Chapitre 16

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Elle soupira, frottant une main sur l'arrière de sa nuque.

Son esprit fonctionnait cent fois plus vite qu'en temps normal, mille et une choses parcourant son cerveau en même temps. La pression qu'elle avait sur les épaules était si lourde qu'elle peinait à la supporter. Son père, Haruno, lui avait déniché des prétendants, sa mère ne pouvant plus le stopper désormais. Sa mère était toujours malade et clouée au lit, à peine capable de supporter son propre poids pour s'asseoir convenablement. Son frère aîné, à la tête du clan, était également sous pression, les alliances avec les autres clans d'exorcistes s'effritant jusqu'à se rompre lorsque Y/N rejetait la demande en mariage de leurs fils.

Sho s'était assis avec elle un peu plus tôt dans la matinée, une expression tendue sur son visage épuisé. Lorsqu'il parlait, sa voix était calme. Il ne voulait pas que quelqu'un d'autre puisse entendre leur conversation. Il l'avait guidée jusqu'au jardin, les deux s'étaient installés sur un banc près des orangers. Personne n'osait pénétrer dans le jardin de sa mère sans sa permission ou celle de Y/N.

— Vu la façon dont les choses se passent, dit-il en fermant les yeux et en expirant longuement, je ne serai plus à la tête du clan très longtemps.

Y/N s'appuya contre le dossier, posant ses bras sur les planches de bois.

— Qu'est-ce qui te fais dire ça ?

— Notre clan est en train de se ridiculiser aux yeux des autres, Y/N ! Ce vieux connard est allé leur raconter ce qu'il voulait et il nous a mis dans une situation critique ! S'il ne la ferme pas...

— Alors laisse-moi le tuer, déclara-t-elle, regardant un petit serpent du jardin tracer sa route dans l'herbe, rampant entre les buissons.

Il tourna la tête pour la dévisager, cherchant la moindre trace d'humour sur son visage. Il n'en trouva pas. Laissant sa tête tomber dans ses mains, le jeune homme grogna doucement. Il savait qu'elle ne plaisantait pas.

— Tu ne peux pas, Y/N. Pour l'instant, ça ne ferait qu'empirer les choses, fit-il.

— Cet homme est un enfoiré, Sho, elle tourna finalement le regard vers lui. Toi et moi nous le savons très bien.

— Pas maintenant, Y/N, insista-t-il.

Elle posa à nouveau les yeux sur le mur.

— S'il se prend une balle perdue, ce n'est pas ma faute, murmura-t-elle.

— Y/N, comprends-tu seulement à quel point c'est sérieux ? Nous pourrions tout perdre. Ils nous tueraient...

— J'aimerais bien les voir essayer, dit-elle. Ils n'auront pas le temps de poser un pied chez moi qu'ils seront déjà morts.

— Et s'ils parviennent à te tuer ? s'enquit-il.

— Tu crois vraiment que Satoru les laisserait faire ? répliqua-t-elle alors qu'il se tendait. C'est aussi un salopard, mais c'est un salopard intelligent et attentionné. Il ne laisserait pas quoi que ce soit m'arriver.

Sho se tût, fixant son regard sur le mur. Il retraçait les lianes de lierres qui grimpaient sur le côté de la maison. Les silence les enveloppa, les seuls sons qu'ils entendaient étaient ceux de la nature qui les entourait.

— Est-ce qu'il pense que me marier réussira à réparer les liens qu'il a détruit ? demanda-t-elle.

— Je suppose, répondit-il. Il veut que tu aies plus d'enfants avec d'autres exorcistes. Il essaie de créer un héritier parfait pour le clan. Et ce n'est pas seulement toi. Il a tenté d'évincer Misaki depuis qu'on sait qu'elle ne peut pas avoir d'enfants.

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