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✲ La guerre des Archons... pas si guerrière

« Pourquoi diable est-ce que c'est à moi de m'y coller ? »

La journée avait commencé paisiblement pour Diluc Ragnvindr. Il s'était occupé des vignes, avait négocié à l'intérieur de son manoir un nouveau contrat pour exporter son vin dans d'autres contrées, et il était sur le point de sortir pour remettre à sa place quelques mages de l'Abîme un peu trop près de son domaine.

Toutefois, il n'avait pas prévu de tomber sur Lumine parcourant son domaine comme s'il s'agissait d'une aire de jeu.

« Ah Diluc ! Vous tombez bien ! »

Aussitôt repéré, Lumine s'approcha de lui, complètement essoufflée – et sans son amie volante. Elle se pencha en avant, ses mains sur ses genoux alors qu'elle tentait de reprendre son souffle. Il avait presque l'impression qu'elle avait fait trois fois l'aller-retour Liyue-Mondstadt pour être dans cet état.

« Qu'est-ce qu'il se passe ? demanda-t-il alors, légèrement soucieux.

— Est-ce que vous–, commença-t-elle tout en se redressant et en prenant une inspiration, accepteriez de me rendre un service ? »

Diluc n'aimait pas rendre service aux gens, parce que cela rimait souvent avec problèmes personnels dont il n'avait rien à carrer, et discussions interminables avec des gens qu'il n'appréciait guère. Cependant, la voyageuse avait su prouver sa valeur en tant que chevalier et amie, donc il pouvait bien lui tendre la main de temps en temps, n'est-ce pas ?

« Oui, mais d'abord expliqu– »

Sans lui laisser le temps de finir, l'expression de Lumine devint rayonnante alors qu'elle lui attrapait les deux mains par un élan subit de soulagement.

« Merci Archons– enfin, merci à ceux d'entre eux qui sont respectables... Vous connaissez les règles de La poursuite du vent ? Trois rebelles, un chasseur, un temps règlementé et un terrain limité ? »

Pris de court par la vitesse à laquelle Lumine déblatérait les informations, Diluc ne put que marmonner un "oui" avant qu'elle n'embraye de nouveau sans que plus rien ne puisse l'arrêter.

« Parfait ! Alors j'ai trois amis ici présents qui font une partie. J'étais censée être le chasseur, mais j'ai quelque chose dont il faut que je m'occupe impérativement, alors je compte sur vous pour me remplacer ! À la prochaine et merci ! »

Et comme ça, Lumine s'enfuit, laissant Diluc en plan.

Il avait un tas de questions, à commencer par "pourquoi son domaine était un terrain de jeu", en passant par "qui sont ces amis en question", et en terminant par "pourquoi s'éclipse-t-elle en plein milieu de partie", mais il ne put que les garder pour lui alors qu'il essayait de se persuader que ça devait être important pour Lumine pour qu'elle lui demande directement cette faveur.

Donc, il fit ce que tout bon gentleman faisait dans ce genre de situation : souffler un bon coup et prendre sur soi.

Résolu, ses pas l'amenèrent autour de son manoir pour tenter de trouver ces rebelles qui étaient censés s'être cachés avec tous les efforts du monde. Il était sûr qu'il allait mettre un temps inimaginable à les trouver étant donné que sa dernière partie de cache-cache datait de nombreuses années en arrière.

Quelle fut donc sa surprise quand il entendit un raffut infernal provenant de l'une des tables à l'arrière de son manoir. Qui plus est, il s'agissait d'une voix qu'il ne connaissait que trop bien, enfantine et joyeuse, devenant progressivement aiguë et ponctuée de hoquets à mesure qu'une certaine boisson à laquelle il tenait bien trop faisait route dans son organisme.