Chapitre 6

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[Avertissement : Violence infantile]


— P-Papa ? Qu'est-ce que tu fais ?

La petite fille effrayée trébucha en arrière, ses E/C écarquillés de peur et de surprise. Son père venait juste de rentrer dans sa chambre comme une furie, écumant de rage. Sa mère, qui chantait une berceuse à sa fille pour l'endormir, bondit immédiatement et se tint devant l'enfant.

— Haruno, qu'est-ce que ça signifie ? demanda sa mère. Tu sais que tu n'as pas le droit d'être ici !

— Ne me dis pas quoi faire, femme ! il s'époumona en la poussant sur le côté.

Y/N fit un pas tremblant en arrière, butant sur le bas de son kimono. Elle plaça instantanément ses mains sur son visage, s'attendant à recevoir toutes sortes de coups, mais elle ne sentit rien. Au contraire, elle entendit un bruit sourd au niveau du sol.

Elle haleta de terreur, se précipitant vers son père. Il était étendu sur le sol en train de se débattre avec les dix serpents qui s'enroulaient autour de son corps. L'enfant ouvrit des grands yeux choqués, la bouche ouverte. Elle rencontra le regard de l'un des serpents, ses yeux jaunes l'envoûtant. Elle glapit avec douleur, un picotement cinglant l'obligeant à fermer les paupières.

— Y/N, tu sais que tu ne dois pas regarder les serpents de Maman, sa mère s'empressa de s'accroupir à côté d'elle. La petite fille hoqueta lorsqu'elle sentit un tissu familier contre ses cils. Maintenant, tu dois laisser tes yeux se reposer. Si tu ne fais pas attention, tu éveilleras ta malédiction trop tôt.

— M-Maman ? J-je ne te vois plus ! l'enfant gémit, effleurant le bandeau malgré ses tremblements. Où es-tu ?

— Oh, chérie, je suis juste là, la femme la cajola puis la souleva dans ses bras. La fillette s'accrocha fermement au kimono de sa mère, refusant de la lâcher, de peur de la perdre dans l'obscurité. Ce misérable a ruiné ta chambre. Viens, tu vas dormir avec moi, cette nuit.

— D-D'accord Maman, murmura l'enfant, qui se blottit dans le creux du cou de sa mère.

— Y/N.

— Y/N.

— Y/N.

Les yeux de la jeune femme s'ouvrirent pour voir le tissu de son bandeau bleu nuit. L'agacement s'empara aussitôt de ses traits et elle retira la couverture de ses jambes pour frapper son collègue. Il laissa s'échapper un faible gémissement surpris alors qu'il perdait l'équilibre. Y/N se rallongea, remontant la couette jusqu'au-dessus de sa tête.

Arrête d'entrer chez moi par effraction, bordel de merde.

— Tu pourrais peut-être répondre de temps en temps quand on t'appelle, dit-il, imperturbable.

Elle attrapa son téléphone posé sur sa table de nuit et vis qu'elle avait dix-neuf appels manqués provenant tous de l'exorciste aux cheveux blancs. Elle le reposa sur la surface en bois.

— Qu'est-ce que tu fous chez moi à six heures vingt-six du matin ? grommela-t-elle.

— Yaga veut que tu enseignes aux gosses avec moi aujourd'hui, répondit-il.

Elle haussa un sourcil.

— Yaga veut que je le fasse ou Satoru veut que je le fasse ? demanda-t-elle.

— Les deux.

— Génial, soupira-t-elle en s'extirpant des draps.

Gojo siffla alors que ses yeux glissaient sur son corps à moitié nu.

— Joli cul, il la complimenta dans un sourire. La jeune femme lui offrit un doigt d'honneur par-dessus son épaule tandis qu'elle ouvrait son armoire. Tu as fait plus de squats ?

— Tu as deux secondes pour la fermer.

Gojo regarda au sol lorsqu'il entendit siffler. Son corps se tendit en apercevant un serpent blanc ramper sous le lit de Y/N, s'enroulant autour de sa jambe avec souplesse. Il releva les yeux vers sa collègue, en train d'enfiler un tee-shirt.

— Enlève-le, gronda-t-il en détachant soigneusement chaque syllabe.

— Pourquoi ? rit-elle. Elle t'aime bien. En plus, je pensais que rien ne pouvait te toucher, tu te souviens ?

— Y/N. Je vais le tuer.

Elle soupira et, avec un rapide signe du doigt, le serpent disparut de la jambe de Gojo. Au contraire, il s'enroula autour d'elle, glissant le long de sa peau pour finalement draper son cou comme une écharpe.

— Tu n'es pas drôle, Satoru.

— Et toi, tu es flippante, Y/N.

— Hein ? Dit celui qui m'a regardée m'habiller, répliqua-t-elle en ajustant les sangles de son pantalon avant de s'asseoir pour enfiler ses bottes.

— Ce n'est pas ma faute, se défendit-il.

— Mmh. Continue à te dire ça.

Peu après, ils arrivèrent aux dortoirs des élèves. Y/N leva les yeux au ciel, invoquant le serpent blanc à ses pieds. Gojo ricana alors qu'il s'emparait d'une bouteille d'eau en se faufilant jusqu'à la chambre de Kugisaki. Y/N marmonna qu'elle espérait que Gojo recevrait un coup de pied dans les noix avant de s'en aller. Elle ouvrit la porte d'Itadori et pénétra dans la pièce, ce qui permit au serpent de la suivre en rampant.

L'adolescent aux cheveux roses dormait bruyamment, les couvertures poussées sur le côté, étendu de tout son long sur les draps bleus. Sa poitrine se soulevait doucement, la joue écrabouillée contre le matelas. Il sentit quelque chose lui chatouiller la jambe dans son sommeil, le faisant bouger. Cependant, il le sentit encore. Il commença à émerger, les yeux entrouverts alors qu'il regardait vers le pied de son lit. Il cligna des yeux pour voir un serpent sur son tibia.

Il cria fort, se précipitant loin de la créature en pressant son dos contre le mur, les yeux grand ouverts. Ses muscles se crispèrent à la vue du serpent blanc à ses pieds. Il déglutit difficilement.

— Elle ne te mordra pas tant que tu ne la provoques pas.

L'apprenti-exorciste releva le menton vers la porte. Y/N se tenait là, adossée contre le chambranle avec les mains dans les poches. Au son de sa voix, le serpent rampa du lit jusqu'à elle. Il se glissa autour de son bras, posant sa tête dans sa paume. Itadori s'assit davantage, lui lançant un coup d'œil confus.

— Y-Y/N-sensei ? Qu'est-ce que vous faites ? interrogea le gamin en se frottant les yeux.

— Je te réveille. Tu as de la chance que ce soit moi et pas Gojo, répondit-elle.

— Hein ? Pourqu...

— ESPÈCE D'ENFOIRÉ ! REVENEZ ICI !

Itadori vit son enseignant aux cheveux blancs s'enfuir du hall en courant et une Kugisaki mouillée très énervée le pourchasser. Fushiguro sortit de sa chambre, un amusement non dissimulé sur son visage.

— Bonjour, Fushiguro-kun, Y/N le salua. Tous les deux, habillez-vous. On se rejoint dehors. Je vais chercher Kugisaki.

— Attendez, Y/N-sensei, est-ce qu'il y a quelque chose de prévu ? demanda Itadori.

— Ouais. Je suis votre enseignante pour la journée. Alors levez-vous rapidement et habillez-vous légèrement. Vous serez dehors toute la journée, fit-elle en les saluant par-dessus son épaule en partant récupérer les deux autres.

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