29 - « Tu voulait la zer-mi ? Beh tient tes servit ! »

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J'arrive à l'endroit où il habitait avant. L'ancien « camp ».

J'étais soulager de le voir al, j'ai jurer j'étais ferhane !

Il était allonger sur l'herbe à regarder le ciel.
Il fait reup lui on dirait un dingo oulah un clochard.

Moi - « wesh khoya je t'ai cherché partout, j'ai flippé ma race ! T'aurait pu répondre sah »

Pas d'réponses, ok..

Moi - « y a quoi ? Tu fait la te-tê ? Y a heja qui va pas ? »

J'pose beaucoup d'questions hein ;)
Voyant qu'il répond toujours pas, je m'assois à côté de lui.

Moi - « wesh parle tu m'fait reup la ! »

Toujours pas d'réponses, as-y il m'saoûle !
Je le secoue comme une bouteille, il m'a regardé waaaaaah !
Il était en train de pleurer, première fois de ma vie que je vois Jaïl pleuré !

Moi - « qu'est ce qui y a ? »

Jaïl - « ça fait douze ans aujourd'hui.. Douze ans qu'il est partit et ça c'est passé à cette endroit même »

J'comprenais rien au début et puis après j'ai vite compris qu'il parlé de son frère jumeau..

Jaïl - « j'ai jamais eu d'vrai potes à'part toi et lui. T'es le seul qui m'a vu pleurer, même pas à son enterrement j'ai pleurer. Pas parce qu'on aller m'prendre pour un pd, nan. Mais parce que ta faiblesse on s'en sert toujours contre toi et puis j'étais trop loin dans mes pensées pour pleurer.
J'essayais d'me dire que tout ça c'était qu'une blague, une mauvaise blague mais kedal !
La vie c'est une grosse pute et encore j'la baisserai même pas, peur d'après l'sida !
Cette chienne elle nous baise tous et sans capote ! »

C'est la première fois que j'voyais Jaïl parler comme ça, j'en suis resté bouche bée.

Jaïl - « la réalité nous rattrape toujours khoya oublit le pas ça, t'a beau vivre ienb dans un p'tit cocon mais tu verra que la misère te rattrapera toujours ! Y a que les riches qui vivent ienb, eux même si ils ont un proche qui meurt ils s'en balek tant qu'ils ont d'la thunes ! Après c'est nous qui passe pour des gens sans coeur, tfou ! -il crache par terre- cette vie m'dégoûte ! »

Il parlait et en même temps il pleurait, sah moi j'savais pas quoi faire, quoi dire.
Réconforter les gens j'sais mas faire alors j'me suis allonger terre-par, les mains derrière la tête et j'regardé l'ciel.
Je l'écoute se confier, parler d'la vie, de son enfance. Tout ça sans dire un mot.
À la fin de son récit j'ai décidé de lui répondre histoire de pas le laisser en chien.

Moi - « tu sait khoya j'comprend ta peine ; toi c'est ton frère et moi ma mère.. Mais si y a un truc que j'ai appris c'est qu'on guérit pas la peine avec de la peine, tu voit l'truc ? La vie c'est une chienne ? J'suis d'accord avec toi mais montre lui que t'es plus fort qu'elle, sourit à la vie et tu verra qu'elle seras plus belle »

Ces mots sont sortit tout seul.
À l'habitude j'aurais fuit comme un lâche parce que j'arrive déjà pas à résoudre mes problèmes alors ceux des autres laisse tomber.. Mais là c'est pas pareil. Jaïl il a était là pour moi quand ça n'allait pas, c'est à mon tour.

Hassoul il commencé à faire froid alors nous sommes rentrer à la zoum.
Eh oui khoya l'été c'est finit, place à l'hiver ❄️

*

Le taff ça s'passe oklm.
C'est l'week end y a tarpin d'mondes mais heureusement que Jaïl est venu nous aider.

Jaïl - « j'fais quoi avec ça moi ? -en parlant du grec- »

Moi - « surtout le mange pas ! »

Idriss - « mdr emmène le à la meuf là bas -en montrant la meuf du doigt- »

Jaïl - « as-y j'vais lui demander qu'on fasse moitié »

Il part ramener le grec à la meuf.

Une fois l'taff finit chacun rentre de son côté.
Avec Jaïl on galèré de fou !

Jaïl - « appelle Yamir et Sofiane comme ça on fait une soirée play oklm »

Moi - « tout les jours on joue à la play wesh, vient on bouge, nan ? »

Jaïl - « bouger où ? »

Moi - « eh vas-y j'sais pas moi, tu pose trop d'questions ! Vas-y j'vais nehess »

J'part m'coucher. Sah en s'moment j'sais pas ce que j'ai mais la routine ça m'saoûle.
Quand j'propose à Jaïl de faire heja il est jamais opé et j'ai pas envie d'bouger dehors seul tout tavu.
Et Naïa bah elle, elle a ses études.

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« La rue m'a tout pris. » - DjibrilOù les histoires vivent. Découvrez maintenant