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✧ 𝙑𝙚𝙣𝙩𝙞 𝙭 𝘽𝙖𝙧𝙗𝙖𝙧𝙖 - La frayeur de la bonne sœur

Demandé par : @AreebaDazzle

Pour les habitants de Mondstadt, plusieurs choses étaient d'une dangerosité à toute épreuve : la petite fille en rouge semant ses bombes où ça lui chante, les vents tempétueux inégalables de la cité les nuits d'orages, et un certain dragon dénommé Stormterror qui avait bien failli raser la cité par le passé.

Ces dangers étaient déjà bien inhabituels et exceptionnels. Pourtant, le barde de pacotille ne courait pas le marathon à travers la ville comme si sa vie en dépendait pour échapper à une petite fille joyeuse, à des vents d'une force prodigieuse, ou même à un dragon.

Non, rien de tout ça.

Venti courait pour éviter une menace bien plus immédiate : la claymore enflammée d'un certain barman enragé.

Malheureusement pour lui, c'était la fin du mois. Et qui disait fin du mois, disait paiement de l'imposante ardoise qu'il avait auprès de la taverne la plus prisée de Mondstadt, Le Cadeau de l'Ange. Diluc était déjà bien assez aimable pour laisser passer deux ou trois non-paiements, mais il ne manquait jamais de lui courir après en fin de mois quand il devait faire la comptabilité de ses recettes et dépenses.

Mais comme à son habitude, l'Archon alcoolique n'avait pas un mora en poche, à l'image de son comparse Géo, raison pour laquelle il misait davantage sur ses talents de fuyard que sur sa capacité à rembourser les sommes astronomiques qu'il devait au gérant.

Très mauvaise idée si vous demandiez l'avis de n'importe quelle personne sensée, mais Venti n'était pas quelqu'un de sensé.

D'autant plus qu'à chaque course-poursuite dans la ville mois après mois, Diluc s'améliorait. Il arrivait à déterminer les potentielles cachettes dont il pourrait user pour se cacher, resserrant progressivement l'étau autour du barde fuyant.

Aujourd'hui était particulièrement serré. Le bout de la lame du barman avait effleuré à plusieurs reprises la cape verte du barde, comme s'il se fichait de le ramener à la taverne mort ou vif pour qu'il paye ses dettes.

Venti dut avoir recours à sa meilleure cachette en ville pour échapper aux griffes acérées de cet homme déterminé. C'est ainsi qu'il franchit le pas des portes imposantes en bois de la cathédrale de Mondstadt, lieu de culte de l'Archon Anémo.

La fraîcheur à l'intérieur contrastait nettement avec ce début d'été à l'extérieur. Le soleil de plomb filtrait à travers les splendides vitraux, projetant des éclats lumineux et colorés sur le sol lustré en pierre. Il s'agissait d'un lieu rafraîchissant, agréable, et dans lequel autant l'espoir que le désespoir se mêlaient. Il n'empêche qu'il s'agissait d'un endroit qu'il évitait délibérément, et pour cause : cette cathédrale lui était dédiée. Un peu étrange d'y entrer de la sorte en sachant que la personne que les fidèles priaient n'était autre que lui-même.

C'est précisément parce qu'il y allait peu qu'il s'agit d'une bonne cachette qui devrait occuper Diluc pendant un certain temps.

En attendant qu'il ne se fasse sortir de ce lieu saint de la plus abrupte des façons par un barman enflammé, Venti décida de s'avancer plus profondément dans ce lieu raffiné, pour observer une fois encore le travail d'orfèvre qu'avaient fourni les architectes et ouvriers lors de la construction de la cathédrale à l'époque du Nouveau Mondstadt. Ce lieu était la preuve que ces citoyens avaient réussi à s'émanciper de leurs racines, de ce qui était autrefois leur demeure dans l'Antre de Stormterror, sous le règne de terreur de Decarabian.

Cet édifice était un témoignage du passé. Une preuve irréfutable qu'une page s'était tournée dans le livre racontant l'histoire du peuple épris de liberté. Tous les détails plus ravissants les uns que les autres (les colonnes, les voûtes, les vitraux, même les carreaux taillés dans la pierre recouvrant le sol) n'étaient que des marques de plus du soin avec lequel les habitants avaient décidé de rebâtir leur cité, pour redonner à cette nouvelle enceinte des fondations aptes à supporter les aléas incertains du futur.