Chapitre 4

253 13 1
                                    


Le cliquetis du trousseau de clefs s'éleva dans le hall alors qu'elle les sortait de sa poche. Après avoir passé au crible les nombreuses clefs apparemment identiques, elle trouva la bonne l'inséra dans la serrure de la porte. Elle remonta la poignée en bâillant puis poussa le loquet. Elle fit un demi-pas à l'intérieur avant de se frotter brutalement la nuque, la soudaine présence dans son appartement l'ayant surprise.

— Qu'est-ce que tu fous là ? sa voix claqua mais ses épaules se détendirent face à son visage.

— Ce n'est pas une manière de traiter un invité, gloussa Gojo en décroisant les jambes, assis sur l'avant de la chaise. Tu devrais m'accueillir en me disant « Bonjour ».

— Tu peux aller te faire foutre, Satoru, grommela-t-elle en refermant la porte derrière elle d'un coup de pied. Qu'est-ce que tu fabriques chez moi ?

— J'étais juste venu te rendre une petite visite mais tu n'étais pas là alors je suis entré par moi-même, dit l'exorciste, haussant les épaules.

— C'est ce que font les pervers et les stalkers, répliqua la jeune femme en se rendant dans la cuisine une fois ses bottes retirées.

— Tu devrais verrouiller tes fenêtres, sifflota-t-il.

— En temps normal, aucun homme de vingt-huit ans ne se faufilerait chez moi en passant par la fenêtre, répondit-elle face au frigo. Tu veux une bière ?

— Je passe mon tour. Je suis venu pour le travail, expliqua l'homme aux cheveux blancs en suivant ses mouvements jusqu'à ce qu'elle atteigne le canapé.

La jeune femme tourna le poignet et Gojo regarda la capsule tomber sur la table alors qu'elle s'asseyait sur la banquette.

— Dans ce cas, va-t'en, déclara-t-elle en avalant une gorgée de sa boisson. Elle se releva et glissa sa main dans sa poche en commençant à s'éloigner. Je ne veux pas y penser pour le moment.

— Shinohara Rokuro, lâcha Gojo tandis qu'elle se figeait.

Elle se retourna pour le fixer par-dessus son épaules, ses iris rétrécis en deux minces fentes. Son regard aurait pu l'envoyer six pieds sous terre.

— Pourquoi tu me parles de lui ? gronda-t-elle en s'approchant.

— Il est en vie.

— Quoi ? s'écria-t-elle, claquant sa bouteille contre la table si violemment qu'un peu de son contenu se déversa sur la surface vitrée.

— Il a été ressuscité en tant qu'esprit vengeur de classe S, répondit Gojo.

— Comment ?! Il était...

— Je ne sais pas, Y/N, souffla-t-il en la faisant taire.

— Il n'est plus parmi nous, grogna-t-elle. Rokuro est mort.

— Son esprit a été ramené. Pour quoi et par qui, nous l'ignorons, dit-il en se levant. Il se dressa devant sa collègue. Mais nous allons le découvrir.

— Tch, elle s'agaça en retirant la main de l'homme de son épaule.

— Dors un peu, soupira Gojo. Et dans ton lit, cette fois. Pas sur le canapé.

— Va-t'en.

*           *           *

— Sensei !

Elle se stoppa en entendant cette voix avant de se tourner vers l'adolescent aux curieux cheveux roses et bruns qui courait vers elle. Un soupir discret lui échappa.

- H E A T W A V E S -Où les histoires vivent. Découvrez maintenant