixer sans me répondre ?
-Euh...excusez-moi madame, vous m'avez dit quelque chose ?
-Oui. Ca fait trois fois que je vous salue mais vous me dévisagez au lieu de répondre. Vous êtes sourd ?
-Non madame. Veuillez m'excuser madame, j'étais perdu dans mes pensées.
-C'est bon puis elle se retourna vers son faux époux et lui demanda : alors, comment s'appelle-t-il ? Ou vais-je devoir l'appeler IGC ?
-IGC ? C'est quoi IGC lui demandèrent-ils en même temps.
-Eh bien...I pour inconnu et GC pour garde du corps.
-Ah ok lui répondirent-ils en même temps. Ma chérie je te le dirais après que tu ais pris ton petit-déjeuner.
-Non. Tu as commencé la présentation donc termine.
-S'il te plait ne recommençons pas à nous disputer.
-Je ne le ferais pas si tu me dis son nom et en échange je te promets de déjeuner juste après.
-Promis ?
-Promis.
-Très bien. Je ne connais pas son nom mais il se prénomme Emmanuel.
-Emmanuel ? Se tournant vers l'intéressé elle lui demanda : puis-je t'appeler "Em" au lieu d'Emma, Manuel ?
-Je suis votre garde du corps donc nommez-moi tel qu'il vous convient.
-Merci de m'y autoriser. Bon, je retourne à table prendre mon petit-déjeuner. Excusez-moi.
Elle fut rejointe par son faux époux qui au milieu du déjeuner lui demanda si elle avait cours aujourd'hui.
-Oui. Pourquoi ?
-J'aimerais te donner quelque chose avant que tu sortes.
-Qu'est-ce-que c'est ?
-Tu le sauras une fois notre petit-déjeuner terminé.
-D'accord.
Une fois terminée, elle lui demanda impatiemment :
-Dis-moi ce que c'est, je n'aime pas trop les surprises.
-Viens avec moi dans le bureau.
-Pourquoi ?
-Ce que je veux te donner est dans mon bureau donc suis-moi.
Une fois dans le bureau, Léa lui demanda :
-Alors, elle est où ta surprise ?
Daniel voyait bien qu'elle était gênée de n'être qu'avec lui dans une pièce alors il se dépêcha de lui donner sa surprise. Il revint vers elle avec une petite boite et l'ouvrit pour qu'elle en connaisse le contenu.
-Une bague ?!
-Même si ce n'est qu'une comédie, persuadons toute personne qui nous croise que nous sommes mari et femme, d'accord ?
-D'accord puis elle mit la bague dans son doigt.
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Un délicieux quiproquo
RomantikMon histoire parlera d'une jeune femme contrainte à un mariage forcé sans se douter que c'est un quiproquo.