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✧ 𝙑𝙚𝙣𝙩𝙞 𝙭 𝙇𝙪𝙢𝙞𝙣𝙚 - L'ivresse de l'envol

Demandé par : Zhongli_epouse_moi (fin Avril, mieux vaut tard que jamais ^^), et plus récemment par AngelAndDarkness. 

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Il s'agissait d'une énième soirée de fête à Mondstadt pour ces habitants épris de libertés. Tout était prétexte à sortir breuvages en tous genres et à se retrouver le lendemain matin à ronfler et baver sur les pierres minérales constituant les ruelles de la citadelle. Une ville animée, pour dire peu. Mais malgré ces banquets attrayants pour un certain barde où l'alcool coulait à foison, et où les rumeurs circulaient à bon train, déblatérées par des poivrots complètement avinés, ce dernier n'était pas présent ce soir-là.

Non, ce soir-là, ce barde se trouvait seul, les jambes pendantes dans le vide alors qu'il était assis sur le rebord de la tour dans l'Antre de Stormterror, au même étage que le Gardien des Ruines désactivé, faisant face aux Monts Dosdragons au loin. La soirée venait juste de s'entamer, mais déjà la lune leur faisait l'honneur de sa présence, amenant avec elle un ciel sombre drapé de milliers d'éclats. Les rayons bleutés de la pleine lune, se reflétant sur le vent surnaturel entourant la tour, dégagèrent une aura éthéréenne et surréelle, créant un brouillard immatériel et vaporeux tout autour de la construction. Mais ce léger voile séraphin ne fut pas suffisant pour bloquer à Venti la vue de ce paysage qu'il aimait tant, de cette terre qu'il connaissait sur le bout des doigts de par l'avoir arpentée pendant des siècles, de ce vent avec lequel il ne faisait qu'un.

Admirant la sphère composant l'astre lunaire dégageant une présence particulièrement libératrice en ce jour, Venti, perdu dans ses pensées, fredonnant un air apaisant tout en jouant une subtile mélodie par déjà trop de fois répétée, fut tiré de sa contemplation absente par son ami Dvalin qui dégagea une ombre effrayante, mais pas néfaste pour autant, en passant devant la lune.

Malgré le pouvoir de manier le vent dont il était doté, la lune restait inlassablement hors de sa portée, quand bien même il avait essayé à maintes reprises de l'atteindre quand il était encore un élémentaire nouveau-né hypnotisé par cette splendeur qui faisait naître des paillettes dans ses yeux. Mais le temps, à l'effigie de l'érosion que même son ami rocheux détestait, l'avait depuis longtemps résigné à ne pas pouvoir voguer librement jusqu'à ces astres les surplombant. Il avait perdu le compte des années depuis qu'il avait arrêté ses vaines tentatives de rejoindre ces condensés de lumière infinie, mais voilà que de temps à autres ces derniers temps il s'était surpris à rêver une nouvelle fois de s'unifier à ces sphères chaleureuses et pourtant si distantes.

La raison ? À ne pas se mentir, il s'agissait de l'arrivée d'une certaine voyageuse qui lui avait insufflé un renouveau de volonté. Peut-être était-ce lié au fait qu'elle lui avait avoué ne pas venir de ce monde, et avoir été dotée d'ailes aussi dorées que toutes les dorures qu'il pouvait imaginer ? À cette information de son passé dont lui seul avait été honoré de garder les clés de son secret, Venti n'avait pu s'empêcher de ressentir une allégresse lui chatouiller les sens.

Elle aussi savait ce que cela faisait de voler, et au vu de sa mine légèrement abattue quoique bien cachée, cela lui manquait cruellement.

Pour la première fois depuis des siècles, Venti avait retrouvé l'envie de voler librement, et d'essayer d'atteindre une fois encore ces astres les narguant quand bien même ce n'était qu'une chimère invraisemblable. Il utilisait le vent au quotidien pour ses déplacements, mais il n'avait pas ressenti ce sentiment d'adrénaline monter en lui depuis longtemps.

Mais il ne s'agissait pas de l'adrénaline à l'idée de naviguer sur les nuages en solitaire, à effectuer des figures et des pirouettes pour son propre plaisir comme il en avait l'habitude. Bien au contraire, cet afflux d'adrénaline était d'une différence rare.